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“Le commencement des œuvres bonnes, c’est la confession des œuvres mauvaises”

Homélie pour le Ier. Dimanche de Carême, année B (Mc 1, 12-15)

Chaque année, avec l’évangile de ce premier dimanche du Carême, l’Esprit Saint nous amène spirituellement au désert avec le Seigneur, là où il combat contre le démon pour vaincre ses tentations. Mais, le Seigneur se prépare aussi pour son grand combat, la Passion, sa Pâque, et nous aussi, nous nous préparons en ce temps pour ce combat, sachant que c’est pour nous que le Christ va vers sa Passion, pour la rémission de nos péchés.

S’il est un fruit spécial que Dieu attend de nous en ce temps c’est notre conversion, dont nous avons un signe visible et concret si l’on peut dire dans la confession de nos péchés, dans le sacrement du pardon.

L’esprit de ce temps est donc la conversion du cœur, la pénitence intérieure. Sans elle, nous dit le Catéchisme (n. 1430), les œuvres de pénitence restent stériles et mensongères ;  en revanche, la conversion intérieure pousse à l’expression de cette attitude en des signes visibles, des gestes et des œuvres de pénitence (cf. Jl 2, 12-13 ; Is 1, 16-17 ; Mt 6, 1-6. 16-18).

La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce. Cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction de l’esprit), compunctio cordis (repentir du cœur) (cf. Cc. Trente : DS 1677-1678 ; 1705 ; Catech. R. 2, 5, 4).

C’est Dieu qui accorde à l’homme un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26-27). La conversion est d’abord une œuvre de la grâce de Dieu qui fait revenir nos cœurs à lui : ” Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis ” (Lm 5, 21). Dieu nous donne la force de commencer à nouveau. 

Alors le sacrement de Pénitence nous offre une nouvelle possibilité de nous convertir et de retrouver la grâce de la justification.

Il est très important de connaître en peu plus ce sacrement, spécialement ce qui est essentiel en lui pour qu’il soit valable et nous donne beaucoup de fruits. 

” La Pénitence oblige le pécheur à accepter volontiers tous ses éléments : dans son cœur, la contrition ; dans sa bouche, la confession ; dans son comportement, une totale humilité ou une fructueuse satisfaction “. (C.Eg.C nn. 1450-ss)

La contrition

Elle est ” une douleur de l’âme et une détestation du péché commis avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir “.

Lorsque nous avons une vie spirituelle sérieuse, la contrition est le fruit de la componction habituelle du cœur.

La Sainte Ecriture nous donne des bons exemples de cette componction, nous pouvons la reconnaître dans les larmes de saint Pierre après qu’il ait nié son maître, et aussi dans les paroles du Fils prodigue : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre Toi » ; le roi David qui avait commis des grands péchés contre les hommes (adultère et meurtre), reconnaîtra dans sa conversion que ces péchés étaient d’abord commis contre Dieu : « contre Toi et Toi seul j’ai péché » et il Lui demande aussi « ne repousse pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ».

La componction implique trois actes de notre volonté (non nécessairement des sentiments ou de la sensibilité, c’est très important): douleur de l’âme, haine du péché, résolution de l’éviter dorénavant. Ces mouvements de l’âme ne s’accompagnent pas toujours de sentiments sensibles de douleur.

Quand elle provient de l’amour de Dieu aimé plus que tout, la contrition est appelée ” parfaite ” (contrition de charité). Une telle contrition remet les fautes vénielles ; elle obtient aussi le pardon des péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle (cf. Cc. Trente : DS 1677), comme ce serait par exemple, dans le cas du péril de mort.

Il existe aussi la contrition dite ” imparfaite ” (ou ” attrition “) qui est, elle aussi, un don de Dieu, une impulsion de l’Esprit Saint. Elle naît de la considération de la laideur du péché ou de la crainte de la damnation éternelle et des autres peines dont est menacé le pécheur (contrition par crainte). Un tel ébranlement de la conscience peut amorcer une évolution intérieure qui sera parachevée, sous l’action de la grâce, par l’absolution sacramentelle (chemin qui nous conduit à l’absolution). Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence.  Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un examen de conscience.

Notre contrition est représentée dans la confession par la petite prière appelée précisément « acte de contrition » :

« Mon Dieu, J’ai un très grand regret de vous avoir offensé, Parce que vous êtes infiniment bon, Et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, Avec le secours de votre Sainte Grâce, De ne plus vous offenser Et de faire pénitence. Amen ».

