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Le Christ est le dernier à vaincre

Situation actuelle

L’avancée apparemment imparable de l’Antéchrist est une grave réalité dans le monde d’aujourd’hui, comme le montrent la montée des mensonges, le nombre de morts innocents non nés, la haine et la guerre qui éclatent dans différents endroits de la planète.

C’est aussi une réalité que dans les pays de l’ancien christianisme, nous, chrétiens, sommes de moins en moins nombreux, mais c’est aussi une réalité que le Christ est Dieu et Roi, et Il est Juge, et que « quand nous paraissons faibles, cela c’est quand nous sommes forts » (cf. 2Cor. 12,10).

Dieu peut donner la victoire

N’oublions pas les leçons de l’Écriture Sainte et de l’histoire : « rien n’empêche le Seigneur de donner le salut, que l’on soit peu ou beaucoup.» (1Sam. 14, 16) et généralement, il le donne avec peu.

Rappelons-nous le rêve du roi Nabuchodonosor, interprété par le prophète Daniel, dans lequel il avait vu « une grande statue, de haute stature… d’une présence effrayante… tête d’or ; poitrine et bras d’argent; ventre et cuisses de cuivre ; des jambes en fer; pieds de fer et d’argile… une pierre tomba de la montagne, non lancée par la main, qui frappa les pieds de la statue… et la brisa en morceaux… et il n’en resta plus rien » (Dan. 7,31 et suiv.). Selon l’interprétation la plus courante, la pierre est Jésus-Christ, le Bon Pasteur, qui détruira l’Antéchrist lors de sa seconde venue.

Souvenons-nous du temps où les Madianites pénétrèrent dans toute la plaine d’Esdraelon et Gédéon, avec 32 000 hommes, veut sortir pour les combattre, mais Dieu lui dit : « Tu as trop de monde… de peur qu’ils ne s’enorgueillissent à mes frais en disant : ‘ça a été C’est notre main qui nous a délivrés.’ Dites-leur que ceux qui ont peur s’en vont. 22 000 sont partis, ne laissant que 10 000 hommes. Dieu insiste : « Le peuple qui est avec toi est trop nombreux. Israël pourrait s’en glorifier et dire : “C’est ma main qui m’a sauvé.” « Il y a encore trop de monde. Dites-leur d’aller boire de l’eau… seuls ceux qui la lèchent, comme les chiens, resteront avec vous. Et maintenant, crie ceci au peuple : “Ceux qui ont peur et tremblent, qu’ils s’en retournent!” » Vingt-deux mille hommes s’en retournèrent, et il en resta dix mille. Le Seigneur dit à Gédéon : « Ce peuple est encore trop nombreux ! Fais-le descendre au bord de l’eau. Il n’en restait que 300. Et ces quelques-uns criaient : « Guerre pour le Seigneur et pour Gédéon ! » Ils vainquirent complètement les puissants Madianites (cf. Juges 7).

Rappelons-nous le fait de David et Goliath. Le géant “se couvrait la tête d’un casque de bronze et portait un plastron à écailles de bronze… des bottes de bronze… un bouclier… une lance… une épée… un écuyer”. Et il a défié et insulté « l’armée du Dieu vivant » et, par conséquent, Dieu lui-même. Seul David, « un enfant », avec quelques pierres et une fronde, lui fait face, mais avec une grande foi car il dit : « Dieu me délivrera des mains de ce Philistin ». Goliath “a regardé David et l’a méprisé”, David lui dit : “Tu viens à moi avec l’épée, la lance, le bouclier, mais je vais contre toi au nom de Dieu… et tout le monde saura que ce n’est pas par l’épée, non par la lance “Dieu sauve, mais parce qu’Il est Seigneur” (1Sam 17). Et le petit David a gagné.

Enfin, rappelons-nous enfin que Dieu a sauvé le monde par la folie de la Croix, « plus sage que la sagesse des hommes… et plus fort que la force des hommes » (1 Co 1, 25). Et Dieu triomphe toujours ainsi, avec des moyens faibles et pauvres, c’est pourquoi, comme le dit le père Nicolas Mascardi S.J., martyr : « Il choisit les hommes les plus misérables et les plus méprisés, à la confusion des forts, afin que la puissance de la main divine resplendisse d’autant plus que l’instrument dont elle se sert est plus vil ».

