
1. Les moines donnent un important témoignage de la fin ultime de l’homme.
« Le message du monachisme et de la vie contemplative redit sans cesse que la primauté de Dieu apporte à l’existence humaine une plénitude de sens et de joie, car l’homme est fait pour Dieu et il est sans repos tant qu’il ne repose en Lui [2].»[3]
2. Ils sont l’expression de son pur amour.
« Comme expression du pur amour qui vaut plus que toute action, la vie contemplative possède une extraordinaire efficacité apostolique et missionnaire[4]. »[5]
3. Ils offrent la louange à Dieu.
« Ils offrent en effet à Dieu un sacrifice éminent de louange. »[6]
4. Ils offrent un singulier témoignage d’amour de l’Eglise pour son Seigneur.
« Dans la solitude et dans le silence, par l’écoute de la Parole de Dieu, la pratique du culte divin, l’ascèse personnelle, la prière, la mortification et la communion de l’amour fraternel, elles orientent toute leur vie et toute leur activité vers la contemplation de Dieu. Elles offrent ainsi à la communauté ecclésiale un témoignage unique de l’amour de l’Église pour son Seigneur et elles contribuent, avec une mystérieuse fécondité apostolique, à la croissance du Peuple de Dieu[7]. »[8]
5. Ils illuminent et instruisent les fidèles pour qu’ils suivent le Christ.
« Ils illustrent le Peuple de Dieu par des fruits abondants de sainteté, ils l’entraînent par leur exemple et procurent son accroissement par une secrète fécondité apostolique. »[9]
Les contemplatifs offrent aux hommes un « exemple de la perfection chrétienne par leur vie qui, même sans paroles, entraîne les fidèles profondément et constamment vers le Christ et vers la perfection chrétienne et, comme un étendard, encourage et attire les bons soldats du Christ au bon combat et à la victoire ».[10]
6. Ils occupent une place éminente dans l’Eglise.
« Les instituts intégralement ordonnés à la contemplation, en sorte que leurs membres vaquent uniquement aux choses de Dieu dans la solitude et le silence, dans la prière assidue et une joyeuse pénitence, conservent toujours, si urgente que soit la nécessité d’un apostolat actif, une place de choix dans le Corps mystique du Christ dont « les membres n’ont pas tous la même fonction » (Rm 12, 4). »[11]
7. Ils sont pour l’Eglise une cause de joie
« Les Instituts totalement ordonnés à la contemplation, composés de femmes ou d’hommes, sont pour l’Église un motif de gloire et une source de grâces célestes. »[12]
8. Ils témoignent la « Seigneurie du Christ » sur l’histoire.
« Par leur vie et par leur mission, les personnes qui en font partie imitent le Christ en prière sur la montagne, elles témoignent de la seigneurie de Dieu sur l’histoire, elles anticipent la gloire future. »[13]
9. Ils préfigurent, visiblement, la vie future
Les religieux contemplatifs «placés comme une ville sur la montagne et comme une lampe sur le lampadaire (cf. Mt 5, 14-15), même dans la simplicité de leur vie, évoquent de manière visible le but vers lequel chemine l’ensemble de la communauté ecclésiale qui, « pleine d’ardeur dans l’action et adonnée à la contemplation »[14], marche sur les routes de ce temps le regard fixé sur la récapitulation future de toutes choses dans le Christ, lorsque l’Église « apparaîtra avec son Époux dans la gloire (cf. Col 3, 1-4) »[15], et que le Christ « remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance […], afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15, 24.28) ».[16]
a. Dans le développement de l’Eglise, de qui ils font honneur et constituent une source de grâces.
« Ils procurent son accroissement (de l’Eglise) par une secrète fécondité apostolique. Ils sont ainsi l’honneur de l’Église et une source de grâces célestes ». [17]
b. Il faut qu’il ait des monastères contemplatifs partout, parce qu’ils appartiennent à la plénitude de l’Eglise.
« La vie contemplative, relevant du développement complet de la présence de l’Église, doit être instaurée partout dans les jeunes Églises. »[18]
c. Singulière Importance dans les conversions, missions et vocations.
