“Pardonnez…”

La grâce du pardon

Lire l’évangile du dimanche VII du temps ordinaire, année C ( Lc. 6, 27-38)

« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Avec ces paroles commence l’évangile de ce dimanche, « à vous qui m’écoutez », c’est-à-dire à ceux qui sont prêts à écouter le Seigneur, à être vraiment ses disciples, Il leur donne un commandement uniquement chrétien : l’amour envers les ennemis, ceux qui nous ont fait du mal, qui nous font peut-être du mal, mais aussi ceux qui nous feront du mal.

Aimer les ennemis, c’est ne pas faire ce qu’ils nous font, ne pas payer avec la même monnaie, ne pas utiliser la vengeance ; aimer les ennemis signifie pardonner ; même aller au-delà, aimer ceux qui nous font du mal signifie être bienveillant (vouloir le bien) envers eux, et pour cela le Seigneur donne toutes ces images qui montrent une générosité, mais ce sont des images qui surprenaient ses disciples, et nous surprennent nous aussi : « comment aller jusqu’à là avec l’amour de nos ennemis ? »

Il faut dire qu’il n’y a aucun autre commandement qui ait causé autant de discussion et de polémique dans l’histoire. Mais pour pouvoir l’accomplir nous devons d’abord le comprendre.

En grec, il y a trois mots différents que nous traduisons par le mot « amour » : le premier c’est « eros », qui désigne l’amour passionné, mais aussi l’amour seulement sensible, instinctif ; le deuxième c’est «philia » (amour d’amitié), l’amour pour les êtres chers : les amis, la famille, c’est aussi l’amour d’affection ; or le Seigneur dans l’évangile n’utilise pas ces deux termes pour désigner l’amour mais plutôt un troisième : « agapè », c’est celui  généralement utilisé aussi par les autres auteurs du Nouveau Testament en parlant d’amour envers les autres (saint Paul, saint Jean).

Agapè ou bien son verbe dérivé, signifie un élan actif, une impulsion de bienveillance envers une autre personne, un effort de la volonté. Cela veut dire qu’avec cet amour je vais désirer le meilleur pour l’autre, je vais me proposer d’être aimable et bon envers lui, sans me soucier qu’il me fasse du bien ou du mal.

C’est dire qu’avec l’amour « éros » nous sommes comme amenés à aimer quelqu’un, l’on dit : « un tel est tombé amoureux », cela signifie qu’il n’est pas maître de cela, qu’il n’a pas pu l’éviter. Dans l’amour « philia », généralement nous aimons facilement, soit nos amis, soit nos familles, il n’y a pas un grand effort à faire.

Dans l’amour envers nos ennemis, ce n’est pas le cœur qui nous pousse, mais la volonté qui pousse le cœur et la personne tout entière. L’amour d’agapè implique une motivation, et pour être plus précis, la volonté est aussi mue par la grâce de Dieu, c’est par la grâce du Christ que nous pouvons aimer de cette manière, et pour cela ce genre d’amour est propre aux chrétiens, des disciples qui veulent vraiment écouter leur Seigneur.

Mais il y a encore d’autres aspects à souligner, et qui se montrent évidents dans l’évangile d’aujourd’hui :

La morale chrétienne est plutôt positive. C’est-à-dire qu’elle ne consiste pas trop à « ne pas faire de choses », elle consiste plutôt à les faire, la morale nous oblige à faire, à agir, à vivre les vertus. Notre Seigneur nous commande de faire (et nous, d’abord !) ce que nous voudrions que les autres fassent pour nous : « Aimez vos ennemis, faites du bien, souhaitez du bien, priez, donne à quiconque te demande… Soyez miséricordieux », il y a beaucoup plus de positif que de négatif dans ce que le Seigneur commande.

Mais nous avons aussi l’aspect de la mesure : comment mesurer le bien que je dois faire? Souvent les gens prétendent être bien « comme les autres ». Mais il ne s’agit pas de nous comparer aux autres, il faut plutôt nous comparer avec Dieu, car avoir les autres comme étalon sera toujours facile, mais nous comparer à la mesure dont Dieu fait le bien impliquera toujours un effort, un défi et nous serons toujours en manque.

Quelle est alors la finalité que les chrétiens poursuivent en agissant de cette manière? Le Seigneur nous le dit encore dans l’évangile : « et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Nous devenons semblables au Père, qui fait tomber la pluie sur les justes et les injustes. Qui est Bon avec celui qui lui obéit mais aussi avec celui qui blesse son amour. L’amour de Dieu ne fait pas de distinction, il embrasse également le juste et le pécheur.