La confession des péchés

L’aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement de Pénitence : ” Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s’être examinés sérieusement, même si ces péchés sont très secrets. Et pourquoi le dire au confesseur ? Saint Jérôme nous livre en réponse une belle comparaison: « si le malade rougit de découvrir sa plaie au médecin, la médecine ne soigne pas ce qu’elle ignore ».  

La satisfaction

Beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut faire son possible pour les réparer (par exemple restituer des choses volées, rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des blessures). La simple justice exige cela. Mais au delà, le péché blesse et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et avec le prochain. L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché a causés (cf. Cc. Trente : DS 1712). Relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer ses péchés : il doit ” satisfaire ” de manière appropriée ou ” expier ” ses péchés. Cette satisfaction s’appelle aussi ” pénitence “.

La pénitence cherche à nous unir davantage à Dieu, et pour cela elle est une manière de  lui «montrer» notre amour lorsque par notre péché, nous avons déjà montré notre rejet.

Un autre aspect de la pénitence est son aspect médicinal : il s’agit de guérir les blessures que le péché a laissées et d’en réparer ses effets. Si l’égoïsme est un péché, la pénitence peut être un acte de charité ou un geste de service; si le péché est un manque d’amour pour le Seigneur, la pénitence peut être un moment de prière; si le péché est de diffamer, la renommée de celui qui a été diffamé doit être rétablie; s’il a consisté dans un vol, la pénitence réclame une  conscience de restitution; s’il y a eu une dispute, la pénitence sera de demander humblement pardon, etc., etc.

Ce n’est certainement pas le prix payé pour le péché confessé et le pardon reçu; car aucun prix humain ne peut être équivalent à ce qui a été accordé au pénitent qui est le fruit du Sang le plus précieux du Christ.

Nous allons conclure ce dimanche avec ce bel enseignement de saint Augustin :

« L’homme et le pécheur sont pour ainsi dire deux réalités : quand tu entends parler de l’homme, c’est Dieu qui l’a fait ; quand tu entends parler du pécheur, c’est l’homme lui-même qui l’a fait. Détruis ce que tu as fait pour que Dieu sauve ce qu’il a fait… Quand tu commences à détester ce que tu as fait, c’est alors que tes œuvres bonnes commencent parce que tu accuses tes œuvres mauvaises. Le commencement des œuvres bonnes, c’est la confession des œuvres mauvaises. Tu fais la vérité et tu viens à la Lumière » (S. Augustin, ev. Jo. 12, 13).

Que Marie nous donne cette grâce.

P. Luis Martinez IVE.

Chemin de Croix classique

Introduction

La passion de Jésus est le plus grand drame amoureux de l’histoire. Le Christ ne pouvait pas faire plus pour nous montrer combien Il nous aime. C’est pourquoi le chemin de croix est toujours une école de miséricorde, d’humilité, de charité et de silence.

Prière d’ouverture

Père saint et miséricordieux, donne-nous la grâce de t’accompagner avec foi et amour sur le chemin de croix, afin que, participants à la passion du Christ, nous puissions attendre avec Lui la gloire de ton Royaume. Par le Christ Notre Seigneur. Amen.

1. Première station : Jésus est condamné à mort.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus. (Jn 19, 14-16).

Jésus, le Fils de Dieu fait homme, est venu pour sauver et donner sa grâce à chaque homme. Quel mal a-t-il fait ? Pilate lui-même, l’homme qui doit le juger, ne le sait pas et n’arrive pas non plus à le savoir.

Seigneur Jésus, tu es l’innocent injustement condamné. Donne-nous la grâce de reconnaître notre mal, le péché qui réside en nous, afin qu’avec les yeux de nos cœurs purifiés, nous puissions te connaître, le seul pur et saint, et recevoir le don de ton salut.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

2. Deuxième station : Jésus porte la Croix.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. ​​​​(Jn 19, 17).

Jésus embrasse la Croix. La Croix, qui était jusqu’alors instrument de mort, devient quelque chose de beau et donneur de salut, digne de tout honneur et capable d’adoucir toutes les douleurs… La croix est devant nous chaque jour, dès le début de chaque journée. La croix vient à notre rencontre que ce soit sous forme de douleur physique ou spirituelle, d’une déception… C’est la croix de Jésus !

Accorde-nous, Jésus, une vie juste et forte, afin que nous n’ayons pas honte de te reconnaître devant les autres comme Seigneur et Sauveur ; N’ayons pas non plus honte de porter notre croix, la croix que tu nous donnes chaque jour.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

3. Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. (Is 53, 4-5).