Grand est le mal dans le monde, il semble que le Diable soit déchaîné (cf. Apo 12, 12), mais le triomphe appartient à Dieu et à ceux qui appartiennent à Dieu. Par conséquent, avec la même certitude théologique avec laquelle nous croyons que Jésus, en tant que Bon Pasteur, est mort sur la croix pour nous, nous devons croire que la victoire finale appartient à Jésus.

Jean-Paul II a vaincu une puissance diabolique, par la force de sa parole : « N’ayez pas peur », écho solennel de celle de Jésus-Christ (Mt 10,26 ; 10,28 ; Mc 5,36 ; Lc 8,50 ; 12, 4 ; 12,7 ; 12,32 ; Hé 27,24 ;

Christ et l’Antéchrist, aujourd’hui… « mes paroles ne passeront pas ! »

Un gigantesque duel se déroule sous nos yeux, entre le bien et le mal, entre Dieu et le Diable, entre le Christ et l’Antéchrist.

Mais dans ce duel nous ne sommes pas seulement spectateurs, mais aussi acteurs, puisque cette guerre prend des dimensions planétaires et chacun de nous doit choisir – et en fait, on choisit – l’un des deux camps, comme le Seigneur l’avait prophétisé : « Celui qui n’est pas avec Moi est contre Moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse » (Mt 12, 30 ; Luc 11, 23).

  1. Nous devons assumer nos responsabilités chrétiennes

Il n’y a pas de juste milieu ! Avec le Christ ou contre Lui ! Même ceux qui ne veulent pas choisir, les indifférents, ceux qui croient que cela ne les concerne pas, choisissent, car en n’adhérant pas de toutes leurs forces au bien et à la vérité, ils ne luttent pas contre le mal et le mensonge, travaillant ainsi pour ces derniers, selon que « le diable, à celui qui ne peut faire du mal, le rend stupide ». Il n’y a pas de juste milieu ! Avec le Christ ou contre Lui ! Ceux qui ferment les yeux sur la réalité ont aussi choisi, ceux qui se bouchent les oreilles pour ne pas entendre, ceux qui ne veulent pas penser pour ne pas comprendre, en un mot, ceux qui suivent la stratégie de l’autruche… et ainsi certains nient, par exemple, qu’il y ait des infiltrations marxistes parmi les membres de l’Église. Et plus encore, ils désignent comme « exagérés », comme « manquant de prudence », comme étant d’« extrême droite » ceux qui combattent les idées marxistes et défendent la pureté de la foi, démontrant ainsi qu’ils ont choisi parce qu’ils attaquent ceux qui sont les ennemis du marxisme.

N’y a-t-il pas eu d’infiltrations marxistes dans l’Église ? Que signifient alors les livres et déclarations suivants ? Par exemple : Porfirio Miranda, SJ, avec son livre « Marx et la Bible » ; Julio Santa Ana, avec « Christianisme sans religion » ; l’ancien prêtre dominicain Jordan Bishop Mc Clave avec « Latin American and Revolution » et « Le christianisme radical et le marxisme ». Le prêtre poète Ernesto Cardenal a déclaré à la télévision “pour être un bon chrétien, il faut d’abord être un vrai marxiste-communiste”. Pour l’ancien prêtre Miguel Mascialino, non seulement le Christ n’est pas Dieu, mais il n’avait même pas l’intention de fonder une nouvelle religion, il était simplement un rebelle, un guérillero de l’époque, et il faut combattre l’Église en tant qu’institution, en soutenant la révolution marxiste. Pour le jésuite Hugo Assmann, le Christ est un modèle de révolutionnaire. Pour le dominicain Jean Cardenal, le Christ est le grand rebelle qui ressuscite au fil des siècles dans toutes les révolutions, dans toutes les rébellions. Pour le prêtre José Comblin, « non seulement il faut faire la révolution marxiste, mais il faut qu’elle soit imposée par la force », etc., etc., etc. N’est-ce pas là une infiltration marxiste dans l’Église ? Il n’y a pas de juste milieu ! Soit avec Christ, soit contre Christ !

Les adeptes du libéralisme ont également opté pour une religion qui ne devrait s’occuper que des affaires privées des hommes, et non des affaires publiques. Eux aussi ont déjà choisi, parce qu’ils ne veulent pas que le Christ règne dans la société. Dans l’Église, ils font « les catholiques », en dehors d’elle, ils sont libéraux avec libéraux, athées avec athées, marxistes avec marxistes. Les seuls qu’ils abhorrent sont les catholiques à part entière.

