Une belle pensée de saint Jean Paul II sur la famille comme un “premier séminaire” pour les vocations à la vie sacerdotale. On peut aussi appliquer ces paroles à toute vocation consacrée.
1. La fête d’aujourd’hui nous invite à contempler la Sainte Famille de Joseph, Marie et Jésus, et à admirer leur entourage harmonieux et leur amour parfait. À la lumière de ce modèle, nous pouvons mieux comprendre la valeur de l’institution familiale et l’importance de sa sereine convivialité.
Famille Rossi. Huit enfants consacrés.
Par le récit biblique de la création, nous savons que la famille a été voulue par Dieu, quand Il a créé l’homme et la femme et, les bénissant, Il leur a dit “Soyez féconds et multipliez-vous” (Gn. 1, 28).
De plus, la grâce du Christ, transmise par le sacrement du
mariage, rend les familles capables de réaliser l’union à laquelle elles ont
été appelées. Surtout les familles chrétiennes se sont engagées à reproduire
l’idéal énoncé par Jésus dans la prière sacerdotale : ” comme toi, Père,
tu es en moi, et moi en toi, qu’ils soient un en nous ” (Jn 17, 21). Celui
qui a fait cette prière a obtenu avec son sacrifice un don spécial d’unité pour
toutes les familles.
2. Le Fils de Dieu est devenu prêtre dans
l’Incarnation, mais précisément à cause de ce ministère, il avait besoin d’une
éducation familiale. Jésus a obéi à Marie et à Joseph : «Il a vécu soumis à
eux», dit l’Évangile (Luc 2:51). Cette soumission a contribué à l’union de
l’Enfant avec ses parents et au climat de parfaite entente qui régnait dans la
maison de Nazareth.
L’éducation reçue en famille a en effet préparé Jésus à la
mission qu’il devait accomplir sur terre, selon la révélation de l’ange au
moment de l’Annonciation. C’était donc une formation pour l’accomplissement de
son ministère sacerdotal, plus particulièrement en vue de l’offrande du
sacrifice de lui-même au Père.
Ainsi, le rôle de la famille chrétienne dans le développement
des vocations sacerdotales est mis en lumière.
3. La vocation est un appel qui vient du pouvoir souverain et
gratuit de Dieu. Mais un tel appel doit s’ouvrir un chemin dans le cœur ; il
doit entrer dans les profondeurs de la pensée, du sentiment, de la volonté du
sujet, afin d’influencer le comportement moral. Le jeune homme a besoin d’un
tel environnement familial pour
l’aider à prendre conscience de l’appel et développer toutes ses virtualités.
En priant aujourd’hui pour toutes les familles du monde, nous demanderons en particulier à Marie, Mère de Dieu et à notre Mère, de favoriser le développement des vocations sacerdotales et de bénir les familles disponibles, en donnant un de leurs enfants à l’Église.
Homélie pour le IV Dimanche du Temps de l’Avent (Mt 1, 18-24)
Dans quelques jours nous célèbrerons la solennité de la
Nativité du Seigneur, la fête de Noël. Et l’évangile nous présente l’annonce de
l’incarnation et de la naissance à saint Joseph, et tous les autres évènements
qui ont précède cette vision de l’Ange (surtout la lutte qu’il y a eu dans le
cœur de saint Joseph, face à un mystère si sublime comme l’Incarnation du Fils
de Dieu).
Il est important de parler de saint Joseph aujourd’hui, parce
qu’il a participé intiment à ce mystère : le mystère de la conception et
la nativité de Notre Seigneur.
Les évangiles ne nous disent pas beaucoup de lui, sauf qu’il
était descendant du roi David, charpentier ou artisan, qui vivait à Nazareth et
qu’il était déjà fiancé avec Marie lorsqu’elle reçoit l’annonce de l’Ange et
devient la Mère de Jésus. Dans les évangiles on n’entend pas un mot de saint
Joseph, mais l’Esprit Saint nous laisse voir sa disposition à l’œuvre de Dieu
et l’acceptation sans réserve de la volonté de Dieu, saint Joseph ne questionne
pas ce que Dieu veut, au contraire, une fois que Dieu lui a révélé ce qu’il
faut faire, il le fait. Le saint Patriarche est un homme d’action plus que de
paroles. En lui est aussi représentée la Providence de Dieu qui n’abandonne
jamais et ainsi comme Il avait la mission de protéger et nourrir la sainte
Famille, aujourd’hui Il protège comme patron l’Eglise tout entière et chacun de
ses enfants.
Certains ont pensé que Joseph avait un certain âge au moment
où il épouse la Vierge Marie, Il est montré parfois très âgé, mais la piété
chrétienne voulait protéger par-là la sainte virginité de Marie. Des écrits
chrétiens des premiers siècles disent même que saint Joseph était veuf avant
d’épouser la sainte Vierge.
D’abord, par rapport à son âge, suivant ce que disent les
évangiles, il est difficile de nous imaginer Joseph comme un vieil homme à qui
Dieu demande de partir en tout vitesse pendant la nuit, et de quitter la
Palestine (Bethleem) pour fuir la rage d’Hérode qui voulait assassiner l’Enfant
Jésus, et traverser un chemin désertique pendant 20 jours pour arriver enfin en
Egypte et y chercher où s’installer pour vivre pendant 3 ans avec sa famille en
exil et après ce temps, revenir au pays
d’origine pour refaire sa vie d’ouvrier à Nazareth.
Par rapport à la question de si Joseph avait eu avant Marie
une autre épouse, l’opinion des pères de l’Eglise s’incline pour dire qu’au
contraire, il était aussi vierge avant de se marier avec la sainte Vierge.