Avec un esprit généreux, Jésus marche vers le Calvaire, mais ses membres ne peuvent supporter trop longtemps le poids de la croix et il tombe à terre. L’agonie au Jardin des Oliviers, les souffrances de la nuit, la flagellation et le couronnement d’épines l’ont épuisé et affaibli. Nous contemplons le Divin Maître sous le poids de la croix, le visage contre le sol dur, entouré de soldats cruels.

Hélas, ce sont nos chutes dans le péché, nos infidélités, celles qui font tomber le Sauveur… Mais Jésus se relève et avec un effort renouvelé, monte avec fatigue vers le Calvaire…

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

4. Quatrième station : Jésus rencontre sa Mère.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre.» (Lc 2, 34-35).

Marie voit Jésus profondément courbé sous le poids de la Croix : la tête couronnée d’épines et le visage couvert de sang. En le voyant ainsi, Marie désirait ardemment prendre sur elle toutes les douleurs de son Fils, et dans son cœur elle souffrait les mêmes douleurs que souffrait son Fils.

Marie, qui as vécu dans une fidélité absolue au Verbe, la Parole de Dieu, qui en toi s’est fait homme, nous te demandons d’intercéder afin de nous obtenir la grâce de lui être pleinement fidèles.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

5. Cinquième station : Simon de Cyrène aide à porter la croix.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. » (Luc 23,26).

Lequel d’entre nous, si nous nous étions retrouvés ce jour-là sur le chemin du Calvaire, n’aurait pas aidé le Divin Maître ? Qui ne lui aurait pas proposé de porter sa croix ?

Seigneur, donne-nous la force de te suivre quand viendra le temps pour nous de parcourir le chemin de la croix. Aide-nous à être de bons Cyrénéens pour ceux qui souffrent à nos côtés.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

6. Sixième station : Véronique essuie le visage de Jésus.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. » (Is 53, 2-5).

Une femme a de la compassion pour Jésus. Malgré la présence des soldats hostiles, elle ose s’approcher de Lui, se sépare de la foule des curieux et entre dans le drame de l’Homme-Dieu. La femme essuie le visage du Fils de Dieu fait homme, visage couvert de sang, de sueur, visage défiguré…

Seigneur, Toi qui nous as créés à ton image et ressemblance ; imprime dans nos cœurs les traits du visage de ton Fils.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

7. Septième station : Jésus tombe pour la deuxième fois.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Philip 2,5-8).

Sur le chemin, Jésus retombe encore à terre, pour tous les désespérés et les faibles qui retombent dans la tentation… Jésus se lève, Il est le Prêtre fidèle à sa mission. Il se lève, pour que chacun de nous, se relevant de ses chutes, marche dans la fidélité à sa propre vocation et continue avec le Christ le chemin de sa vie.

Seigneur, dans ta toute-puissance, tu as voulu vaincre le mal en t’abaissant pour assumer notre humanité et nous relever de nos péchés, donne-nous la grâce d’être libres en Toi pour toujours.

Jésus, sois pour nous la force qui nous soutient dans la tentation, la main qui nous relève de nos chutes, le baume qui adoucit nos blessures.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

8. Huitième station : Jésus réconforte les femmes de Jérusalem.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : ‘Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !’ » (Lc. 23, 27-28).

Les filles de Jérusalem ont pitié de la Mère et du Fils, mais elles ne comprennent pas le sens profond de cet événement : la raison pour laquelle Il souffrait.

Qui est vraiment digne de compassion ? Ceux qui suivent le même chemin que Jésus ne reconnaissent pas le Sauveur en lui. Les bourreaux impassibles, les spectateurs curieux, les chefs de la ville qui se moquent de lui après l’avoir condamné, ce sont eux dignes de compassion. Qui sont ceux pour qui nous devons vraiment avoir compassion ? Ceux qui ne croient pas aujourd’hui et ne trouvent pas Dieu ; ils ont des oreilles et n’entendent pas, ils ont des yeux et ne voient pas. Et ils ont laissé passer la grâce.

Seigneur Jésus, éveille en nous le désir sincère et constant de te reconnaître comme notre unique Sauveur et la grâce de nous convertir à Toi.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

9. Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple. Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : ‘Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami !’ » (Ps 22, 7-9).

Jésus tombe encore une fois, encore une fois il se relève, poussé non par les cruels bourreaux ou par les cris de la foule, mais par l’amour infini qu’Il a pour nous.

Seigneur, tombé à terre, épuisé et humilié, sois pour toujours notre Maître de force, de ténacité, d’amour. Apprends-nous à souffrir sans nous plaindre, à nous relever sans tarder, à rechercher sincèrement la gloire de ton Père et le salut des hommes.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

10. Dixième station : Jésus est dépouillé de ses vêtements.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : ‘Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura.’ Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. » (Jn. 19, 23-24).