L’Église, dans le Concile Vatican II, dans la Constitution sur l’Église dans le monde d’aujourd’hui, Gaudium et Spes les assimile aux pharisiens. Elle dit : « Les chrétiens se trompent lorsqu’ils considèrent qu’ils peuvent négliger les tâches temporelles… Le divorce entre la foi et la vie quotidienne de beaucoup doit être considéré comme l’une des erreurs les plus graves de notre temps… les prophètes ont réprimandé avec véhémence un tel scandale.” Surtout, Jésus-Christ lui-même a ordonné contre lui de graves châtiments (cf. Mt 23, 3-23; Mc 7, 10-13)»[1]. Il n’y a aucun moyen de contourner ce problème ! Soit nous serons avec le Christ aussi dans la vie publique et sociale des gens, soit au contraire, nous serons avec l’Antéchrist !

2. Une des raisons de la lâcheté de ceux qui veulent se dire « catholiques »

L’une des causes de ces activités, qui sont au moins complices de l’ennemi, est la prétendue croyance que le marxisme va triompher. Ce qui implique un manque de foi et un échec à suivre le Christ puisqu’il a dit : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mt 24,35 ; Mc 13,31 ; Luc 21,33). Saint Jérôme commente : « Il est plus facile que ce qui semble inébranlable s’effondre et soit détruit que qu’il manque un iota à la parole du Christ. » “Parce que (ses paroles) produisent leur effet et le feront toujours”, ajoute Origène. Et saint Hilaire : « Elles ont en eux la vertu d’être permanentes. »

Deux mille ans d’histoire témoignent que le triomphe appartient au Christ. (en Espagne après huit siècles), la croix gammée nazie est passée et la croix demeure. Néron et Dioclétien, Arius et Nestorius, Alaric et Attila, les Huguenots et les Encyclopédistes sont morts, le Christ reste. Kissinger, Carter, Mao et Mc Namara, Fidel Castro et Bernard de Hollande sont décédés, le Christ reste. De la même manière passeront la boussole et le tablier des francs-maçons, le Dieu Mercure du capitalisme libéral passera, le chandelier à sept branches passera (comme annoncé dans Rom 11 :25), le marteau et la faucille passeront, la Croix restera. Et l’Antéchrist viendra avec toute sa puissance totalitaire et universelle, et il passera aussi, parce que le Christ le détruira « par le souffle de sa bouche et par la manifestation de sa venue » (2Th 2 : 8).

Les hommes et les peuples doivent prendre parti dans cette lutte millénaire, ils doivent servir quelqu’un : ils serviront le Christ ou ils serviront le Diable, mais seulement servir le Christ, c’est régner car « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » car Il est le seul “à avoir les paroles de la vie éternelle” (Jn 6, 68).

+ P. Carlos Miguel Buela IVE

Fondateur de la Famille Religieuse du Verbe Incarné

Pécheur !

L’une des plus belles expressions faisant référence au sacerdoce catholique est : pécheur ! Comme l’enseignait saint Paul, se référant à tous les chrétiens : Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes (péchés), il nous a donné la vie avec le Christ. (Ep 2, 4-5).

La Liturgie du Canon romain le dit d’une manière particulière, en se référant à nous, prêtres. Le prêtre, se frappant la poitrine, dit : « Et nous, pécheurs … »[1].

Lors de la Sainte Messe, nous tous, prêtres et fidèles, reconnaissons nos péchés et demandons pardon à Dieu pour ces péchés. Ensuite, nous, les prêtres, nous nous lavons les mains et demandons à Dieu dans la prière de nous laver de nos fautes, de nos péchés. Nous sommes des pécheurs ! Il faut tenir compte du fait que cette ancienne formule liturgique : « Et nous, pécheurs … », est une formule pour se confier le clergé à soi-même. Pourquoi au pluriel ? Parce qu’elle ne se réfère pas seulement au célébrant principal, mais à tous les ministres qui aident les célébrants à l’autel. Cette formule ne désigne jamais la communauté, mais plutôt le prêtre. Il convient de noter que depuis l’Antiquité, le mot latin « peccator » (pécheur) était utilisé par les prêtres catholiques pour se désigner ; de telle sorte qu’il était souvent ajouté à la signature du prêtre. Par exemple, au VIe siècle, au IVe concile de Paris, le procès-verbal disait : « Germanus peccator… ; Lucretius, ac si peccator ; Felix, ac si peccator»[2]; etc. De cette formule est née cette petite croix qui précède le nom et la signature des évêques. Dans les documents grecs anciens, on avait ajouté « ταπεινός », ce qui signifie « bas, humble, abject » ; ensuite, ce mot « ταπεινός » a été réduit au « τ » initial, et a fini par être une croix.

