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23 septembre – Saint “Padre” Pio de Pietrelcina

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C’est par les coups répétés d’un burin salutaire et un nettoyage soigneux que l’Artiste divin veut préparer les pierres avec lesquelles se construit l’édifice éternel. Ainsi chante notre tendre mère, la sainte Église catholique, dans l’hymne de l’office de la dédicace d’une église. Et il en va vraiment ainsi.

On peut affirmer, à juste titre, que chaque âme destinée à la gloire éternelle est faite pour élever l’édifice éternel. Un maçon qui veut bâtir une maison doit, avant tout, bien nettoyer les pierres qu’il veut utiliser pour la construction. Ce qu’il obtient à coups de marteau et de burin. Le Père céleste se comporte de la même manière avec les âmes choisies, que sa haute sagesse et providence a destinées à élever l’édifice éternel.
padre_pio_ii_institut_du_verbe_incarneL’âme destinée à régner avec Jésus Christ dans la gloire éternelle doit donc être nettoyée à coups de marteau et de burin, dont se sert l’Artiste divin pour préparer les pierres, c’est-à-dire les âmes choisies.

Mais que sont ces coups de marteau et de burin ? Ma sœur, ce sont les ombres, les craintes, les tentations, les afflictions de l’esprit et les troubles spirituels, avec un parfum de désolation, et aussi le malaise physique.
Dès lors, remerciez l’infinie bonté du Père éternel qui traite votre âme de cette façon, parce qu’elle est destinée au salut. Pourquoi ne pas se glorifier de ce traitement plein d’amour que vous applique le meilleur de tous les pères ? Ouvrez votre cœur à ce médecin céleste des âmes et abandonnez-vous en toute confiance entre ses bras très saints. Il vous traite comme les élus, afin que vous suiviez Jésus de près par la montée du Calvaire. Je constate avec joie et une très vive émotion de l’âme combien la grâce a opéré en vous.

padre_pio_ii_institut_du_verbe_incarneAyez la certitude que tout ce que votre âme a éprouvé a été disposé par le Seigneur. Qu’il vous suffise de savoir qu’en tout cela vous n’avez jamais offensé le Seigneur, mais qu’au contraire il en a été davantage encore glorifié.

Si cet Époux très tendre se cache à votre âme, ce n’est pas, comme vous le pensez, qu’il veuille vous punir de votre infidélité, mais parce qu’il met toujours à l’épreuve votre fidélité et votre constance, et qu’en outre il vous purifie de certains défauts, qui n’apparaissent pas tels aux yeux de chair, c’est-à-dire ces défauts et ces fautes dont le juste lui-même n’est pas exempt. Dans la sainte Écriture, il est dit en effet : Le juste tombe sept fois.

Et, croyez-moi, si je ne vous savais pas dans une telle affliction, je serais moins content, parce que je verrais que le Seigneur vous donne moins de pierres précieuses… Chassez comme des tentations les doutes contraires… Chassez aussi les doutes qui concernent votre façon de vivre, c’est-à-dire que vous n’écoutez pas les inspirations divines et que vous résistez aux douces invitations de l’Époux. Tout cela ne provient pas de l’esprit du bien mais de l’esprit du mal. Il s’agit d’artifices du diable, qui cherchent à vous éloigner de la perfection ou, du moins, à retarder votre marche vers elle. Ne perdez pas courage !padre_pio_institut_du_verbe_incarne
Si Jésus se manifeste, remerciez-le ; s’il se cache, remerciez-le encore : ce sont comme des jeux amoureux. Je souhaite que vous arriviez à rendre votre souffle avec Jésus sur la croix et à crier avec Jésus : Tout est consommé.

D’une lettre de Saint Pio de Pietrelcina

 

 

 

IL FAUT COMMENCER PAR LA PURGATION DE L’AME

La fille étrangère, pour épouser l’Espritu Santo. 2Israélite, devait ôter la robe de sa captivité, rogner ses ongles et raser ses cheveux: et l’âme qui aspire à l’honneur d’être épouse du Fils de Dieu, se doit « dépouiller du vieil homme et se revêtir du nouveau », quittant le péché; puis, rogner et raser toutes sortes d’empêchements qui détournent de l’amour de Dieu. C’est le commencement de notre santé que d’être purgé de nos humeurs peccantes.