Les vêtements de Jésus ne faisaient plus qu’un avec son corps ensanglanté. Les bourreaux l’arrachent sans pitié…

Jésus nous montre ce que signifie profaner notre corps – un membre de son Corps, l’Église – par le péché. Jésus nous donne la force et le courage de lutter rapidement et généreusement, afin que nous puissions persévérer en bons chrétiens dans un monde plein de tromperies et de tentations.

Seigneur, qui t’es laissé dépouiller de tes vêtements, apprends-nous aussi à nous libérer de tout ce qui n’est pas selon ta volonté.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

11. Onzième station : Jésus est cloué sur la Croix.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. » (Luc 23,33).

De son vivant, la multitude l’avait proclamé prophète, fils de David. Quelques jours auparavant, beaucoup l’avaient salué comme le roi tant attendu, celui qui venait au nom du Seigneur. Et maintenant Il est condamné à mourir d’une mort infâme, comme un blasphémateur, un voleur, entre deux malfaiteurs, comme s’Il était leur chef. Sa puissance est moquée, ses miracles attribués à Satan…

Seigneur, qui as accepté de mourir pour la cruauté humaine, dans l’humiliation et l’abandon, éclaire nos esprits pour que nous puissions voir dans ta Croix la grande œuvre de notre rédemption.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…        

12. Douzième station : Jésus meurt sur la Croix.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : ‘Éli, Éli, lema sabactani ?’ , ce qui veut dire : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. » (Mt 27, 45-46.50).

La croix est la chaire de notre Divin Maître, le trône de notre Roi, l’autel de notre Souverain Prêtre.

Jésus crucifié, vrai Dieu et vrai homme, aie pitié de nous et reçois notre supplication. Jésus crucifié seul Seigneur et Sauveur, aie pitié de nous. Jésus crucifié Prêtre éternel et Roi universel, aie pitié de nous. Jésus crucifié, Bon Pasteur et juste Juge, aie pitié de nous.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

13. Treizième station : Jésus est descendu de la Croix et déposé dans les bras de sa Mère.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé… » (Mt 27, 57-58).

Joseph d’Arimathie et Nicodème descendent Jésus de la croix. Marie le tient dans ses bras comme Elle faisait un jour dans la grotte de Bethléem et dans la maison de Nazareth, lorsque Jésus était enfant. Marie contemple une à une les blessures de Son corps sacré, tandis qu’une épée de douleur transperce son âme.

Le jour de l’Annonciation, l’Ange lui avait annoncé un mystère : de son sein virginal naîtrait un fils qui serait appelé Fils de Dieu… Avec le Fils de Dieu, son Fils, mort dans ses bras, retenue par la puissance de l’Esprit, Marie renouvelle son « fiat » : qu’il me soit fait selon ta parole. Elle connaît le sens le plus profond de cet événement : la volonté du Père qui veut que tous les hommes soient sauvés est en train de s’accomplir.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

14. Quatorzième station : Jésus est placé au tombeau.

– Nous t’adorons Christ et nous te bénissons.

– Parce que Tu as racheté le monde par ta sainte Croix.

« Joseph acheta un linceul, il descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans un tombeau qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau. » (Marc 15, 45-46).

Les apôtres, les disciples et les amis de Jésus sont totalement désespérés. Tout est fini, répètent-ils dans leur cœur… Tous… sauf Marie, celle qui a cru et qui croit encore. Et Elle n’a pas tort, une nouvelle vie surgira de ce tombeau, la mort sera complètement vaincue avec la résurrection.

Le Seigneur Jésus, déposé dans un tombeau nouveau, vainqueur du diable et du péché, descend aux enfers et réveille à la vie immortelle tous ceux qui reposent dans l’ombre de la mort. A Toi, Jésus, Rédempteur de l’homme : tout honneur et toute gloire, pour toujours et à jamais.

Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire…

Prière finale

Que ta bénédiction descende sur nous, Seigneur, qui avons rappelé la mort de ton Fils dans l’espérance de ressusciter un jour avec Lui. Que le pardon et la consolation descendent sur nous ; augmente notre foi et fortifie notre certitude dans la rédemption éternelle que ton Fils nous a obtenue sur la Croix. Par le Christ notre Seigneur.

(Un Notre Père, un Je vous salue Marie et un Gloire pour les intentions du Souverain Pontife, pour obtenir des indulgences [le chemin de croix bénéficie d’« indulgence plénière » s’il est prié devant des stations légitimement érigées]).

Extrait du livre “Sígueme ” du p. Marcelo Lattanzio IVE.