Je choisis de régner avec Toi dans la gloire

Réflexion du père Brochero sur la “Méditation de Deux Etendards”, des exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola

« Mon Jésus, je n’ose pas poser mes yeux sur l’étendard de la croix, car en elle je vois que je ne t’ai jamais suivi, que je ne t’ai jamais accompagné dans les combats, que toute ma vie, exceptés les quelques jours d’innocence, j’ai combattu sous le drapeau de Lucifer ; parce que Tu es humble, et que je suis orgueilleux et ambitieux ; Toi obéissant et moi indocile et capricieux ; Toi pauvre, moi avide de richesses ; Tu luttes pour le salut des âmes, et je passe ma vie dans l’oisiveté, sans avoir sauvé une âme, mais en ayant plutôt perdu beaucoup à cause de mes scandales ; Tu as jeûné dans le désert, et ayant soif sur la croix, bu du fiel et du vinaigre, et je suis plein d’appétits sensuels, et je ne cherche que les délices, et je me livre à la gourmandise ; Tu étais en prière, et moi en dissipation ; Tu es doux, et je suis dur avec les pauvres, impatient avec les éprouvés et âpre avec tout le monde ; Tu condamnes le monde et ses maximes, et moi, j’y suis soumis et accablé par les idées à la mode ; Tu as été insulté, craché, giflé et blessé, et je vis dans l’abondance, plein de réconfort et toujours avide de délices ; Tu as été accusé et n’as pas ouvert la bouche pour te plaindre de tant de calomnies et de faux  témoignages, de tant d’affronts et de tant de mépris, et je ne puis subir la moindre insulte sans me plaindre très vivement, et parfois me venger, ou sans désirer de me venger.

Je préfère souffrir avec Toi que jouir avec le monde. Je choisis de m’enrôler parmi tes soldats les plus courageux et de m’armer du puissant bouclier de ta grâce, pour remporter la victoire non seulement sur les ennemis, mais sur moi-même et régner avec Toi dans la gloire »

Oh, mon capitaine Jésus, maintenant je vois clairement que je n’ai pas combattu sous la bannière de ta croix, mais sous la bannière de Lucifer. Je mérite que Tu me tournes le dos et me jettes hors de ton service ; mais ta Bonté veut vaincre mon ingratitude et me rappeler, comme Tu le fais maintenant ; me voici prêt à suivre tes ordres et à militer sous ta croix.

Extrait du livre “Sígueme ” du p. Marcelo Lattanzio IVE.

Saint José Gabriel del Rosario Brochero
Prêtre argentin 

José Gabriel del Rosario, surnommé Cura Gaucho, naît le 16 mars 1840 à Carreta Quemada, près de Santa Rosa de Río Primero, Córdoba (Argentine) ; il est le quatrième enfant, dans une famille de dix enfants, de Ignacio Brochero et Petrona Dávila.

Le 05 mars 1856, il entre au Séminaire de Córdoba Nuestra Señora de Loreto et en 1858 à l’Université nationale de San Carlos, où il rencontre le futur président d’Argentine, Miguel Ángel Juárez Celman, avec lequel il liera une amitié très forte.

Le 04 novembre 1866 est ordonné prêtre, par Mgr Vicente Ramírez de Arellano ; le 10 décembre, de la même année, célèbre sa première messe dans la chapelle du séminaire Nuestra Señora de Loreto.

À partir de l’année suivante, le Cura Gaucho s’occupe des malades et des mourants ayants contractés le choléra, qui fit des ravages dans la ville de Córdoba.

En décembre 1869, José Gabriel Brochero prend en charge la paroisse de San Alberto, dont le chef-lieu était San Pedro. Cette paroisse immense (4.336 km2) comptait un peu plus de 10.000 habitants dispersés dans les montagnes de Sierras Grandes, à plus de 2000 m d’altitude, sans routes et sans écoles. Les paroissiens vivaient dans une grande misère morale et matérielle. Dans son zèle apostolique, Brochero, sans se décourager, il consacre dès lors toute sa vie non seulement à l’annonce de l’Évangile, mais aussi à l’éducation et au soutien des habitants.