Saint Jérôme nous dit : Joseph lui-même était également vierge à cause de
Marie, afin que le Fils vierge (Jésus) puisse naître d’un foyer vierge. Dans ce
saint homme, il n’y avait pas de péché et il n’a pas écrit qu’il avait une
autre femme. Il était plutôt un gardien de María qu’un mari ; d’où il suit
qu’il est resté vierge avec Marie, celui qui méritait d’être appelé père du
Seigneur ». Saint Pierre Damien écrit : « Il ne semble pas suffisant
que seule la Mère soit vierge; c’est de la foi de l’Église que celui qui a
servi comme père est aussi resté vierge. Notre Rédempteur aime tellement
l’intégrité de la pudeur fleurie qu’il est non seulement né d’un sein vierge,
mais qu’il voulait aussi être embrassé par un père vierge ».
Et Saint Thomas d’Aquin : « Il faut croire que
Joseph est demeuré vierge, car il n’est pas écrit qu’il avait une autre femme
et nous ne pouvons pas attribuer l’infidélité à un personnage aussi saint ».
Mais, il faut dire que si Joseph est bien connu comme père
adoptif de Jésus, cela n’enlève rien de sa paternité spirituelle, ni de sa véritable
union spirituelle avec celle qui était son épouse avec qui il avait accompli un
véritable mariage et formé un véritable foyer.
L’Esprit Saint le reconnaît, dans la généalogie de Jésus le
dernier : « Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus,
que l’on appelle Christ » (Mt 1, 16).
Comme dit le saint Pape Jean Paul II : « L’Ecriture
sait bien que Jésus n’est pas né de Joseph, puisque, alors qu’il était
préoccupé au sujet de l’origine de la maternité de Marie, il lui est
dit: cela vient de l’Esprit Saint. Et pourtant, l’autorité paternelle ne
lui est pas enlevée puisqu’il lui est ordonné de donner à l’enfant son nom.
Enfin, la Vierge Marie elle-même, qui a bien conscience de ne pas avoir conçu
le Christ par l’union conjugale avec lui, l’appelle cependant père du Christ. »
Le fils de Marie est aussi fils de Joseph en vertu du lien
matrimonial qui les unit: « En raison de ce mariage fidèle, ils
méritèrent tous les deux d’être appelés les parents du Christ, non
seulement elle, d’être appelée sa mère, mais lui aussi, d’être appelé son père,
de même qu’époux de sa mère, car il était l’un et l’autre par
l’esprit et non par la chair. » Dans ce mariage, il ne manqua rien de ce
qui était nécessaire pour le constituer : « En ces père et mère du Christ se
sont réalisés tous les biens du mariage: la progéniture, la fidélité, le
sacrement. Nous connaissons la progéniture, qui est le Seigneur Jésus
lui-même; la fidélité, car il n’y a aucun adultère; le sacrement, car
il n’y a aucun divorce.
Au point culminant de l’histoire du salut, quand Dieu révèle
son amour pour l’humanité par le don du Verbe, c’est précisément le mariage de
Marie et de Joseph qui réalise en pleine « liberté » le « don sponsal de soi »
en accueillant et en exprimant un tel amour. Le Sauveur a commencé l’œuvre
du salut par cette union virginale et sainte où se manifeste sa toute-puissante
volonté de purifier et sanctifier la famille, ce sanctuaire de l’amour et ce
berceau de vie. » (Redemptoris Custos, 7)
Un écrivain disait : « C’était un mariage semblable
à ce qui se passe au printemps entre les fleurs, qui combinent leurs parfums,
ou deux instruments de musique qui combinent leurs mélodies à l’unisson,
formant un seul … Leur mariage était nécessaire pour préserver la Vierge de
tout soupçon, jusqu’au moment de révéler le mystère de la naissance de Jésus
…
Comment les figures de la Vierge et de Saint Joseph
deviennent plus grandes, quand nous nous arrêtons dans l’examen de leur vie,
nous découvrons en elles le premier poème d’amour ! Comment ne pas être
profondément admiratif de l’amour de deux jeunes unis par un lien divin? Marie
et Joseph ont pris à leur mariage non seulement leur vœu de virginité, mais
aussi deux cœurs pleins d’un grand amour, un tel amour le cœur humain ne pourrait
jamais le contenir. Aucun couple marié ne s’est autant aimé …
Saint Joseph, obéissant à Dieu, gardant Marie et étant le
père de Jésus, a pris une part active aux mystères de l’Incarnation et de la
Rédemption. Saint Ephrem (306-372), le grand théologien et docteur de l’Église dit:
« Béni sois-tu, juste Joseph, parce qu’à ton côté a grandi celui qui est
devenu un petit garçon pour devenir à ta taille. La Parole a habité sous votre
toit sans abandonner le sein du Père … Celui qui est le fils du Père,
s’appelle le fils de David et le fils de Joseph ». Et Saint Bernard
(1090-1153) déclare: « Celui que beaucoup de prophètes voulaient voir et n’ont
pas vu, voulaient entendre et n’ont pas entendu, a été donné à Joseph, non
seulement pour le voir et l’entendre, mais pour le porter dans ses bras, guider
ses pas et le presser contre sa poitrine et l’embrasser, le nourrir et veiller
sur lui. Imagine quel genre d’homme était Joseph et combien il valait.
Imaginez-le selon le titre avec lequel Dieu a voulu l’honorer, être appelé et
pris par le père de Dieu, un titre qui dépendait vraiment du plan rédempteur ».
Que Saint Joseph et la très Sainte Vierge Marie nous aident à préparer les cœurs pour la célébration de la Nativité de l’Enfant Jésus.