Alors, aimer ceux qui nous font du mal ou qui nous ont fait du mal, réclame aussi le pardon, pardonner l’offense infligée par quelqu’un, ce qui parfois et souvent même demande tout un travail spirituel, du temps et la grâce de Dieu qui guérit ces blessures.

Comment définir maintenant le pardon ?

Disons d’abord ce que n’est pas le pardon :

Ce n’est pas avoir une attitude indifférente envers l’autre qui m’a fait du mal. Non plus effacer cette personne de ma mémoire et de ma vie, faire comme si elle n’existait pas, ou bien n’avait jamais existé. Alors, « ne pas conserver la rancune », c’est déjà un pas, mais ce n’est pas tout.

Pardonner ne signifie pas dire seulement « je te pardonne », parole qui est parfois chargée de mépris pour l’autre personne.

Nous ne devons pas pardonner pour la seule finalité d’être à l’aise, dans la tranquillité de conscience, il est vrai que cela peut nous aider, mais le pardon ça n’est pas encore cela.

« Pardonner » ce n’est pas excuser l’offenseur ou l’agresseur lorsqu’il a vraiment mal agi contre nous. Au contraire, il est nécessaire de reconnaître que ce qui s’est passé était mauvais, et ne devrait pas se reproduire dans la vie de quiconque.

Il ne s’agit pas de supprimer les mauvais souvenirs, mais au contraire de guérir notre mémoire.

Le fait d’accepter avec un regard réaliste ce qui est arrivé c’est quelque chose mais ce n’est pas encore le pardon.

Ce n’est pas non plus cesser d’être en colère ou cesser de haïr le coupable, parce qu’il faudrait apprendre à regarder encore d’une autre façon celui qui m’a blessé.

Finalement le pardon n’est pas non plus la réconciliation avec l’agresseur. Il y a une relation très étroite, il est vrai. Mais, le pardon peut toujours exister sans qu’il y ait une totale réconciliation. Parce que la réconciliation implique que les deux parties se demandent le pardon, chose illogique lorsqu’il s’agit de la personne qui a été blessée, et cela devient impossible si l’offenseur n’est plus dans ce monde…

Nous devons dire que le pardon signifie :

  1. Abandonner le ressentiment que nous avons envers celui qui nous a offensé ou blessé injustement.
  2. Renoncer à la revanche, c’est-à-dire, d’un côté la vengeance ou d’un autre côté, plutôt positif renoncer librement à la réparation à laquelle nous avons tous le droit selon la justice humaine si l’injustice était réelle et objective : « à qui prend ton bien, ne le réclame pas ».
  3. Il s’agit de faire l’effort de répondre dans le cœur avec bienveillance envers celui qui a commis la faute, c’est-à-dire avec compassion, générosité et amour. « Soyez miséricordieux… »

Il faut reconnaître qu’abandonner le ressentiment est très difficile, comme il est difficile d’accomplir les deux autres pas du pardon, et pour cela nous devons dire que l’unique chemin pour guérir complètement le ressentiment est de comprendre le pardon de façon chrétienne. Il s’agit du pardon qui nous configure au Christ et à sa croix.

Il est vrai qu’on nous a fait du mal…mais dans le mystère de sa Providence, Dieu a permis cela dans notre vie, comme Il a permis la croix et la souffrance de Son Fils Unique dans sa Passion. Comme si la Passion du Christ, sa souffrance et sa Mort avaient comme but la Rédemption de l’humanité et le salut de mon âme ; la souffrance que j’ai subie, le malheur arrivé dans ma vie sert aussi pour mon salut, c’est en quelque sorte un appel à la sainteté et pour cette raison je dois m’ouvrir à l’amour et pardonner de cœur l’autre qui m’a blessé.

Le pardon chrétien descend du Ciel, c’est un don, une grâce : « Guéris-moi, Seigneur! et je serai guéri » dit le prophète Jérémie (17,14).

Ecoutons cette belle histoire du pardon, cela est arrivé en Chine, au temps de la persécution des chrétiens racontée par un missionnaire, il a plus d’un siècle.

«Le jour du massacre une famille de huit personnes périt tout entière, sauf les deux vieillards absents. Lorsqu’après la tourmente, ils purent retrouver leur maison, elle était vide. Le vieux grand-père pensa en devenir fou. Il courait dans les rues du village, les yeux hagards, cherchant ses enfants et petits-enfants: la commotion avait été si forte qu’il en conserva un tremblement nerveux jusqu’à sa mort.

Le fait que l’assassin de sa famille était un de ses anciens élèves, aimé plus que les autres, et à qui il avait fait beaucoup de bien, le mettait hors de lui, et augmentait à ses yeux l’horreur du crime. En apprenant le retour des chrétiens, le criminel avait fui, estimant que le premier qui le rencontrerait ne pouvait pas honnêtement ne pas le tuer.