« Les fleurs, dit l’Epoux sacré, apparaissent en notre terre, le temps d’émonder et tailler est venu. » Qui sont les fleurs de nos coeurs, o Philothée, sinon les bons désirs ? Or, aussitôt qu’il paraissent, il faut mettre la main à la serpe, pour retrancher de notre conscience toutes les oeuvres mortes et superflues. La fille étrangère, pour épouser l’Israélite, devait ôter la robe de sa captivité, rogner ses ongles et raser ses cheveux: et l’âme qui aspire à l’honneur d’être épouse du Fils de Dieu, se doit « dépouiller du vieil homme et se revêtir du nouveau », quittant le péché; puis, rogner et raser toutes sortes d’empêchements qui détournent de l’amour de Dieu. C’est le commencement de notre santé que d’être purgé de nos humeurs peccantes.

Saint Paul tout en un moment fut purgé d’une purgation parfaite, comme fut aussi sainte Catherine de Gênes, sainte Madeleine, sainte Pélagie et quelques autres; mais cette sorte de purgation est toute miraculeuse et extraordinaire en la grâce, comme la résurrection des morts en la nature, si que nous ne devons pas y prétendre. La purgation et guérison ordinaire, soit des corps soit des esprits, ne se fait que petit à petit, par progrès, d’avancement en avancement, avec peine et loisir. Les anges ont des ailes sur l’échelle de Jacob, mais ils ne volent pas, ains montent et descendent par ordre, d’échelon en échelon. L’âme qui monte du péché à la dévotion est comparée à l’aube, laquelle s’élevant nConvercione chasse pas les ténèbres en un instant, mais petit à petit. La guérison, dit l’aphorisme, qui se fait tout bellement, est toujours plus assurée; les maladies du coeur aussi bien que celles du corps, viennent à cheval et en poste, mais elle s’en revont à pied et au petit pas.

Il faut donc être courageuse et patiente, o Philothée, en cette entreprise. Hélas ! quelle pitié est-ce de voir des âmes lesquelles, se voyant sujettes à plusieurs imperfections après s’être exercées quelquefois en la dévotion, commencent à s’inquiéter, se troubler et décourager, laissant presque emporter leur coeur à la tentation de tout quitter et retourner en arrière. Mais aussi, de l’autre côté, n’est-ce pas un extrême danger aux âmes lesquelles, par une tentation contraire, se font accroire d’être purgées de leurs imperfections le premier -jour de leur purgation, se tenant pour parfaites avant presque d’être faites, en se mettant au vol sans ailes? O Philothée, qu’elles sont en grand péril de rechoir, pour s’être trop tôt ôtées d’entre les mains du médecin! Ah! ne vous levez pas « avant que la lumière soit arrivée, dit le Prophète, levez-vous après que vous aurez été assis » ; et lui-même pratiquant cette leçon et ayant été déjà lavé et nettoyé, demande de l’être derechef.

L’exercice de la purgation de l’âme ne se peut ni doit finir qu’avec notre vie: ne nous troublons donc point de nos imperfections, car notre perfection consiste à les combattre, et nous ne saurions les combattre sans les voir, ni les vProgrès en la vie spirituelle. 2aincre sans les rencontrer. Notre victoire ne gît pas à ne les sentir point, mais à ne point leur consentir; mais ce n’est point leur consentir que d’en être incommodé. Il faut bien que pour l’exercice de notre humilité, nous soyons quelquefois blessés en cette bataille spirituelle; néanmoins nous ne sommes jamais vaincus sinon lorsque nous avons perdu ou la vie ou le courage. Or, les imperfections et péchés véniels ne nous sauraient ôter la vie spirituelle, car elle ne se perd que par le péché mortel ; il reste donc seulement qu’elles ne nous fassent point perdre le courage : «Délivre-moi, Seigneur, disait David, de la couardise et découragement ». C’est une heureuse condition pour nous en cette guerre, que nous soyons toujours vainqueurs, pourvu que nous voulions combattre.