La perle de la vie éternelle, le trésor du Ciel

Homélie pour le Dimanche XVII, année C (Mt 13, 44-52)

L’évangile de ce dimanche conclut avec une série de paraboles que le Seigneur avait proclamées devant la foule, nous avons commencé par celle du Semeur, il y a deux dimanches, puis dimanche dernier nous avons poursuivi avec les paraboles de l’ivraie, ainsi que celle de la graine de moutarde et l’autre du levain ; et finalement les quatre d’aujourd’hui, celle du trésor, celle de la perle et l’avant dernière, la pêche pour finir avec une petite parabole qui parle de l’homme qui fait tout sortir « du neuf et du vieux » de son trésor.

Cette énumération n’est pas seulement pour nous faire un rappel, mais plutôt pour montrer la relation qui existe entre elles. Parce que toutes ces paraboles nous décrivent en quoi consiste le royaume des cieux : son origine divine et surnaturelle, sa condition dans ce monde, la guerre que le mal fait contre lui et aujourd’hui nous apprenons la valeur du royaume et son aboutissement, c’est-à-dire que le royaume finira dans ce monde pour continuer à exister pour l’éternité.

Revenant au passage de l’évangile de ce dimanche, nous nous centrons sur les deux premières paraboles qui évoquent la dignité du Royaume des cieux, qui est comme un trésor ou bien comme une perle.

D’abord, il est différence à remarquer : d’un côté, le trésor a été trouvé comme par accident, on dirait « gratuitement », tandis que la perle est recherchée par le négociant, jusqu’à ce qu’il trouve celle de grand prix. Un premier point donc de réflexion si l’on parle du royaume des cieux (qui commence déjà dans ce monde et c’est la vie divine en nous), c’est qu’en lui existe comme une double action : une de la part de Dieu, qui dans son amour se laisse trouver par nous, comme le dit de façon très belle le prophète Isaïe :  Je me suis laissé approcher par qui ne me demandait rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas (Is. 65,1). Et voilà le cadeau sans prix offert par Dieu en nous invitant à participer de sa vie divine.

Mais l’autre parabole nous montre aussi la collaboration de l’homme, comme le marchand qui recherche sa perle, Dieu aussi est à l’origine de cela, car c’est Lui-même qui met dans notre cœur le désir de Le chercher. On ne peut pas oublier la belle pensée de saint Augustin : « Tu nous as fait pour Toi et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il ne repose en Toi »

Dans les deux cas, il est question de travailler pour pouvoir trouver ce qu’ils ont trouvé : creuser le champ, rechercher la perle. Tous les deux, perle et trésor étaient des choses uniques, si bien que les acteurs de nos paraboles ne se souciaient pas de tout vendre, tout ce qu’ils avaient pour les acheter.

Imaginons qu’en écoutant cela, les gens aient été étonnés, comme nous-mêmes ! si nous devions vendre tous nos biens pour acheter quelque chose.

Voilà donc que ce que le Seigneur veut signifier : l’objet à acquérir vaut plus que toutes les autres choses que nous possédons. La vie éternelle, qui commence avec la foi et la vie de la grâce dans ce monde a une valeur infiniment plus grande que toutes les choses créées, visibles ou invisibles de ce monde.

Nous sommes habitués à parler de la vie éternelle, cette vérité fait partie de nos vérités de foi ; mais nous ne le faisons pas parfois avec la conscience que cette vie nous attend après si nous faisons la volonté de Dieu dans la vie présente et qu’en plus, nous devions constamment désirer atteindre cette vie éternelle. La mort, le jugement personnel et le jugement universel, le purgatoire, l’enfer et le Ciel reçoivent dans l’Eglise le nom de fins dernières et le livre de Ben Sira le sage nous enseigne: Quoi que tu fasses, souviens-toi de tes fins dernières et jamais tu ne pécheras pas (Ecclésiastique 7, 38).

Le Seigneur nous apprend aujourd’hui que cette vie éternelle, ce que nous appelons le Ciel, ou bien le Royaume des Cieux (utilisant les mots de la parabole) est un cadeau de Dieu que nous devons rechercher, et lorsque nous l’avons trouvé vendre tout pour l’acquérir. En définitive, Notre Seigneur proclame que rien ne vaut plus que le Ciel dans ce monde.

En définitive, depuis notre création Dieu désire nous communiquer la joie parfaite et totale qu’Il possède, et cela Dieu le fait en nous faisant participer de la gloire au Ciel.

Comment décrire le Ciel ?