Cinq mois après, je me trouvais dans le village, quand un jour, le catéchiste, chef des chrétiens, vint me trouver: “Père, une mauvaise nouvelle. L’assassin demande à être admis à rentrer au village. Je ne puis lui répondre non. Nous n’avons pas le droit de l’en empêcher, et puis on ne peut tout de même pas se venger. On est chrétien ou on ne l’est pas. J’avertirai les familles chrétiennes et je suis sûr que tout le monde lui pardonnera de bon cœur. Il n’y a que ce pauvre vieux Wang. Comment lui faire supporter le coup? – Alors, que puis-je faire?  – Il faudrait que vous, Père, le persuadiez de pardonner. – Voilà du bon travail, mon ami; enfin, on va essayer”.

J’appelai le bon Wang: “Mon ami, noblesse oblige: tu as des saints dans ta lignée, il faut être digne d’eux. – Que voulez-vous dire, Père? – Si l’assassin de ta famille revenait au village et si tu le voyais, que ferais-tu? – Je lui sauterais à la gorge”. Il faisait mal à voir.

Je lui pris les mains: “Tu sais bien ce que nous disons toujours: on est chrétien ou on ne l’est pas  Tu ne lui sauterais pas à la gorge ” Il eut comme un sanglot, hésita un moment, essuya deux larmes et dit: “Allez, Père, faites-le revenir”. Et, comme je le regardais sans parler, il dit encore: “Oui, oui, dites-lui de revenir: vous verrez si je suis chrétien”.

Le soir, la chrétienté était réunie autour de moi, comme tous les soirs, dans la cour du catéchiste. C’était le bon moment de la journée. Or, il y avait quelque chose de lourd dans l’air; on n’avait pas le courage d’en parler. Le pauvre Wang était à côté de moi, tremblant et pâle. Les autres faisaient cercle devant moi, très émus. L’assassin devait venir et tous le savaient.

Tout à coup, le cercle s’ouvre. Au fond, à la lueur des lanternes, je vois l’assassin s’avancer, la tête basse, le pas pesant, comme chargé du poids des malédictions de tous ces hommes. Il vient devant moi et tombe à genoux, au milieu d’un silence affreux. Ma gorge se serrait; je lui dis avec peine: “Ami, tu vois la différence. Si nous avions mutilé ta famille et si tu revenais ici en vainqueur, que ferais-tu?” Il y eut un gémissement puis un silence. Le vieux Wang s’était levé; il se pencha en tremblant vers le bourreau des siens, l’éleva jusqu’à sa hauteur et l’embrassa.

Deux mois après, l’assassin venait me trouver: “Père, autrefois, je ne comprenais pas votre religion. Maintenant j’ai vu. On m’a vraiment pardonné. Je suis un misérable, mais pourrais-je, moi aussi, devenir chrétien?” Je n’ai pas besoin de vous dire ma réponse. Alors, il me demanda: “Père, je voudrais demander une chose impossible. Je voudrais que le vieux Wang soit mon parrain. – Mon ami, j’aime mieux que tu le lui demandes toi-même”. Quelques temps après, Wang, sans postérité désormais, acceptait comme fils spirituel l’assassin de sa famille »

Lorsque nous pardonnons, la grâce de Dieu nous transforme nous-mêmes. Peu à peu, l’amour qui remplit notre cœur déborde et peut aller jusqu’à convertir nos offenseurs. Cependant, en pardonnant aux autres, ne nous croyons pas meilleurs qu’eux. Ce serait de l’orgueil, car nous sommes des pécheurs, ne l’oublions pas. Demander pardon pour nos péchés, nos offenses contre Dieu et contre les hommes, pardonner nous-mêmes à nos offenseurs, nous fait avancer sur le chemin du bonheur éternel, nous ouvre le Ciel. Demandons cette grâce à notre Mère du Ciel.

P. Luis Martinez IVE

Pour la deuxième partie de cette homélie j’ai pris quelques idées du livre “El Camino del Perdon”, du p. Miguel Angel Fuentes IVE