En 1875, avec l’aide de ses fidèles, il commença à construire le centre de retraites de Villa del Transito (localité qui porte aujourd’hui son nom). Ce centre fut inauguré en 1877 et accueillit parfois plus de 700 personnes. Durant tout le ministère paroissial du Cura Gaucho, ce furent plus de 40.000 retraitants qu’y séjournèrent. Brochero construisit aussi une maison pour les religieuses, une école de filles et une résidence pour les prêtres.

Quelques jours après sa mort, le journal catholique de Córdoba écrivait: « Chacun sait que le curé Brochero a contracté la maladie dont il est mort parce qu’il visitait longuement et allait jusqu’à embrasser un lépreux abandonné. » En raison de sa maladie, Brochero avait quitté la paroisse et vécu quelques années avec ses sœurs dans leur village natal. Mais, répondant à l’appel de ses anciens fidèles, il retourna à Villa del Transito, où il mourut lépreux et aveugle le 26 janvier 1914.Dans la tombe, son corps est resté intact.

Son Procès en Béatification a été ouvert en 1968. Il a été déclaré Vénérable par le Saint Jean-Paul II en 2004 ; le 20 décembre 2012, le Pape Benoît XVI a signé le Décret de Béatification.

José Gabriel del Rosario Brochero a été proclamé bienheureux le 14 septembre 2013 à Villa Cura Brochero, près de Córdoba (Argentine). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du Pape François qui, après l’angélus du dimanche 15 septembre 2013, place Saint-Pierre, a évoqué la béatification de José Gabriel Brochero : 

« Chers frères et sœurs,
Hier, en Argentine, José Gabriel Brochero, prêtre du diocèse de Córdoba, né en 1840 et mort en 1914, a été proclamé bienheureux. Poussé par l’amour du Christ, il s’est dédié entièrement à son troupeau, pour amener chacun dans le Royaume de Dieu, avec une immense miséricorde et zèle pour les âmes. Il était proche des gens et cherchait à conduire un grand nombre de personnes aux exercices spirituels. Il parcourait des kilomètres et des kilomètres, il chevauchait les montagnes, sur sa mule qui était surnommée « Laideron », car elle n’était pas belle. Il se déplaçait aussi sous la pluie, il était courageux ! Mais vous aussi, sous cette pluie, vous êtes ici, vous êtes courageux, Bravo ! À la fin, ce bienheureux était aveugle et lépreux, mais plein de joie, la joie du bon Pasteur, la joie du Pasteur miséricordieux !

Je désire m’unir à la joie de l’Église en Argentine pour la béatification de ce pasteur exemplaire, qui a voyagé sans relâche sur sa mule sur les chemins de sa paroisse, cherchant, maison après maison, les gens qui lui avaient été confiés pour les emmener à Dieu. Prions le Christ, par l’intercession du nouveau bienheureux, que se multiplient les prêtres qui, en imitant le père Brochero, mettent leur vie au service de l’évangélisation, à genoux devant le crucifix, comme témoin de l’amour et de la miséricorde de Dieu partout. »

http://levangileauquotidien.org

Il a été canonisé par le pape François, le 16 octobre 2016.

Le Christ, viendra-t-Il finalement?

Que Jésus-Christ viendra est une vérité de notre foi. Nous le disons dans le Credo : « Il viendra juger les vivants et les morts ». Ce sera la deuxième venue (ou la troisième selon la façon dont nous comptons) : il est venu dans l’Incarnation ; Il vient à chaque âme par la grâce et la croix (les Saintes Écritures appellent cela « visite ») et viendra à la fin des temps. C’est l’un des dogmes les plus importants et qui est malheureusement largement nié aujourd’hui. Cette vérité se révèle jusqu’à l’épuisement : les anges le disent aux Apôtres lors de l’Ascension du Christ : Celui qui a été enlevé d’auprès de vous, ce même Jésus, viendra comme vous l’avez vu monter au ciel (Actes 1,11); Saint Paul parle aux Thessaloniciens de la nécessité… d’attendre ainsi le Fils (le Fils du Père), Jésus qui doit venir du ciel (1Th 1, 10) ; et parle également de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, avec tous ses saints (3, 13). Et Jésus, au moment le plus solennel de son procès devant le Sanhédrin, le dit aux Grands Prêtres avec des paroles très graves : Et je vous déclare que désormais vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la Puissance et venant du ciel sur les nuées (Mt 26,64 ; Mc 14,62 ; Luc 22,69). Ce dogme est fondamental pour notre foi ; et aussi important que celui de sa Première Venue, c’est-à-dire l’Incarnation. Saint Polycarpe de Smyrne écrivait ces terribles paroles aux Philippiens : « Celui qui ne reconnaît pas que Jésus-Christ est venu dans la chair est un antéchrist ; et quiconque rejette le témoignage de la croix vient du diable ; et quiconque dénature les paroles du Seigneur pour satisfaire ses mauvais désirs, et nie la résurrection et le jugement, celui-là est le premier-né de Satan » (Saint Polycarpe, Ad Phil., 7,1  304).