Alors, avec nos catégories humaines de temps et espace toujours limitées, avec des idées et un vocabulaire limités, faire une description exacte de ce qu’est le Ciel est presque impossible. Nous savons par ses lettres que l’apôtre saint Paul a pu contempler une petite étincelle de toute la Gloire du Ciel et il se limite à dire qu’il a entendu des paroles ineffables, qu’un homme ne doit pas redire… ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé.  (2 Cor.12, 2-4 et 1 Cor. 2,9).

Voilà ce qu’est le Ciel : indescriptible, inimaginable, insondable à l’être humain parce qu’il est limité pour comprendre et décrire l’illimité de Dieu. En fin de compte, le Ciel c’est jouir de la présence de Dieu sans aucun voile, “car au Ciel, dit saint Jean, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’Il est” ( Jn. 3,2). Saint Jean Paul II ajoutait à cette vérité celle-ci : “au Ciel nous allons vivre dans une relation d’amour intime avec Dieu, là-bas c’est la plénitude de l’intimité avec Dieu“.

Selon le Catéchisme de l’Eglise catholique, «cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée “le ciel”. Le ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif» (n. 1024). 

Mais saint Augustin constate au terme d’une réflexion sur la vie éternelle qu’il est plus facile de définir ce qu’il n’y a pas dans le Ciel que de dire ce qu’il y a.  « Au Ciel, Dieu sera lui-même la fin de nos désirs, lui que nous contemplerons sans fin, aimerons sans satiété, louerons sans lassitude ».

Avons-nous encore besoin d’une autre description ? Le Ciel est la joie qui dépasse nos désirs, l’activité sans fatigue, le repos sans ennui, la connaissance sans voile, la grandeur sans excès, l’amour sans égoïsme, le pardon sans souvenir du mal, la gratitude sans dépendance, l’amitié sans jalousie, la compagnie sans trouble. Dans le Ciel Dieu nous donnera beaucoup plus que nous imaginons et même plus que ce que nous demandons sur cette terre.

Pensons un peu à ce qu’en arrivant à la patrie céleste, l’âme sentira instantanément une grande consolation de toutes les souffrances de ce monde : votre peine se changera en joie (Jn. 16, 20). Ce qui faisait dire à saint François d’Assise : « Le bien que j’attends est tellement grand que toute peine dans ce monde se change en joie pour moi ». Belles sont aussi les paroles de Saint Thomas More, martyr : « ce monde n’a aucune tristesse que le Ciel ne puisse guérir ».

Pour finir, l’écriture nous dit que la vie éternelle consiste essentiellement en la connaissance de Dieu (Jn. 17, 3 – Mt. 5,8), et le fait de jouir de son amour sans aucune limite, dans la perfection (Jn. 15, 11). C’est un océan de joie, qui remplit tout entier les profondeurs de notre âme et satisfait complètement toutes les aspirations de notre cœur, sans qu’on puisse désirer ou avoir besoin de rien de plus, on rentre totalement dans cet amour, là s’accomplissent les paroles du Seigneur dans la parabole : serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” (Mt. 25, 21). Regardons qu’Il ne dit pas « reçois », mais « rentre », parce que la joie nous envahira tout entiers au-dedans et dehors de notre esprit.

Nous comprenons maintenant pourquoi tant de saints voulaient passer vite ce monde à l’autre, voulaient mourir pour être dans cette joie totale du Ciel. Vivre dans ce monde représentait pour eux toujours un poids, une agonie. Cela a été le cas de sainte Thérèse d’Avila, vivant cette expérience elle a composé un très beau poème dont nous prenons quelques versets.

Je vis, mais sans vivre en moi,
Et mon espérance est telle
Que je meure de ne pas mourir.

C’est cette vie d’en haut
Qui est la vie véritable,
Mais jusqu’à la mort de cette vie terrestre,
On ne peut la posséder.

O mort, ne te dérobe plus.
Que je meure tout d’abord pour que je vive !
Que je meurs de ne pas mourir.

Demandons la grâce de toujours chercher dans notre vie cette perle, ce trésor ; et ainsi vivre pour toute l’éternité avec Dieu.

P. Luis Martinez IVE.

“Car l’Eglise aussi est obligée de me supporter dans l’attente que je devienne meilleur”

Homélie pour Dimanche XVI, année A (Mt 13, 24-43)

La parabole du blé et de l’ivraie

Ces trois paraboles que nous venons d’entendre ont été interprétées depuis longtemps comme les paraboles de l’Eglise, c’est dire qu’elles sont une image de ce que sera l’Eglise dans le monde, ou plutôt, de comment sera la vie et l’action de l’Eglise dans ce monde.