MARTYROLOGE DU 21 AU 28 FÉVRIER

Le 21 février

1.         Mémoire de saint Pierre Damien, évêque d’Ostie et docteur de l’Église. Entré dans le désert de Font-Avellane, il se fit le promoteur ardent de la vie religieuse et, à une époque difficile de réforme de l’Église, il rappela avec force les moines à la sainteté de la contemplation, les clercs à une vie sans reproche, le peuple à la communion avec le Siège apostolique. Il mourut à Faenza, en Romagne, le 22 février 1072.
2.         Commémoraison de saint Eustathe, évêque d’Antioche, célèbre par sa doctrine. Pour avoir pris la défense de la foi catholique, il fut envoyé en exil à Trajanopolis, en Thrace, par l’empereur Constance favorable aux ariens et il entra dans le repos du Seigneur vers 338. 
3*.         Au monastère de Granfelt, chez les Suisses, vers 667, saint Germain, abbé. Alors qu’il cherchait à défendre par des paroles pacifiques des voisins du monastère massacrés par une bande de pillards, il fut dépouillé de ses vêtements et succomba, percé de coups de lance, avec le moine saint Randoald. 
4*.         À Londres, en 1592, le bienheureux Thomas Pormort, prêtre et martyr. À cause de son sacerdoce, sous la reine Élisabeth Ière, il fut cruellement torturé en prison, puis soumis au supplice de la pendaison près de Saint-Paul. 
5.         À Londres également, en 1595, saint Robert Southwell, prêtre de la Compagnie de Jésus et martyr. Après huit ans de ministère clandestin dans la ville et les alentours, auteur de divers ouvrages et de poésies spirituelles, il fut arrêté, emprisonné à la Tour de Londres, soumis au moins neuf fois à la torture et après trois ans, condamné à mort comme prêtre et pendu à Tyburn. 
6*.         À Angers, en 1794, le bienheureux Noël Pinot, prêtre et martyr. Il était curé au moment de la Révolution française et refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Arrêté alors qu’il se préparait à célébrer la messe, il fut revêtu, par dérision, des vêtements sacrés quand on le conduisit à l’échafaud, comme à l’autel du sacrifice. 
7*.         À Turin dans le Piémont, en 1894, la bienheureuse Marie-Henriette (Anne-Catherine Dominici), vierge, des Sœurs de Sainte-Anne de la Providence, qui dirigea et développa avec vigueur son Institut durant trente ans, jusqu’à sa mort.

Le 22 février

1.         Fête de la Chaire de saint Pierre, Apôtre, à qui le Seigneur a dit : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église”. Au jour où les Romains avaient coutume de faire mémoire de leurs défunts, l’Église célèbre la naissance du siège de cet Apôtre, qui est glorifié par son monument au Vatican et qui est appelé à présider à la charité dans l’ensemble des Églises. 
2.         À Hiérapolis en Phrygie, au IIe siècle, saint Papias, évêque, homme vénérable, dit saint Irénée, auditeur de Jean l’Ancien, familier de saint Polycarpe et qui donna son interprétation des paroles du Seigneur. 
3.         À Vienne en Gaule, au IVe siècle, saint Paschase, évêque, remarquable pour son érudition et la sainteté de ses mœurs. 
4.         À Ravenne en Émilie, l’an 556, saint Maximien, évêque, qui remplit fidèlement son devoir de pasteur et défendit l’unité de l’Église contre les hérétiques. 
5.         À Faenza, également en Émilie, l’an 1072, la naissance au ciel de saint Pierre Damien, dont la mémoire a été célébrée la veille. 
6*.         À Longchamp aux environs de Paris, en 1270, la bienheureuse Isabelle, vierge. Sœur du roi Saint Louis, elle refusa des noces princières, méprisa les délices du monde et fonda un couvent de Sœurs Mineures, avec lesquelles elle vécut pour Dieu dans l’humilité et la pauvreté. 
7.         À Cortone en Toscane, l’an 1297, sainte Marguerite. Fortement remuée par la mort violente de son amant, elle lava par une pénitence salutaire les taches de sa jeunesse et, reçue dans le Tiers-Ordre de Saint-François, elle se retira dans la contemplation admirable des réalités célestes, enrichie par Dieu de charismes d’en-haut. 
8*.         À Sendai au Japon, en 1624, le bienheureux Didace Carvalho, prêtre de la Compagnie de Jésus et martyr. Après des sévices, des mises au cachot, des parcours pénibles durant l’hiver, enfin dans le supplice de l’eau glacée, il confessa le Christ avec une soixantaine de chrétiens japonais, en montrant une foi intrépide. 
9*.         À Florence en Toscane, l’an 1878, la bienheureuse Marie de Jésus (Émilie d’Oultremont). Mère de quatre enfants, devenue veuve, sans rien négliger de ses devoirs maternels, elle travailla à fonder en Belgique et à diriger la Société des Sœurs de Marie Réparatrice et, confiante dans le secours divin, après avoir surmonté des soucis assez nombreux, elle acheva saintement son pèlerinage sur terre en faisant route vers la patrie du ciel.

