« REDRESSEZ-VOUS ET RELEVEZ LA TÊTE, CAR VOTRE RÉDEMPTION APPROCHE »

Lire l’évangile pour ce dimanche: Lc. 21, 25-28.34-36

Cieux_Institut_du_Verbe_Incarne« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais » C’était le désir du cœur des saints du Peuple d’Israël attendant la Venue du Messie, nous l’avons écouté lors de la première Lecture, prise du livre du prophète Isaïe.

Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans cette période de quatre semaines avec laquelle commence une nouvelle année liturgique et qui nous prépare immédiatement à la fête de Noël.

Mais, le message spirituel de l’Avent est encore plus profond que celui de la préparation à Noël, il nous prépare déjà pour le retour glorieux du Seigneur, à la fin des temps.

nativite__Institut_du_Verbe_IncarneAvent, vient du mot latin « Adventus »  qui pourrait être traduit par “arrivée”, “venue”, “présence”. Dans le langage du monde antique, il s’agissait d’un terme technique qui indiquait l’arrivée d’un fonctionnaire, notamment la visite d’un roi ou d’un empereur dans les provinces.

Comme nous savons ce temps est un temps de préparation pour la fête de la Nativité et qui se fait à travers la purification ( et pour cela l’on parle d’un temps pénitentiel), comme on le fait aussi pour la Pâques à travers le temps du Carême.

Il y a deux moyens pour cette purification, on peut dire externe et interne, l‘externe consiste dans les sacrifices concrets que l’on peut offrir, afin de nous détacher de ce qui nous empêche de nous approcher de Dieu, ces sacrifices doivent aussi avoir un aspect de charité envers les autres, soit par la générosité soit en offrant ces sacrifices pour la conversion des cœurs, pour la conversion de nos cœurs et de tant d’hommes et des femmes qui ne connaissent pas le Christ ou qui sont loin de Lui. C’est pour cela que le sacrement de la confession trouve aussi sa place dans ce temps.

Il y a aussi la purification que l’on peut appeler « interne », et celle-là consiste principalement dans une connaissance plus profonde de ce mystère auquel nous nous préparons, ce que se fait à travers la liturgie qui devient pour nous un chemin spirituel et qui nous forme au long de ce temps.

Cela nous pousse à aimer d’avantage ce mystère que nous allons fêter ; il s’agit de « mieux connaître pour mieux aimer », qu’il ne nous arrive pas ce qui arrive à ces personnes qui ne savent pas à quoi servent les fêtes de la fin de l’année, et pour cela la fête a perdu son véritable sens, devenant ainsi une fête païenne.

Il serait bon par exemple durant ce temps, de suivre le parcours proposé par l’Eglise à travers les lectures bibliques de chaque jour. Aujourd’hui, à travers les moyens modernes, il est facile pour nous d’avoir tous accès aux lectures de la messe de chaque jour. La lecture des textes bibliques sont à la fois une manière de maintenir l’esprit uni à Dieu (écoutant sa parole) et aussi une pédagogie pour notre âme.

St_Bernard_Institut_du_Verbe_IncarneAlors, on a dit que ce temps de l’Avent nous prépare pour le mystère de la Venue de notre Seigneur, et on sait qu’il n’y a pas seulement qu’une seule Venue de Notre Seigneur à laquelle nous croyons, il y a la deuxième pour le jugement. Et saint Bernard dit qu’il y a encore une autre venue, c’est la Venue qui nous fait le Seigneur par la grâce (Dieu nous rend visite par sa grâce).

A ces trois venues on leur a donné des noms différents : Incarnation, habitation par la grâce et Jugement Finale.

« Dans son Incarnation, dit saint Bernard, le Seigneur est venu pour tous les hommes, mais pas tous les hommes se laissent habiter, comme dit l’Evangile de Saint Jean :   Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.  Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. C’est pour cela saint Bernard ajoute qu’à la fin le Seigneur viendra « contre tous », pour dire qu’Il viendra contre ceux qui ont refusé de Le recevoir par la grâce.

Et ce saint explique chacun des trois Venue, disant que l’homme avait voulu être comme Dieu, il était jaloux de Dieu, et Dieu lui a montré venant au monde qu’il nous demande de l’imiter non dans l’orgueil de vouloir être dieu mais dans l’humilité de la crèche de Bethleem.

La deuxième Venue, elle est cachée et silencieuse : Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Pour trouver le Seigneur nous n’avons pas besoin de traverser la mer, ni monter sur une haute montagne, ni pénétrer les nuages, le Seigneur se trouve dans nos cœur si nous vivons en amitié avec Lui.