Mais, nous allons nous concentrer surtout sur la première parabole, du bon grain et de l’ivraie. Celle dont le Seigneur donnera le sens après, une fois à la maison, parce que les disciples ne l’ont pas comprise. Pour nous, qui avons déjà l’explication du Seigneur, elle est facile à comprendre, mais en vérité, ce qui nous est difficile parfois c’est de voir comment cette parabole s’est accomplie, comment s’accomplit encore aujourd’hui et comment elle s’accomplira jusqu’au retour de Notre Seigneur.

Jésus ne fait jamais des comparaisons difficiles mais Il les a créées avec ce qui l’entourait, les champs, les maisons, la pêche, des choses de tous les jours, des événements qui arrivaient parfois, comme le fait qu’un ennemi méchant infecte le domaine de quelqu’un avec de la mauvaise herbe. Les romains avaient gravement puni les gens qui faisaient cela, c’est-à-dire que ce crime était déjà bien connu dans l’antiquité.

En botanique, le nom scientifique de l’ivraie est « lolium temulentum», le dernier mot signifie que cette herbe produit des vertiges à celui qui la mange, elle est toxique et cela est dû à ce qu’elle possède des champignons  dans ses épis; le nom en français signifie la même chose (ivraie a la même racine que les mots ivre, ivrogne) ; le pain que l’on fait avec un peu d’ivraie devient acide, plutôt aigre. La plante ressemble beaucoup au blé, certains disent jusqu’à la moisson, car c’est par la différence de hauteur entre l’une et l’autre qu’à ce moment on peut les distinguer. D’autres disent que leur différence provient des épis. Nous connaissons aussi cette plante sous le nom de « zizanie », nom qui nous est parvenu de l’évangile, dont la racine en grec veut dire « faux blé » ou bien, blé profané. 

Un commentateur de l’évangile, en voyage en Terre Sainte avait demandé une fois à un gardien des champs s’il arrivait à distinguer les deux plantes, le blé et l’ivraie, avant qu’elles ne donnent les épis, il a répondu que cela était possible, mais il ne le recommandait pas, car l’ivraie mélangeant ses racines avec celles du blé, si l’on arrache l’ivraie, on risque d’enlever aussi les pousses de blé.

Ainsi, Notre Seigneur dans cette parabole nous enseigne une grande chose : bien que l’Eglise soit sainte, elle est composée et le sera jusqu’à la fin des bons et des mauvais chrétiens (car dans ce monde, l’Eglise est aussi le champ à semer).

Une interprétation inexacte de cette parabole (qui a d’ailleurs existé) est que l’ivraie représente les méchants qui sont dehors de l’Eglise (hérétiques, infidèles et les pécheurs), et que nous représentions le bon grain… Croire être saints par le fait que nous appartenions à l’Eglise serait très facile à penser, mais aussi très irréel.

La réalité est pourtant une toute autre ; quand le Seigneur dit : « le Royaume des Cieux est comparable », et l’une des significations de ce « royaume des cieux » dont le Seigneur parle, c’est l’Eglise qui allait être fondée par Lui et qui est le commencement du Royaume de Dieu ici sur la terre.

Aujourd’hui comme dans le passé, l’Eglise est composée des gens qui sont en voie de sanctification, qui font des efforts pour devenir saints et qui ne le sont pas encore sinon jusqu’au moment où ils entreront au Ciel.

Saint Augustin expliquait que l’on ne doit pas s’étonner de ce que le mal soit aussi parmi les membres de l’Eglise car « aucune société n’est si bonne que ne s’y trouve quelque Judas dépravé » (cité par Saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire à l’évangile). « Un peu partout, le mauvais a semé, où il a laissé sans mélanger le blé avec la zizanie ? Mais rendons grâce à Dieu car Celui qui se daignera séparer ne sait pas se tromper. Vous dites : ‘on a trouvé des mauvais en tel endroit, aussi là-bas dans cette communauté’ ! Partout on a trouvé des mauvais, mais ils ne règneront pas avec les bons. Pourquoi t’étonner de découvrir des mauvais dans un lieu saint ? Vous ignorez que le premier péché était au Paradis et par désobéissance est tombé l’ange (Lucifer) ? Avait-il taché le Ciel ? Adam est tombé, est-ce qu’il a sali le jardin de l’Eden ? Judas Iscariote est tombé, est-ce qu’il a contaminé le chœur des apôtres ? Comme dit l’apôtre : ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu (1Co 4,5). »