« Les instituts de vie contemplative, par leurs prières, leurs œuvres de pénitence, leurs épreuves, ont une très grande importance dans la conversion des âmes, puisque c’est Dieu qui envoie à notre prière, des ouvriers dans sa moisson (cf. Mt 9, 38), ouvre les cœurs des non-chrétiens pour qu’ils écoutent l’Évangile (cf. Ac 16, 14) et rend féconde dans leurs cœurs la parole du salut (cf. 1 Co 3, 7). Bien plus, ces instituts sont invités à fonder des maisons dans les territoires des missions, comme un certain nombre l’ont fait déjà, afin que, y menant leur vie d’une manière adaptée aux traditions authentiquement religieuses des peuples, ils rendent parmi les non-chrétiens un magnifique témoignage de la majesté et de la charité de Dieu, et de l’union dans le Christ. »[19]
L’Eglise « avec le dévouement quotidien à cet engagement contemplatif tire tant de force pour son action missionnaire dans le monde d’aujourd’hui. »[20]
d. Ils favorisent le dialogue œcuménique et interreligieux
Les religieux contemplatifs occupent une place très importante dans le travail œcuménique :
« Je confie particulièrement aux monastères de vie contemplative l’œcuménisme spirituel de la prière, de la conversion du cœur et de la charité. À cette fin, j’encourage leur présence là où vivent des communautés chrétiennes de différentes confessions, afin que leur totale consécration à l’ « unique nécessaire » (cf. Lc 10, 42), au culte de Dieu et à l’intercession pour le salut du monde, avec leur témoignage de vie évangélique selon leurs charismes propres, soit pour tous une incitation à vivre, à l’image de la Trinité, l’unité voulue et demandée au Père par Jésus pour tous ses disciples. »[21]
« Il est donc légitime de souhaiter que les différentes formes de vie contemplative connaissent une diffusion croissante dans les jeunes Églises comme expression du plein enracinement de l’Évangile, surtout dans les régions du monde où les autres religions sont le plus répandues. Cela permettra de témoigner efficacement de la vigueur des traditions d’ascèse et de mystique chrétiennes et cela favorisera même le dialogue interreligieux[22] ».[23]
Demandons avec ferveur pour tous les religieux et religieuses contemplatifs pour qu’en aucun moment de leurs vies ils n’oublient que leur obligation la plus importante c’est celle de donner fidèlement gloire à Dieu, mais qu’ils n’oublient non plus que la qualité de leur prière est absolument nécessaire pour la vie humaine, soit individuelle ou familiale, tant politique que sociale et économique, au niveau régionale et nationale aussi bien qu’internationale, tant pour la société civile ou l’Etat que pour la société surnaturelle ou l’Eglise.
Parce que hier, aujourd’hui et toujours : « “[…] il est nécessaire pour la perfection de la société humaine que certains se dédient à la vie contemplative” [24].
Que « Catherine de Sienne[…], la sainte pleine de passion pour le sang du Christ », que « Thérèse (d’Avila) la Grande[…], la femme qui s’avance de ” demeure ” en ” demeure ” jusqu’à la porte du Grand Roi, dans le Château intérieur », que « Thérèse de l’Enfant-Jésus[…], celle qui parcourt avec simplicité évangélique la petite voie », que « Claire[…], l’amante passionnée du Crucifix pauvre, avec lequel elle veut absolument s’identifier »[25] ; que les douze apôtres, qui ont converti le monde avec les dons de Pentecôte ; que saint Antoine, abbé, qui a fait du désert un verger ; saint Benoît, qui n’a rien préféré au Christ ; que saint Thomas d’Aquin, le bâtisseur du monde avec les cathédrales de ses écrits ; le Bienheureux Jean Paul II pour qui le monde est devenu petit ; et que surtout Notre Dame du Ciel, vous donne cette grâce.
P. Carlos Miguel Buela, IVE
Monastère ‘Notre Dame de El Pueyo’ , Espagne. 21/12/2012
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[1] Saint Thomas d’Aquin, In IV Sententiarum, 26, 1, 2: «Ad perfectionem humanae multitudinis sit necessarium aliquos contemplativae vitae inservire».
[2] Cf. Saint Augustin, Confessions I, 1.
[3] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 27.
[4] Cf. Saint Jean de la Croix, Cantique spirituel, paragraphe 29, 1.
[5] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 59.
[6] Cf. Concile Vatican II, Décret «Perfectae caritatis» (28 octobre 1965) 7.
[7] Cf. Concile Vatican II, Décret «Perfectae caritatis» (28 octobre 1965) 7; Décret «Ad gentes» (7 décembre 1965) 40.
[8] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 8.
[9] Concile Vatican II, Décret «Perfectae caritatis» (28 octobre 1965) 7.
[10] Pie XII, Constitution apostolique «Sponsa Christi» (21 novembre 1950) 39.
[11] Concile Vatican II, Décret «Perfectae caritatis» (28 octobre 1965) 7.
[12] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 8.
[13] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 8.
[14] Concile Vatican II, Constitution «Sacrosanctum Concilium» (4 décembre 1963) 2.
[15] Concile Vatican II, Constitution dogmatique «Lumen Gentium» (21 novembre 1964) 6.
[16] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 59.
[17] Concile Vatican II, Décret «Perfectae caritatis» (28 octobre 1965) 7.
[18] Concile Vatican II, Décret «Ad gentes» (7 décembre 1965) 18.
[19] Concile Vatican II, Décret «Ad gentes» (7 décembre 1965) 40.
[20] Jean-Paul II, Lettre aux Religieuses Clarisses à l’occasion du VIII° centenaire de la naissance de sainte Claire (11 août 1993) 7.
[21] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 101.
[22] Cf. Proposition 6.
[23] Jean Paul II, Exhortation apostolique post-synodal «Vita consecrata» (25 mars 1996) 8.
[24] Saint Thomas d’Aquin, In IV Sententiarum, 26, 1, 2: «Ad perfectionem humanae multitudinis sit necessarium aliquos contemplativae vitae inservire».
[25] Jean-Paul II, Lettre aux Religieuses Clarisses à l’occasion du VIII° centenaire de la naissance de sainte Claire (11 août 1993) 4.