Le vrai prêtre est clairement conscient d’être un pécheur ! et il en est ainsi, même s’il n’avait jamais commis de péché mortel dans sa vie. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, d’une très belle manière, a dit qu’elle se considérait plus grande pécheresse que Marie-Madeleine, et elle n’avait jamais commis de péché mortel ! Et elle ajouta la raison : « Parce que Dieu, dans sa miséricorde, m’a pardonné d’avance tous les péchés dans lesquels j’aurais pu tomber, ne me permettant pas d’y tomber.

Cette conscience que doit avoir tout prêtre naît avant tout, du contact intime avec le Seigneur dans la prière. C’est l’expérience de saint Pierre, lorsqu’il rencontre Jésus : Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur (Luc 5, 8). Quand on considère qui est Dieu, quand on considère la transcendance, la majesté, l’excellence, la sainteté ineffable de Dieu, on est obligé de reconnaître, comme l’a dit Job, que même les cieux ne sont pas purs devant Dieu (15, 15).

Ce sentiment que nous sommes pécheurs est renforcé par la considération du mystère auguste de l’Incarnation du Fils de Dieu. Il a été très convenable, à cause de nos péchés, que le Fils unique de Dieu, la Deuxième Personne de la Sainte Trinité, se fasse homme pour prendre un corps dans le sein de la Vierge, puis porter ce corps à la croix et y mourir pour nous tous. C’est pourquoi, au moment de dire : “Et nous, pécheurs…”, nous les prêtres, nous nous frappons la poitrine, à la manière de ce que faisait la foule rassemblée devant la croix du Seigneur sur le Golgotha: « Et la foule qui s’était rassemblée pour contempler le spectacle, voyant ce qui s’était passé, revint en se frappant la poitrine » (Lc 23, 48).

Il me semble qu’il est de beaucoup de profit pour tous les prêtres que de considérer cette réalité : nous sommes pécheurs ! Il faut toujours noter que, normalement, notre peuple, le peuple fidèle, le peuple chrétien – qui parfois même réalise plus que nous ce qu’est le prêtre -, avec très peu de ce que fait le prêtre, le considère déjà comme saint. Saint Joseph Cafasso disait : « Pour être un prêtre exemplaire, le jugement du monde ne suffit pas. Un prêtre peut être réputé saint et ne pas l’être devant Dieu. Un tiers des vertus propres de l’ecclésiastique suffit pour qu’il soit considéré comme saint, mais le Seigneur ne le reconnaît pas comme tel s’il ne cherche pas de toutes ses forces à fuir non seulement le péché mortel, mais aussi la faute vénielle et l’apparence de péché.”[3] Mais même si nous faisons à cent pour cent ce que nous devrions faire, nous ne pouvons pas nous considérer comme saints car seul le Seigneur est saint.

En outre, à travers le même ministère sacerdotal, nous, prêtres, connaissons la gravité du péché, comme dit le prophète Jérémie : « mon peuple a commis un double péché : en abandonnant Dieu et en se creusant des citernes fêlées incapables de contenir de l’eau » (2, 13) et parce qu’il est une offense à Dieu, le péché doit être réparé. En ce sens, le prêtre, et tout prêtre, doit être un réparateur. C’est pourquoi l’acte principal du prêtre est le sacrifice demandant le pardon des péchés, pour lui-même et pour le monde entier. Comme nous dit la Lettre aux Hébreux : tout grand prêtre est pris parmi les hommes et désigné pour intercéder en faveur des hommes dans tout ce qui concerne le service de Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés (5, 1). L’auteur inspiré ajoute autre chose : le prêtre…  est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse. Et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. (5, 2-3). Il y a donc une union indissoluble entre le prêtre et le sacrifice de la croix perpétué sur nos autels ; c’est pourquoi tout prêtre doit être défini comme l’homme de la messe, l’homme de l’Eucharistie.

De plus, parce que le péché est cette espèce de retour aux créatures, le péché détruit les valeurs humaines, c’est une non-vérité, et s’il n’est pas rétracté, il mérite une punition ; le péché fait du mal aux hommes. D’où le souci sacerdotal de la sanctification et du salut de tous les hommes. C’est pourquoi le prêtre est aussi l’homme de la Parole, de la Parole de Dieu qui sauve et qui doit prêcher, et il est l’homme du confessionnal.

