L’autorité du Christ
L’Evangile que nous avons lu (Mc 1, 21-28) comme les évangiles que chaque dimanche nous lirons cette année est celui de Marc.
Avant de parler du passage évangélique de ce dimanche, nous allons dire quelque mots en général de cet évangile et ensuite deux petites remarques sur le texte d’aujourd’hui.
L’évangile selon Saint Marc a été écrit par Jean Marc, collaborateur de Saint Paul et secrétaire et traducteur de Saint Pierre, et pour cela on trouve les traces des expressions de l’apôtre et aussi des récits, enfin si l’on veut, des homélies de Saint Pierre. On trouve des petits détails, comme si la personne qui écrit avait été présente, certains détails peuvent seulement être racontés par un témoin oculaire, justement Saint Pierre.
Cet évangile est très court et il n’a que 16 chapitres. On peut le lire en deux heures.
Il est divisé en deux parties : La première partie Saint Marc cherche à nous faire découvrir que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Pour cela on trouve souvent ces types d’expressions :
- « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »
- « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 41)
Jusqu’à la profession de foi de Saint Pierre « Tu es le Christ, (le fils de Dieu) » Mc 8, 29. Une fois que nous avons compris ou bien que nous l’avons cru, Saint Marc nous fait découvrir que Jésus Christ est Sauveur, par la croix, par la souffrance et par la résurrection.
Maintenant nous allons nous reporter à l’évangile d’aujourd’hui :
La première remarque que nous allons faire est le thème central de ce texte qui est l’autorité.
Les gens « était frappés par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. » Il prenait la place du législateur.
Ce n’est pas seulement qu’il enseignait d’une façon magnifique, d’une manière divine… ce n’est pas non plus qu’il vivait ce qu’il enseignait, mais là il s’agissait de son autorité. Les scribes disaient : Moïse a dit cela… les prophètes ont dit tel autre chose… Mais Jésus disait : « Moi je vous dis… moi je vous dis que tout homme qui… moi je vous dis aimes vous ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ». Il disait cela en prenant justement la place de législateur divin, la place qui est à lui, la place qui lui appartient en tant que Fils de Dieu.
La deuxième remarque toujours en relation à l’autorité :
C’est la manière avec laquelle Jésus expulse le démon. « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
Ici on ouvre une petite parenthèse pour nous demander : Pour quoi Jésus lui dit « Tais-toi » Si le démon disait la vérité, il dirait « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Saint Jean Chrysostome nous explique : « l’Eternelle Vérité [Jésus] ne voulait pas des témoignages des esprits impurs.[1] Souvent nous proclamons la vérité, mais nos lèvres sont impures, Dieu veut que nous soyons des témoins de la vérité, tout en cherchant la sainteté ».
Fermons les parenthèses et revenons à notre sujet, l’autorité de Jésus qui expulse le démon en disant «Sors de cet homme » il donne carrément un ordre, parce qu’il est Dieu, le Fils de Dieu.
Les prophètes et les saints eux ont fait des miracles, mais toujours en étant instrument de Dieu.
Le livre de l’Exode nous raconte qu’après la sortie de l’Egypte, Moïse étant en face de la mer rouge « Le Seigneur [lui] dit: « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. » (Ex 14, 15 s.) On voit clairement comment Moïse est instrument de Dieu, mais c’est Dieu qui fait le miracle par Moïse. La cause première de Dieu.
Les actes des apôtres nous disent que Saint Pierre étant en face d’un paralysé , il lui déclara : « De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » (Actes 3, 06) Pierre fait la guérison tout en étant l’instrument de Dieu.
Mais ce n’est pas le cas de Jésus, Il dit : « Tais-toi et sors de cet homme »
Saint Jérôme fait un petit commentaire : Ici, que dit-il lui-même ? « Sors de cet homme », sans autre précision. C’est en son nom propre qu’il donne l’ordre à l’esprit impur. Il ne cite personne d’autre : Il donne lui-même les ordres ; Il ne parle pas au nom d’un autre, mais de sa propre autorité.[2]
« Tais-toi et sors de cet homme » Il dit cela, parce qu’Il parle avec son autorité, parce qu’Il est Dieu, Il est le Fils de Dieu.
Pour cela la foule ne comprend pas et se demande : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Est-ce que nous comprenons ?
Pour notre vie spirituelle, nous pouvons nous demander :
- Est-ce que nous comprenons ?
- Est-ce que nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu ?
- Est-ce que nous écoutons sa parole, la Parole de Dieu ?
- Est-ce que nous sommes dociles à son Autorité ?
Nous allons demander à la très Sainte Vierge Marie la grâce de nous laisser guider par Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il sait le chemin pour aller au ciel, Il est le chemin. Il nous montre le bon Chemin, Il est la Vérité. Il va nous conduire à la Vie Eternelle, Il est la Vie.
P. Andrés Nowakowski V. E.
Monastère « Bx. Charles de Foucauld »
[1] Chaine d’Or. Saint Thomas d’Aquin.
[2] Saint Jérôme (347-420). Commentaire sur l’évangile de Marc, 2 ; PLS 2, 125s (trad. DDB 1986, p. 49)