Le 23 février

1.         Mémoire de saint Polycarpe, évêque et martyr, disciple de saint Jean et le dernier témoin de l’âge apostolique. À l’âge de quatre-vingt-six ans, l’an 167, sous les empereurs Marc Antoine et Lucius Aurèle Commode, dans l’amphithéâtre de Smyrne, devant le proconsul et tout le peuple, il fut livré aux flammes, et sur le bûcher rendit grâce à Dieu le Père qui l’avait jugé digne d’être compté au nombre des martyrs et de participer à la coupe du Christ. 
2.         À Sirmium en Pannonie, vers 307, saint Sérène ou Sénère, martyr. Jardinier, il fut dénoncé par une femme d’officier, à qui il avait reproché des intentions coupables ; arrêté sur l’ordre du juge, il confessa qu’il était chrétien et, comme il refusait de sacrifier aux dieux, il eut la tête tranchée. 
3.         À Wenlock en Angleterre, vers 722, sainte Milburge, vierge. Fille du roi de Mercie, elle introduisit la vie monastique dans les domaines de son père, en faisant construire un couvent, dont elle fut la seconde abbesse. 
4*.         À Mayence en Franconie, l’an 1011, saint Willigis, évêque, dont le zèle pastoral fut remarquable. 
5.         À Style en Calabre, vers 1127, saint Jean, qui fut admis chez les moines grecs vivant sous la Règle de saint Basile et mérita le surnom de Thériste ou Moissonneur, parce que, poussé par une grande charité pour les pauvres, il avait l’habitude de prêter son aide aux moissonneurs. 
6*.         À Bilbao au Pays basque espagnol, en 1900, la bienheureuse Raphaëlle Ybarra de Villalonga. Mère de sept enfants, elle émit les vœux de religion avec le consentement de son mari et fonda l’Institut des Sœurs des Anges gardiens pour protéger les jeunes filles et les diriger sur la voie des commandements du Seigneur.
7*.         À Rochefort, en 1795, le bienheureux Nicolas Tabouillot, prêtre de Verdun et martyr. Curé de paroisse quand survint la Révolution française, il fut arrêté à cause de son sacerdoce, détenu dans des conditions inhumaines sur un bateau négrier et enfin consumé par la maladie dans l’hôpital de la ville. 
8*. À Rome, en 1911, la bienheureuse Joséphine (Judith-Adélaïde Vannini) qui fonda la Congrégation des Filles de Saint-Camille pour le service des malades. 
9*.         À Poznan en Pologne, l’an 1942, le bienheureux Louis Mzyk, prêtre de la Société du Verbe divin et martyr. Quand sa patrie fut occupée militairement et soumise au régime nazi, il fut détenu dans une forteresse, soumis à la torture, et enfin massacré par un des chefs de la forteresse.
10*.         Au camp de concentration de Dachau en Bavière, l’an 1945, le bienheureux Étienne Frelichowski, prêtre et martyr. Dans les mêmes circonstances, il fut déporté dans diverses prisons, mais ne fléchit jamais de la foi ni de ses devoirs de pasteur. Il subit de longues épreuves et succomba à la maladie contractée en assistant des codétenus malades.

Le 24 février

1.         À Nicomédie en Bithynie, l’an 303, la passion de saint Évèce. Sous l’empereur Dioclétien, dès qu’il vit affichés au forum les édits contre les adorateurs de Dieu, saisi d’une ardeur enflammée pour la foi, il déchira publiquement, à la vue du peuple, l’affiche d’une loi inique, et pour cela il subit toutes sortes de cruautés. 
2.         À Trèves en Gaule Belgique, vers 480, saint Modeste, évêque. 
3.         À Cantorbéry en Angleterre, l’an 616, la mise au tombeau de saint Éthelbert, roi du Kent, que saint Augustin, encore moine, convertit à la foi du Christ et baptisa, le premier des rois du peuple des Angles. 
4*.         À Ascoli Piceno dans les Marches, en 1481, le bienheureux Constant Servoli de Fabriano, prêtre de l’Ordre des Prêcheurs, qui s’illustra par l’austérité de sa vie et son zèle à promouvoir la paix. 
5*.         Près de Mantoue en Lombardie, l’an 1510, le bienheureux Marc de Marconi, religieux de l’Ordre des Ermites de Saint-Jérôme. 
6*. À Algemesi, dans la région de Valence, en Espagne, l’an 1893, la bienheureuse Josèphe Naval Girbès, vierge consacrée à Dieu dans le monde, assidue à enseigner le catéchisme aux enfants.
7*.         À Pagani en Campanie, l’an 1891, le bienheureux Thomas-Marie Fusco, prêtre, qui prit le plus grand soin des pauvres et des malades et fonda l’Institut des Sœurs de la Charité du Précieux Sang, dans le but de s’adonner à diverses œuvres sociales, en particulier auprès des jeunes et des pauvres. 
**        En Espagne, en 1940, la bienheureuse Ascensión del Corazón de Jesús (1868-1940) co-fondatrice et première supérieure générale des Missionnaires Dominicaines du Rosaire. (béatifiée le 14 mai 2005 par Benoît XVI)