Nous devons prier pour les prêtres qui, de manière mystérieuse mais réelle, ont été appelés par le Seigneur à le suivre de plus près dans le sacerdoce ministériel, nous devons prier pour tous les prêtres du monde, afin de ne jamais perdre de vue cette réalité de chacun de nous. Nous sommes des pécheurs ! Nous devons en tenir compte aujourd’hui, alors que de temps à autre éclatent des campagnes orchestrées contre le sacerdoce – comme l’a récemment dit Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II – cherchant à scandaliser les fidèles et les Églises locales en inventant des calomnies – comme cela s’est produit en l’Église en Autriche – et causant tant de dégâts aux âmes ; parce que souvent, les ennemis de l’Église veulent que nous, prêtres, soyons impeccables et c’est une grave erreur, car nous, prêtres, devons être des saints, mais comme tout fils de l’homme, nous sommes pécheurs.

C’est pourquoi nous devons toujours prier pour nous, prêtres, afin que grandisse toujours en nous la conscience que nous sommes de grands pécheurs. Cette conscience doit nous conduire à nous dépenser et à nous épuiser pour le bien des âmes [4], comme disait saint Paul. Ou comme l’a dit un de nos auteurs contemporains, le célèbre écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton : « Nous, pécheurs, devons travailler comme si nous étions des saints. »[5]

La claire conscience que nous sommes pécheurs devrait nous conduire à être des hommes de miséricorde. Comme écrivait Marcelo Javier Morsella : « Je dois garder à l’esprit ma condition de pécheur pour toujours admirer à nouveau la Miséricorde qui m’a sorti de l’enfer et m’a rappelé au ciel ». C’est pourquoi, lorsque nous prions la Prière Eucharistique 1, en nous frappant la poitrine et en disant : “Et nous, pécheurs …”, n’oublions jamais ce qui continue : « qui mettons notre espérance en ta miséricorde inépuisable… “, dans cette miséricorde infinie de Dieu, cette miséricorde qui est plus grande que tous les péchés de tous les hommes de tous les temps, parce que cette miséricorde de Dieu a été scellée par le sang de son Fils unique versé pour nous tous au Calvaire, sur le Golgotha. C’est pourquoi nous devons être capables d’incarner en nous ce qui a été prophétisé par saint Louis Marie Grignion de Montfort sur les esclaves de la Vierge :

« Que seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie ?

«Ils seront un feu ardent, ministres du Seigneur qui allumeront partout le feu de l’amour divin.

« Ce seront des flèches acérées dans la main puissante de Marie pour transpercer ses ennemis…

«Ils seront fils de Lévi, bien purifiés par le feu des grandes tribulations et très attachés à Dieu. Ils porteront dans leur cœur l’or de l’amour, dans leur esprit l’encens de la prière, et dans leur corps la myrrhe de la mortification.

«Ils seront partout la bonne odeur de Jésus-Christ pour les pauvres et les petits…

« Des nues tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle du Saint-Esprit, qui, sans s’attacher à rien, ni s’étonner de rien, ni se mettre en peine de rien, répandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle… »[6]

Nous offrirons toujours le sacrifice pour nos péchés et pour les péchés de chacun. Comme dit magnifiquement un auteur : un prêtre passe toute la journée à dire au Père céleste : Kyrie eleison, Seigneur, aie pitié de nous ; et à midi : Kyrie eleison, Seigneur, aie pitié de nous ; et le soir et la nuit : Seigneur, aie pitié de nous. Qui est le « nous » de Kyrie ? Ce sont tous les hommes, nos frères, y compris le prêtre. Telle est notre fonction : ayons compassion des autres et faisons toujours confiance sans limite à la Reine et Mère de Miséricorde, à la Très Sainte Vierge Marie, mère de tous les Prêtres.

+ P. Carlos Miguel Buela IVE

Fondateur de la Famille Religieuse du Verbe Incarné

– Ordonné prêtre le 07 octobre 1971.-


[1] Missel romain, Prière eucharistique I, 56.

[2] Mansi IX, 867-868 ; cit. Mgr Alessio, Une liturgie pour vivre (Buenos Aires 1978) 66.

[3] A. Grazioli, Modèle de confesseurs : Saint Joseph Cafasso (Madrid s/f) 30-31.

[4] Cf. 2Cor 12, 15.

[5] Gilbert K. Chesterton, L’auberge volante, c. VI.

[6] Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, 56-57.