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“Voilà ce que fait l’amour invincible de notre Dieu”

Nativité du Seigneur-Messe de Minuit

Oui ! Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». Isaïe finit en disant : Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers.

La Vierge Marie s’est souvenue de ces paroles au moment où elle  contemplait son Enfant dans la crèche : Voilà ce que fait (l’amour que rien ne peut vaincre) l’amour invincible du Seigneur de l’univers.

Dans un moment de l’histoire, tout un monde se mit en mouvement à cause d’un édit de l’empereur Auguste, qui ordonnait recenser toute la terre, un roi voulait savoir combien de personnes lui étaient soumises et à son pouvoir ; beaucoup de nations lui étaient soumises évidement sans le vouloir).

« Ce roi croyait dans son orgueil avoir ébranlé à son profit l’espèce humaine tout entière. Les hommes s’agitent par millions sur le globe, et traversent en tous les sens l’immense monde romain ; ils pensent obéir à un homme, et c’est à Dieu qu’ils obéissent. Toute cette grande agitation n’a qu’un but : c’est d’amener à Bethlehem un homme et une femme (qui ont leur humble demeure dans Nazareth de Galilée) ; afin que cette femme inconnue des hommes mais chérie du ciel, arrivée au terme du neuvième mois depuis la conception de son fils, enfante à Bethlehem ce fils dont le Prophète a dit : «ô Bethlehem ! Tu n’es pas la moindre entre les mille cités de Jacob ; car il sortira aussi de toi, celui dont les origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles » (Commentaires sur les grandes Antiennes « Ô », Dom Guéranger, l’Année Liturgique)

Parmi ce grand nombre des gens, il y en avait UN qui allait changer ce monde. Mais, Il n’était pas un numéro de plus ; Il est, comme dit saint Paul, le premier d’une multitude de frères, Ceux que Dieu connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères.( Rom. 8, 28-30).

L’homme est malheureusement devenu bien souvent dans l’histoire, un simple numéro, l’objet de calcul, quelque chose qui rentre dans la catégorie de la quantité ; un parmi des milliards.

En naissant à Bethléem, Notre Seigneur nous révèle que nous avons un destin plus sublime, bien que le péché de l’humanité la pousse à considérer ses membres comme un simple objet.

Cet enfant, « un parmi des milliards de membres de l’empire romain», a pris chair pour nous, pour nous aimer d’une façon particulière, unique ; pour chacun de nous le Seigneur est né à Bethléem.  

Pour Lui, et en face de Lui, l’homme est toujours quelqu’un d’unique, d’absolument singulier ; quelqu’un éternellement pensé et éternellement choisi, quelqu’un appelé et nommé par son propre nom.

La grâce la plus grande que nous pouvons demander dans cette fête de Noël, est celle de ne pas oublier que même si le monde nous traite comme un objet et nous tente afin de nous pousser à nous considérer entre nous-mêmes comme des objets, pour Jésus, chaque être humain a une valeur infinie, pour lui Il a donné sa vie sur le calvaire. Mais déjà, dans l’humilité de sa crèche, la rédemption commence à se réaliser, le Christ a commencé son chemin d’amour, le don qu’Il fait et qui finira avec le sacrifice suprême. Car il s’est donné pour nous, afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

Dans le mystère de la Messe, le Seigneur naît encore une fois d’entre les mains du prêtre, il vient dans l’Eucharistie et fait de nous son Bethleem (la maison du Pain), le tabernacle de Jésus.

Dans notre cœur, Il nous rappelle qu’il nous aime d’un amour unique, personnel, en même temps que sa présence nous demande de faire partie de son peuple qui cherche avec ardeur à faire le bien.

P. Luis Martinez IVE.

NEUVAINE EN PRÉPARATION À LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR. Neuvième jour

Conclusion

Aujourd’hui vous saurez que le Seigneur viendra vous sauver; et demain vous verrez sa gloire (Ex. 16, 6-7).

Par ces paroles la liturgie du jour s’adresse à nous : c’est la veille de la Nativité du Christ. C’est le dernier jour de l’attente, jour de joie profonde car le Seigneur va venir, et nous Le verrons, comme chaque année, dans le lieu insolite de Sa naissance: dans une étable dans une mangeoire. C’est en effet l’endroit que les hommes lui ont assigné : les habitants de Bethléem, et d’une certaine manière, tous les hommes. Et ce même lieu Dieu l’a choisi pour Son Fils. Il y a de quoi méditer sur cette réalité.

Que dans notre vie puisse se réaliser ce que nous annonce la liturgie du jour: qu’il advienne donc, que nous sachions , acceptions, vivions dans l’intimité de notre conscience la vérité que “le Seigneur est venu”.

Acceptons “aujourd’hui” , nous souvenant que cet aujourd’hui est l’essence de toute notre vie sur la terre. Et que “demain” nous puissions voir Sa gloire et y participer tous.

Saint Jean Paul II

Prière

Ô Enfant, Toi qui as voulu avoir pour berceau une mangeoire ; ô Créateur de l’univers, Toi qui t’es dépouillé de ta gloire divine ; ô notre Rédempteur, Toi qui as offert en sacrifice ton corps sans défense pour le salut de l’humanité ! Que la splendeur de ta naissance illumine la nuit du monde. Que la puissance de ton message d’amour détruise les assauts orgueilleux du malin. Puisse le don de ta vie nous faire comprendre toujours davantage le prix de la vie de chaque l’être humain.

Trop de sang coule encore sur la terre ! Trop de violence et de conflits troublent les relations sereines entre les nations !

Tu viens nous apporter la paix. Tu es notre paix ! Toi seul peux faire de nous « un peuple purifié » qui t’appartienne pour toujours, un peuple « ardent à faire le bien » (Tt 2,14).

Puer natus est nobis, filius datus est nobis ! Quel mystère insondable recouvre l’humilité de cet Enfant ! Nous voudrions presque le toucher ; nous voudrions l’embrasser.

Toi, Marie, qui veilles sur ton Fils tout-puissant, donne-nous tes yeux pour le contempler avec foi ; donne-nous ton cœur pour l’adorer avec amour.

Dans sa simplicité, l’Enfant de Bethléem nous enseigne à redécouvrir le sens véritable de notre existence ; il nous apprend à « vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux » (Tt 2,12).

Ô Sainte Nuit, tant attendue, toi qui as uni Dieu et l’homme pour toujours ! Tu rallumes en nous l’espérance. Tu nous remplis d’étonnement émerveillé. Tu nous assures le triomphe de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort.

C’est pourquoi nous demeurons dans l’émerveillement et nous prions.

Dans le silence lumineux de ton Noël, Toi, l’Emmanuel, tu continues à nous parler. Et nous, nous sommes prêts à t’écouter.

Amen !