Le 25 février

1.         À Pergé en Pamphylie, l’an 250, la passion de saint Nestor, évêque de Magydos et martyr. Arrêté au temps de la persécution de l’empereur Dèce, il fut condamné à la croix par le gouverneur de la province, pour qu’il subisse le même supplice que celui qu’il reconnaissait comme le Crucifié. 
2.         À Nazianze en Cappadoce, l’an 369, saint Césaire, médecin, frère de saint Grégoire. Il fut intendant de Bithynie et mourut peu après son baptême, faisant des pauvres ses héritiers. 
3*.         À Maubeuge dans le Hainaut, en 526, sainte Adeltrude, vierge et abbesse. Fille des saints Vincent Madelgaire et Vaudru, elle gouverna avec sagesse le monastère fondé et dirigé auparavant par sa tante, sainte Aldegonde. 
4.         Au monastère de Heidenheim en Franconie, l’an 779, sainte Walburge, abbesse. À la demande de saint Boniface et de ses frères les saints Willibald et Winebald, elle vint d’Angleterre en Germanie, où elle dirigea d’une manière excellente un double monastère de moines et de moniales. 
5*.         À Agrigente en Sicile, l’an 1100, saint Gerland, évêque. Originaire de Bourgogne, il réorganisa son Église, libérée de l’occupation des Sarrasins. 
6*.         Au prieuré d’Orsan dans le Berry, en 1116, le trépas du bienheureux Robert d’Arbrissel, prêtre, qui prêcha dans les rues la conversion des mœurs et rassembla hommes et femmes dans le monastère double de Fontevrault, sous la direction d’une abbesse. 
7.         À Lucques en Toscane, vers 1385, le bienheureux Avertan, pèlerin et religieux de l’Ordre des Carmes. 
8*.         À Tlaxcala [Puebla] au Mexique, en 1600, le bienheureux Sébastien de l’Apparition. Gardien de troupeau, il émigra d’Espagne au Mexique, où il acquit par son travail de grandes richesses dont il fit profiter les miséreux ; puis, devenu veuf pour la seconde fois, il fut reçu comme frère dans l’Ordre des Mineurs, et mourut presque centenaire. 
9*.         À Lauria en Lucanie, l’an 1828, le bienheureux Dominique Lentini, prêtre, qui déploya dans son pays natal jusqu’à sa mort un ministère fructueux et varié, rendu fécond par une vie d’humilité, de prière et de pénitence. 
10*.         Au bourg de Mdina dans l’île de Malte, en 1828, la bienheureuse Marie-Adéodate (Marie-Thérèse Pisani), vierge et abbesse du monastère de Saint-Pierre, qui, s’acquitta avec sagesse de son office, en prenant soin des pauvres et des abandonnés et en veillant au bien spirituel de sa communauté. 
11.         À Xilinxian, dans la province chinoise de Guangxi, en 1856, saint Laurent Bai Xaioman, martyr. Ouvrier récemment baptisé, il préféra souffrir les verges et la décapitation plutôt que de renier le Christ. 
12.         À Tequila, au territorie de Guadalajara au Mexique, en 1928, saint Turibio Romo, prêtre et martyr, mis à mort en haine du sacerdoce durant la persécution religieuse en ce pays. 
13.         Sur les bords du Beijiang, près de Shiuchow dans la province chinoise de Guandong, en 1930, les saints martyrs Louis Versiglia, évêque, et Calliste Caravario, prêtre, tous deux salésiens, qui étaient en barque pour une visite pastorale et furent tués par des soldats communistes en prenant la défense des jeunes femmes. 
**        En Espagne, en 1909 le bienheureux Ciriaco Maria Sancha Hervas, cardinal, archevêque de Tolede, fondateur des Sœurs de la Charité du Cardinal Sancha  (béatifié le 18 octobre 2009 par Benoît XVI)

