Archives par mot-clé : année liturgique

Vivons la Semaine Sainte!

Introduction

C’est la semaine centrale de l’année liturgique qui, du dimanche des Rameaux et de la Passion au dimanche de Pâques, suit au plus près, pour les célébrer, les événements des derniers jours de Jésus, de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection. En cette grande semaine, les jours du Triduum pascal sont les plus importants.

Le Triduum Pascal

«Triduum» est un mot latin signifiant «un espace de trois jours» (tres: «trois» et dies: «jour»). Le Triduum pascal, qui va de la Messe du soir le Jeudi saint au Dimanche de Pâques inclus, est le centre de gravité de l’année liturgique. De la Cène à la Résurrection s’écoulent ces trois jours auxquels le Seigneur a souvent fait allusion dans l’Évangile (cf. Mt 12, 40 ; 26, 61 ; Jn 2, 19) et qui, ensemble, constituent le Mystère pascal.

Notre Pâque est Jésus-Christ

Saint Paul nous dit : «En mourant, c’est au péché que le Christ est mort une fois pour toutes; vivant, c’est pour Dieu qu’Il vit. De même vous aussi: considérez que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus Christ» (Rom. 6,11). La semaine sainte est un bon moment pour vivre notre résurrection spirituelle à travers la confession sacramentelle.

« REDRESSEZ-VOUS ET RELEVEZ LA TÊTE, CAR VOTRE RÉDEMPTION APPROCHE »

Lire l’évangile pour ce dimanche: Lc. 21, 25-28.34-36

Cieux_Institut_du_Verbe_Incarne« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais » C’était le désir du cœur des saints du Peuple d’Israël attendant la Venue du Messie, nous l’avons écouté lors de la première Lecture, prise du livre du prophète Isaïe.

Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans cette période de quatre semaines avec laquelle commence une nouvelle année liturgique et qui nous prépare immédiatement à la fête de Noël.

Mais, le message spirituel de l’Avent est encore plus profond que celui de la préparation à Noël, il nous prépare déjà pour le retour glorieux du Seigneur, à la fin des temps.

nativite__Institut_du_Verbe_IncarneAvent, vient du mot latin « Adventus »  qui pourrait être traduit par “arrivée”, “venue”, “présence”. Dans le langage du monde antique, il s’agissait d’un terme technique qui indiquait l’arrivée d’un fonctionnaire, notamment la visite d’un roi ou d’un empereur dans les provinces.

Comme nous savons ce temps est un temps de préparation pour la fête de la Nativité et qui se fait à travers la purification ( et pour cela l’on parle d’un temps pénitentiel), comme on le fait aussi pour la Pâques à travers le temps du Carême.

Il y a deux moyens pour cette purification, on peut dire externe et interne, l‘externe consiste dans les sacrifices concrets que l’on peut offrir, afin de nous détacher de ce qui nous empêche de nous approcher de Dieu, ces sacrifices doivent aussi avoir un aspect de charité envers les autres, soit par la générosité soit en offrant ces sacrifices pour la conversion des cœurs, pour la conversion de nos cœurs et de tant d’hommes et des femmes qui ne connaissent pas le Christ ou qui sont loin de Lui. C’est pour cela que le sacrement de la confession trouve aussi sa place dans ce temps.

Il y a aussi la purification que l’on peut appeler « interne », et celle-là consiste principalement dans une connaissance plus profonde de ce mystère auquel nous nous préparons, ce que se fait à travers la liturgie qui devient pour nous un chemin spirituel et qui nous forme au long de ce temps.

Cela nous pousse à aimer d’avantage ce mystère que nous allons fêter ; il s’agit de « mieux connaître pour mieux aimer », qu’il ne nous arrive pas ce qui arrive à ces personnes qui ne savent pas à quoi servent les fêtes de la fin de l’année, et pour cela la fête a perdu son véritable sens, devenant ainsi une fête païenne.

Il serait bon par exemple durant ce temps, de suivre le parcours proposé par l’Eglise à travers les lectures bibliques de chaque jour. Aujourd’hui, à travers les moyens modernes, il est facile pour nous d’avoir tous accès aux lectures de la messe de chaque jour. La lecture des textes bibliques sont à la fois une manière de maintenir l’esprit uni à Dieu (écoutant sa parole) et aussi une pédagogie pour notre âme.

St_Bernard_Institut_du_Verbe_IncarneAlors, on a dit que ce temps de l’Avent nous prépare pour le mystère de la Venue de notre Seigneur, et on sait qu’il n’y a pas seulement qu’une seule Venue de Notre Seigneur à laquelle nous croyons, il y a la deuxième pour le jugement. Et saint Bernard dit qu’il y a encore une autre venue, c’est la Venue qui nous fait le Seigneur par la grâce (Dieu nous rend visite par sa grâce).

A ces trois venues on leur a donné des noms différents : Incarnation, habitation par la grâce et Jugement Finale.

« Dans son Incarnation, dit saint Bernard, le Seigneur est venu pour tous les hommes, mais pas tous les hommes se laissent habiter, comme dit l’Evangile de Saint Jean :   Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.  Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. C’est pour cela saint Bernard ajoute qu’à la fin le Seigneur viendra « contre tous », pour dire qu’Il viendra contre ceux qui ont refusé de Le recevoir par la grâce.

Et ce saint explique chacun des trois Venue, disant que l’homme avait voulu être comme Dieu, il était jaloux de Dieu, et Dieu lui a montré venant au monde qu’il nous demande de l’imiter non dans l’orgueil de vouloir être dieu mais dans l’humilité de la crèche de Bethleem.

La deuxième Venue, elle est cachée et silencieuse : Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Pour trouver le Seigneur nous n’avons pas besoin de traverser la mer, ni monter sur une haute montagne, ni pénétrer les nuages, le Seigneur se trouve dans nos cœur si nous vivons en amitié avec Lui.

Pour la troisième Venue nous devons donc savoir que si nous vivons avec Lui, il n’y a rien à craindre, il n’y a pas à avoir peur parce que le Seigneur ne viendra pas « contre nous ».

C’est aussi le souhait de saint Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche, il nous encourage avec ces mots : aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est Lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ.

Avent_Institut_du_Verbe_IncarneFinalement, nous préparer à l’avènement du Christ est également l’exhortation que nous recueillons de l’Evangile d’aujourd’hui : « Veillez », nous dit Jésus dans cette brève parabole du maître de la maison qui part, mais on ne sait pas quand il reviendra.  « Veiller » signifie suivre le Seigneur, choisir ce qu’il a choisi, aimer ce qu’il a aimé, conformer sa vie à la sienne; « veiller » comporte s’affermir dans Son amour sans se laisser abattre par les inévitables difficultés et problèmes quotidiens.

Comme à chaque fois que nous prions le Notre Père, nous demandons dans ce temps : « que ton règne vienne ».

Que le Seigneur vienne, qu’Il vienne dans les cœurs qui ne Le connaissent pas.

Qu’Il vienne dans les cœurs de tant d’amis et membres de nos familles qui L’ont refusé, qui se sont éloignés de Dieu, mais que Dieu continue à aimer.

Qu’Il vienne aussi et nous renouvelle avec son amour, nous avons besoin de renouveler notre amour, de grandir dans la foi, de raffermir notre espérance dans la vie éternelle.

Que la Vierge Marie, celle qui est le plus bel exemple à imiter pendant ce temps de l’Avent nous donne la grâce de veiller dans la maison de Dieu qu’est l’Eglise.

P. Luis Martinez V.E.

Monastère « Bienheureux Charles de Foucauld »