Et dans un autre commentaire, le grand père de l’Eglise disait encore : « Les méchants sont dans le monde et dans l’Eglise, soit pour se convertir, soit pour que les bons s’éprouvent dans la patience. »

« Le père de famille répond ainsi, continuait saint Augustin dans le commentaire sur la parabole, parce que les bons qui sont encore faibles ont besoin dans certaines circonstances d’être mêlés aux méchants, soit afin que ce mélange serve d’épreuve à leur vertu ( la patience, la foi), soit que ce rapprochement soit pour les méchants une exhortation puissante à devenir meilleurs. Ou bien qu’il y ait peut-être beaucoup qui ne sont d’abord que de l’ivraie et qui deviendront ensuite froment. Or, si on ne les supportait avec patience lorsqu’ils sont mauvais, on ne verrait jamais ce changement admirable en eux ; si donc on les arrache, on déracine en même temps le froment, puisqu’ils devaient devenir froment si l’on était arrivés à les changer ». (Quest. évang)

Loin de penser de façon fataliste, c’est-à-dire qu’il y en a qui seront toujours bons et qu’il y a en a qui sont méchants et ne changeront jamais, nous devons penser au contraire que ces derniers, Dieu les a créés aussi pour devenir bons ; et nous devons craindre pour nous que, mêmes si nous sommes vraiment du blé, dans notre cœur puisse régner la mauvaise herbe. Saint Augustin faisait le même reproche à ses fidèles.

Combien de fois, il est plus facile pour nous de voir et juger si les autres sont de bons chrétiens, de bonnes personnes, mais notre regard n’est pas sincère envers nous-mêmes et avec nous-mêmes.

Il est vrai, parfois nous voyons qu’il y a des gens dans l’Eglise qui font de mauvaises actions, combien de fois nous voyons la misère humaine en ceux qui doivent être image de Jésus-Christ dans ce monde, et cela doit vraiment nous rendre tristes et nous devons pleurer et prier pour eux et pour l’Eglise ; mais cela ne peut pas nous étonner, Notre Seigneur l’a déjà prophétisé. L’Eglise visible dans ce monde est composée de personnes humaines, des pécheurs qui veulent peut-être devenir saints ou des pécheurs qui ne veulent pas retourner du mal.

Mais, parfois malheureusement aussi, il y a aussi de l’ivraie dans nos cœurs, et plus souvent que nous le pensons et cette considération devrait nous éloigner de passer le temps à montrer les autres du doigt. 

Nous devons nous rappeler le triste cas de Luther, un religieux qui a quitté l’Eglise et initié la Réforme Protestante, séparant beaucoup de chrétiens en Europe. Il est vrai que dans l’Eglise de ce temps se trouvait beaucoup de corruption, et comme il reprochait à un ami de persévérer encore dans l’Eglise malgré cette corruption, celui-ci enseigna une belle vérité : « Je supporte cette Eglise dans l’espérance qu’elle devienne meilleure, car elle aussi est obligée de me supporter dans l’attente que je devienne meilleur ».

Pour conclure, nous pouvons dire que le point principal ici n’est pas de voir où se trouve le blé ou l’ivraie, mais plutôt d’avoir une vision surnaturelle semblable à celle du Maître du champ de notre parabole: c’est Dieu dit NON à ceux qui demandent d’arracher les mauvaises herbes.

Pourquoi ne supprime-t-on pas le mal dans ce monde, dans l’Eglise, pourquoi n’arrache-t-on pas les mauvais dans ce monde ? Mais c’est Dieu le maître et nous les serviteurs, c’est Lui qui dans sa Sagesse qui nous dépasse, Il gouverne l’univers, le temps et l’histoire.

Faisons cet acte de foi, regardons vers le haut, voyons les choses comme Dieu les voit et laissons toute justice à Dieu. Relisons quelques phrases de la première lecture :

Seigneur, tu  prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose.

Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance.

Et elle se conclut avec cette grande vérité : tu as pénétré tes fils d’une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion.

Demandons à la très sainte Vierge Marie la grâce de regarder avec foi les événements dans notre vie et d’éloigner de notre cœur l’ivraie du péché, qui nous rend « fous » parce qu’elle nous sépare de notre Créateur, et qui rend « aigre » notre vie, sans la présence divine. 

P. Luis Martinez IVE.