Le 26 février

1.         Commémoraison de saint Alexandre, évêque d’Alexandrie, glorieux vieillard enflammé de zèle pour la foi. Devenu évêque de cette ville après saint Pierre, il chassa de la communion de l’Église Arius, son prêtre perverti par l’impiété hérétique, réfuté par la vérité divine, et que, plus tard, il condamna avec les trois cent dix-huit Pères du Concile de Nicée. Quelques mois après le Concile, en 326, il s’en alla vers le Seigneur. 
2.         À Bologne en Émilie, au IVe siècle, saint Faustinien, évêque, qui affermit et développa, par sa prédication, son Église ébranlée par la persécution de Dioclétien. 
3.         À Gaza en Palestine, l’an 421, saint Porphyre, évêque. Né à Thessalonique, il vécut cinq années en anachorète dans le désert de Scété en Égypte, et autant de l’autre côté du Jourdain, remarquable par sa bonté envers les pauvres. Ordonné ensuite évêque de Gaza, il convertit beaucoup d’infidèles, fit détruire beaucoup de temples d’idoles, dont les sectateurs lui firent subir bien des outrages, et enfin s’endormit dans la paix avec les saints. 
4*.         À Nevers, vers 594, saint Agricole, évêque, ami de saint Venance Fortunat. 
5.         À Arcis-sur-Aube en Champagne, au VIIe siècle, saint Victor ou Vittre, ermite, dont saint Bernard a écrit les louanges. 
6.         À Florence en Toscane, au IXe siècle, saint André, évêque. 
7*.         À Londres, en 1607, le bienheureux Robert Drury, prêtre et martyr. Faussement accusé de complot contre le roi Jacques Ier, il fut conduit à Tyburn, revêtu du vêtement ecclésiastique pour preuve de son état sacerdotal, et subit le supplice de la potence. 
8.         À Olesa de Montserrat en Catalogne, l’an 1880, sainte Paule de Saint-Joseph de Calasanz (Paule Montal Fornès), vierge, fondatrice de l’Institut des Filles de Marie des Écoles religieuses. 
9*.        À Alcantarilla (Murcia) en Espagne, la bienheureuse Piedad de la Croix Ortiz Real (Thomasnae), vierge, fondatrice des Salésiennes du Sacré-Cœur.

Le 27 février

1.         Commémoraison des saints Julien et Eunus, martyrs à Alexandrie en 250. Julien était tellement affligé de la goutte qu’il ne pouvait ni marcher ni se tenir debout ; lors de la persécution de Dèce, deux serviteurs le portèrent sur une chaise pour le présenter devant le juge. L’un d’eux renia sa foi, mais l’autre, nommé Eunus, persévéra avec son maître à confesser le Christ. Julien et Eunus, placés sur des chameaux, furent promenés par toute la ville, déchirés à coups de fouet, jetés enfin dans un brasier, où ils furent consumés à la vue de tout le peuple. 
2.         Commémoraison de saint Bésam, martyr également à Alexandrie, en 250. Il était soldat et s’était efforcé de réprimer ceux qui insultaient les saints martyrs ; il fut déféré au juge et, persévérant dans la foi, il fut décapité. 
3.         Sur le territoire de Rouen, au IVe siècle, sainte Honorine, vierge et martyre. 
4.         À Lyon, vers 640, saint Galmier, sous-diacre, vrai serviteur de Dieu. 
5.         À Constantinople, en 741, les saints Basile et Procope, moines, qui, au temps de l’empereur Léon III l’Isaurien, combattirent vigoureusement pour le culte des saintes images. 
6*.         Au monastère de Narets en Arménie, vers 1005, saint Grégoire, moine, docteur des Arméniens, illustre par sa doctrine, ses écrits et sa connaissance mystique.
7*.         À Messine en Sicile, l’an 1140, saint Luc, abbé du monastère du Saint-Sauveur, sous la règle de saint Basile.
8.         À Londres, en 1601, sainte Anne Line, veuve et martyre. Née de parents calvinistes, qui la déshéritèrent et la chassèrent de chez eux quand elle devint catholique, elle épousa Roger Line, qui mourut en exil à cause de la foi catholique. Après sa mort, elle fournit un hébergement à des prêtres à Londres, et pour cela, fut pendue à Tyburn, sous la reine Élisabeth Ière. Avec elle subit le même supplice les bienheureux prêtres et martryrs Marc Barkworth, bénédictin, et Roger Felcock, de la Compagnie de Jésus, qui furent mis en pièces alors qu’ils respiraient encore. 
9*.         À Londres également, en 1603, le bienheureux Guillaume Richardson, prêtre et martyr. Ordonné prêtre à Séville en Espagne, il fut pendu au gibet de Tyburn, parce qu’il était entré comme prêtre en Angleterre, et fut le dernier martyr sous le règne d’Élisabeth Ière. 
10*.         À Sencelles dans l’île Majorque, en 1855, la bienheureuse Françoise-Anne de la Vierge des Douleurs (Françoise-Anne Cirer Carbonell), vierge, qui, ne sachant ni lire ni écrire, mais portée par un grand zèle, se dévoua aux œuvres d’apostolat et de charité et fonda l’Institut des Sœurs de la Charité. 
11*.         À Isola del Gran Sasso dans les Abruzzes, en 1862, saint Gabriel de la Vierge des Douleurs (François Possenti), acolyte, qui, à l’âge de dix-huit ans, renonça aux attraits du monde et entra dans la Congrégation de la Passion, où, après cinq ans, atteint de tuberculose il vécut sa dernière année dans une union à Dieu très profonde et une charité fraternelle des plus délicates.
12*. À Marseille, en 1884, la bienheureuse Marie de Jésus (Marie Deluil Martiny), vierge, qui fonda la Congrégation des Filles du Cœur de Jésus et fut blessée à mort par un jardinier pris de folie, achevant ainsi par l’effusion de son sang une vie intimement unie à la Passion du Christ. 
13.         À Pasto en Colombie, l’an 1943, la bienheureuse Marie de la Charité du Saint-Esprit (Marie-Josèphe-Caroline Brader), vierge, qui mit le plus grand soin à joindre à une vie contemplative une activité missionnaire, et pour cela fonda la Congrégation des Sœurs franciscaines de Marie Immaculée pour la promotion du peuple grâce à une formation chrétienne. 
**         À Barcelone, en Espagne, en 1871, le bienheureux Josep Tous Soler Prêtre Capucin Fondateur des Soeurs Capucines de la Mère du Divin Pasteur (béatifié le 25 avril 2010 par Benoît XVI)

