Dimanche II de Pâques – Dimanche de la Divine Miséricorde.
Ce dimanche, comme vous savez, depuis l’année 2000, reçoit le nom de Dimanche de la Divine Miséricorde. Institué par le pape Saint Jean Paul II, respectant ce que le Seigneur avait révélé à Sainte Faustine Kowalska : « Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (Petit journal 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde. »

Et le jour de l’institution de cette fête, le saint Pape Jean Paul II rappelait ce que Jésus avait dit à Sœur Faustine : « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’adressera avec confiance à la Divine Miséricorde » (Journal, p. 132). « Il ne s’agit pas d’un message nouveau, réfléchissait toujours le pape, mais on peut le considérer comme un don d’illumination particulière pour l’offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps. Que nous apporteront les années qui s’ouvrent à nous? Quel sera l’avenir de l’homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu’à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la miséricorde divine illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire. » (Homélie. 30 avril 2000)
Nous vivons aujourd’hui, vingt ans après une des expériences de douleur, implorons encore une fois la Divine Miséricorde, que Jésus ait pitié de nous, que cette épreuve soit aussi une occasion de retourner à la foi, à la confiance en Dieu, à l’amour de Dieu.
Le Seigneur avait aussi demandé à sainte Faustine : « Dis à mes prêtres que les pécheurs endurcis se repentiront à leurs paroles, lorsqu’ils parleront de mon insondable miséricorde, de la pitié que j’ai pour eux en mon Cœur. Aux prêtres qui proclameront et glorifieront ma miséricorde, je donnerai une force extraordinaire, je bénirai leurs paroles et je toucherai les cœurs auxquels ils s’adresseront »(P. J. 1521). Demandons encore une autre grâce, la grâce que Dieu touche aussi le cœur des prêtres, pour qu’ils soient de fidèles apôtres de sa Miséricorde, et qu’ils soient eux-mêmes objets de sa Miséricorde, revenant à Dieu s’ils sont éloignés de Lui par le péché.
L’évangile de ce dimanche est aussi un évangile de miséricorde, sans utiliser ce mot. Miséricorde car le Seigneur montre ses plaies, spécialement celle de son Cœur, son Cœur nous révèle l’amour qu’Il a pour chacun de nous, et qui lui a fait donner sa vie pour nous racheter de la mort éternelle. « Dans ses plaies nous sommes guéris », dit Isaïe.
Miséricorde parce qu’en ce premier dimanche de Pâques, les apôtres et tous ceux qui recevront à leur suite le sacerdoce ministériel reçoivent du Seigneur le pouvoir de pardonner les péchés, en ce jour de Pâques a été créé le Sacrement de la Miséricorde, le Sacrement du Pardon. La meilleure manière de vivre la Miséricorde, la véritable manière, c’est à travers la confession de nos péchés. Dieu exerce miséricorde sur ceux qui veulent vraiment renoncer à ce qui s’y oppose diamétralement, c’est-à-dire aux péchés.

L’évangile mentionne que Jésus souffle sur les apôtres pour transmettre l’Esprit Saint. En effet le verbe hébreu utilisé dans l’Ancien Testament est dérivé du mot âme, principe de vie. Comme dans la vision du prophète Ezéchiel lorsqu’il voit cette grande résurrection, toute une armée et qu’il doit prophétiser : « Adresse une prophétie à l’esprit, prophétise, fils d’homme. Dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit ! Souffle sur ces morts, et qu’ils vivent ! ».
Le Seigneur transmet la vie, ou plutôt le pouvoir de rendre la vie à travers le pardon des péchés. C’est comme une nouvelle création.
L’évangile nous parle encore de la Miséricorde envers Thomas, l’apôtre. Celui qui ne voulait pas croire, Dieu lui fait Miséricorde, pour qu’il croit non seulement à la Résurrection de Jésus, mais aussi à sa divinité.
Alors, l’apôtre Saint Thomas met une condition à Jésus. La condition en effet était de pouvoir palper les cicatrices. Mais ici surgit un doute : puisqu’aucun défaut ne peut se trouver dans les corps glorieux et que les cicatrices sont des défauts, comment donc y a t-il eu des cicatrices dans le corps du Christ ?

Saint Augustin répond en disant : « Le Seigneur pouvait, s’il le voulait, faire disparaître toute marque de cicatrice du corps ressuscité et glorifié, mais il savait pourquoi il laissait les cicatrices dans son corps. D’abord pour les montrer à Thomas qui ne croirait pas s’il ne les touchait et voyait, ensuite pour blâmer les infidèles et les pécheurs non repentis lors du jugement ; non pas pour leur dire comme à Thomas : Parce que tu m’as vu tu as cru, mais pour les confondre en disant : Voici l’homme que vous avez crucifié ; vous voyez les blessures que vous lui avez infligées, vous reconnaissez le côté que vous avez transpercé, puisque c’est par vous et pour vous qu’il a été ouvert et que cependant vous n’avez pas voulu entrer. »
Ne tombons jamais dans ce péché du mépris. Adorons Jésus et revenons toujours à Lui qui nous montre ses plaies pour nous attirer vers son amour.
« Thomas n’a pas cru ce qu’il a vu, mais il a vu une chose et il en a cru une autre : il a vu un homme et il a cru qu’il était Dieu ; il voyait en effet et même il touchait une chair vivante qu’il avait vue mourante et il croyait dans le Dieu qui se cachait en cette chair. Il croyait donc dans son esprit ce qu’il ne voyait pas dans ce qui apparaissait à ses sens corporels ». (Tract. 79, 1, pp. 387-389). Il dit aussi: “Il touchait la chair mais il a cru au Verbe de Dieu”, Il croyait la Parole de Dieu.
Nous allons conclure avec les paroles de saint Jean Paul II.

Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l’humanité d’aujourd’hui accueille elle aussi dans le cénacle de l’histoire le Christ ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète : Paix à vous! Il faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l’amour du Père et celle de l’unité fraternelle.
Renouvelons ce dimanche la foi en Jésus-Christ, homme et Dieu, Notre Seigneur et notre Dieu.
Aujourd’hui, faisons aussi nôtre la prière d’abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance : Jésus, j’ai confiance en Toi!
Que Marie nous donne cette grâce..
P. Luis Martinez IVE.