Pour la troisième Venue nous devons donc savoir que si nous vivons avec Lui, il n’y a rien à craindre, il n’y a pas à avoir peur parce que le Seigneur ne viendra pas « contre nous ».

C’est aussi le souhait de saint Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche, il nous encourage avec ces mots : aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est Lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ.

Avent_Institut_du_Verbe_IncarneFinalement, nous préparer à l’avènement du Christ est également l’exhortation que nous recueillons de l’Evangile d’aujourd’hui : « Veillez », nous dit Jésus dans cette brève parabole du maître de la maison qui part, mais on ne sait pas quand il reviendra.  « Veiller » signifie suivre le Seigneur, choisir ce qu’il a choisi, aimer ce qu’il a aimé, conformer sa vie à la sienne; « veiller » comporte s’affermir dans Son amour sans se laisser abattre par les inévitables difficultés et problèmes quotidiens.

Comme à chaque fois que nous prions le Notre Père, nous demandons dans ce temps : « que ton règne vienne ».

Que le Seigneur vienne, qu’Il vienne dans les cœurs qui ne Le connaissent pas.

Qu’Il vienne dans les cœurs de tant d’amis et membres de nos familles qui L’ont refusé, qui se sont éloignés de Dieu, mais que Dieu continue à aimer.

Qu’Il vienne aussi et nous renouvelle avec son amour, nous avons besoin de renouveler notre amour, de grandir dans la foi, de raffermir notre espérance dans la vie éternelle.

Que la Vierge Marie, celle qui est le plus bel exemple à imiter pendant ce temps de l’Avent nous donne la grâce de veiller dans la maison de Dieu qu’est l’Eglise.

P. Luis Martinez V.E.

Monastère « Bienheureux Charles de Foucauld »

« Visite ta vigne, protège-la »

Dieu, jadis, a livré ouvertement Jérusalem à ses ennemis, dans sa colère contre les Juifs ; ceux qui le haïssaient les ont dominés, et il n’y a plus eu de fête ni de sacrifice. C’est ainsi qu’il s’irrite contre une âme qui transgresse son commandement, et qu’il la livre à ses ennemis, les démons et les mauvais désirs ; car, en l’égarant, ils l’ont totalement détruite.
Institut_du_Verbe_Incarné_1Ainsi qu’une maison, si son maître ne l’habite plus, s’enfonce dans les ténèbres, le mépris et la ruine, se remplit de crasse et d’ordures ; de même, l’âme qui est délaissée par son Maître que le chœur des Anges accompagne, est remplie par les ténèbres du péché, la honte des mauvais désirs et un complet mépris.

Malheur à la route où personne ne marche plus, où la voix de l’homme ne se fait plus entendre ! Elle devient un repaire de bêtes fauves. Malheur à l’âme, si le Seigneur n’y marche plus, et si la voix n’en fait pas fuir les bêtes fauves de la méchanceté spirituelle ! Malheur à la maison que son maître n’habite plus ! Malheur à la terre qui n’a plus de cultivateur pour la travailler ! Malheur au navire, s’il n’a plus de pilote, car il se perd, emporté par les flots et la tempête ! Malheur à l’âme, si elle n’a plus en elle le vrai pilote, le Christ, car, livrée sur la mer à la cruauté des ténèbres, ballottée par les flots de passions, secouée par les esprits mauvais, elle trouve finalement sa perte.

Malheur à l’âme, si elle n’a pas le Christ pour la cultiver attentivement, afin qu’elle puisse produire les fruits savoureux de l’Esprit ! Car, abandonnée, remplie de ronces et de chardons, elle n’a de fruits que pour le feu. Malheur à l’âme, si elle n’a pas son Maître, le Christ, habitant en elle ! Car, déserte, elle est remplie par la puanteur des passions et elle devient l’auberge du vice.

Mendoz_Institut_du_Verbe_IncarnéQuand le cultivateur entreprend de travailler la terre, il doit prendre les outils et les vêtements appropriés à son travail. Il en va de même du Christ, ce roi céleste et ce cultivateur véritable ; lorsqu’il est venu vers l’humanité rendue déserte par le vice, il a revêtu un corps et porté sa croix en guise d’instrument, il a travaillé l’âme désolée, il a arraché les ronces et les charbons des esprits mauvais, il a déraciné l’ivraie du péché et brûlé toute la paille de ses iniquités. Et lorsqu’il l’a ainsi travaillée par le bois de la croix, il y a planté le jardin magnifique de l’Esprit qui produit toutes sortes de fruits délicieux et désirables pour le Maître qui est Dieu.

Homélie du IVème siècle

Source: AELF