Ce dogme signifie que le monde ne continuera pas à se développer indéfiniment et ne finira pas par hasard, mais par une intervention directe de son Créateur. Aujourd’hui, beaucoup l’ont oublié, comme les vierges folles de l’Évangile qui, parce que l’Époux tardait, pensaient « qu’il ne reviendra pas » et s’endormirent. Il est venu quand même et elles ont été exclues de la fête. En oubliant cette vérité, on cesse de comprendre l’histoire (qui perd pour lui son sens), on peut finir par perdre la foi (en prétendant que Jésus ne revient pas) et devenir païen.

Jésus-Christ a donné des signes de l’arrivée de ce jugement, bien qu’Il ne nous ait rien dit sur le jour précis ; et il l’a délibérément caché : même les anges du ciel ne le savent pas. Pourquoi? Pour que nous soyons prêts à tout moment. Nous pouvons résumer ces signes en trois groupes :

(a) Avant la Parousie : Toutes les nations doivent être évangélisées ; il y aura une apostasie universelle (la charité de beaucoup se refroidira) ; et avec cela la venue de l’Antéchrist (cf. 2Thes 2,3) ; Satan sera libéré pour un temps pour séduire les nations (cf. Apocalypse 20 :7) ; ici aura lieu la conversion des Juifs (cf. Rm 11, 25) ; Il y aura une grande tribulation comme jamais auparavant (cf. Mt 24,21)

(b) Pendant la Parousie (cf. Mt 24 et 25) : il y aura des signes sur la terre et dans le ciel : ténèbres, tremblements de terre, etc. ; l’étendard de Jésus-Christ apparaîtra dans les cieux ; toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine ; on verra venir le Fils de l’homme : Jésus-Christ ; les anges rassembleront les élus ; Jésus séparera les élus des réprouvés, c’est-à-dire le jugement dernier.

(c) Après la Parousie : ces cieux et cette terre passeront avec fracas (cf. 2 Pierre 3,10.12) ; un nouveau ciel et une nouvelle terre apparaîtront (cf. 2Pi 3 ; Ap 21,1) ; Il rassemblera son peuple pour le grand banquet final (cf. Lc 22, 30).

Et ces signes se sont-ils accomplies? Selon la façon dont on les considère, certains disent que presque tous ont déjà été réalisés ; d’autres disent que certains manquent. Et donc? Cela veut donc dire qu’il faut toujours être préparé… Comme si cela allait arriver aujourd’hui. C’est pourquoi l’Apocalypse appelle Jésus non pas « Celui qui vient », mais spécifiquement « Le Venant » ; Il est à venir; le voyage a déjà commencé. Il se compare, en effet, à un voleur qui arrive à l’heure la moins attendue…

Face à cela, notre attitude doit être celle de l’espoir, du désir de son arrivée et de la préparation. Car la Parousie est un mystère à deux faces : terrible et extrêmement joyeuse. Terrible pour ceux qui ne sont pas préparés, les injustes, les pécheurs, les ouvriers d’iniquité ; très joyeux pour ceux qui appartiennent au Christ. La Didaché, le plus ancien écrit chrétien qui n’appartient pas aux livres canoniques de la Bible, le dit succinctement : « Que la grâce vienne et que ce monde passe… Que celui qui est saint s’approche. Celui qui ne l’est pas, qu’il fasse pénitence. Maranhata. Amen » (Didaché, 10,6). Et de façon plus belle encore, saint Jean dit dans l’Apocalypse : “L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! Et celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Et celui qui a soif, qu’il s’approche, et celui qui veut, qu’il reçoive gratuitement l’eau de la vie… Celui qui témoigne de tout cela dit : « Oui, je viens bientôt ». Amen! Viens, Seigneur Jésus !” (Apocalypse 22).

P. Miguel A. Fuentes, IVE

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