Le 28 février

1.         Commémoraison des saints prêtres, diacres et d’un grand nombre d’autres, qui à Alexandrie, en 262, au temps de l’empereur Gallien, quand sévissait une terrible peste, se dévouèrent au service des malades et affrontèrent volontiers la mort. La piété des fidèles s’accoutuma à vénérer comme martyrs ces victimes de la charité. 
2.         Dans le Jura, en 461, la mise au tombeau de saint Romain, prêtre et abbé de Condat. Suivant l’exemple des anciens moines, il fut le premier dans ce lieu à mener la vie érémitique et devint par la suite le père d’un grand nombre de moines. 
3.         Commémoraison des saintes Marane et Cyre, vierges, qui vécurent longtemps à Bérée en Syrie, au Ve siècle, enfermées dans un petit enclos à ciel ouvert, sans aucun abri, dans le plus complet silence, recevant par une petite fenêtre ce dont elles avaient besoin.

Les années bissextiles, on omet les éloges suivants.

4.         À Rome sur la voie Tiburtine, près de saint Laurent, en 468, la mise au tombeau du pape saint Hilaire, qui succéda à saint Léon le Grand, et écrivit des lettres confirmant la foi catholique des Conciles de Nicée, Éphèse et Chalcédoine, et mettant en lumière le primat du siège de Rome. 
5.         À Worcester en Angleterre, l’an 992, saint Oswald, évêque. D’abord chanoine de Winchester, puis moine à Fleury, il fut placé ensuite sur le siège de Worcester, et, quelque temps après, il eut encore à diriger l’Église d’York. Il établit la Règle de saint Benoît dans de nombreux monastères et fut un maître affable, joyeux et savant. 
6*.         À l’Aquila dans les Abruzzes, en 1472, la bienheureuse Antonie de Florence, veuve, qui entra chez les Clarisses et fut ensuite la fondatrice et la première abbesse du monastère du Corpus Christi, sous la Règle primitive de sainte Claire. 
7.         À Xilinxian, dans la province chinoise de Guangni, en 1856, saint Auguste Chapdelaine, prêtre de la Société des Missions étrangères de Paris et martyr. Arrêté par des soldats avec plusieurs néophytes, parce qu’il avait, le premier, semé la foi chrétienne dans cette région, il fut, sur l’ordre du grand mandarin, frappé de trois cents coups de rotin, enfermé dans une cage étroite et enfin décapité. 

N’importe quelle année : 

8*.         À Paris, en 1930, le bienheureux Daniel Brottier, prêtre de la Congrégation du Saint-Esprit, qui se dépensa dans la fondation de l’Œuvre des orphelins d’Auteuil. 
9*.         Au camp d’Auschwitz (Oswiecim), près de Cracovie en Pologne, l’an 1942, le bienheureux Timothée Trojanowski, religieux de l’Ordre des Frères Mineurs conventuels et martyr. Quand son pays fut soumis au régime nazi, il fut arrêté et déporté à cause de son activité religieuse. Il supporta avec force la faim, le froid et les durs travaux, mais affaibli par les dures conditions du camp, il succomba à une pneumonie. 

**        À Milan, en 1956, le bienheureux Carlo Gnocchi, prêtre éducateur de la jeunesse durant la deuxième guerre mondiale. (béatifié le 25 octobre 2009 par Benoît XVI)

V/ Précieuse aux yeux du Seigneur.

R/ Est la mort de Ses saints.

Oraison

Que sainte Marie et tous les saints intercèdent pour nous auprès du Seigneur, afin que nous obtenions secours et salut de Celui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen

Source: www.societaslaudis.org