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Dix manières d’AIMER selon la Parole de Dieu

Répondre sans disputer

Libre des Proverbes 17,1 : « Mieux vaut du pain sec, et la paix, qu’une salle de banquet pleine de discorde ».

Parler sans accuser

Lettre de saint Jacques 1,19 : « Sachez-le, mes frères bien-aimés : chacun doit être prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ».

Promettre sans oublier

Libre des Proverbes 13,12 : « Attente prolongée : cœur dolent ; désir satisfait : arbre de vie ».

Ecouter sans interrompre

Libre des Proverbes 18,15 : « Un cœur intelligent veut acquérir la connaissance, l’oreille des sages la recherche ».

Travailler sans se plaindre

Philippiens 2,14 : « Faites tout sans récriminer et sans discuter ».

Confier sans douter

I Corinthiens 13,7 : « l’amour supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout ».

Pardonner sans punir

Colossiens 3,13 :  « Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire ».

Prier sans cesse

Colossiens 1,9 : « Depuis le jour où nous en avons entendu parler, nous ne cessons pas de prier pour vous ». 

Donner sans mesure

Libre des Proverbes 21,26 : « Au long du jour, il va de désir en désir, tandis que le juste donne sans compter ».

Donner sans s’attrister

II Corinthiens 9,7 : « Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement ».

Saint Joseph: aimer sans posséder

À la foule et à ses disciples, Jésus déclare : « Vous n’avez qu’un seul Père » (Mt 23, 9). Il n’est en effet de paternité que celle de Dieu le Père, l’unique Créateur « du monde visible et invisible ». Il a cependant été donné à l’homme, créé à l’image de Dieu, de participer à l’unique paternité de Dieu (cf. Ep 3, 15). Saint Joseph illustre cela d’une façon saisissante, lui qui est père sans avoir exercé une paternité charnelle. Il n’est pas le père biologique de Jésus dont Dieu seul est le Père, et pourtant il va exercer une paternité pleine et entière. Être père, c’est avant tout être serviteur de la vie et de la croissance. Saint Joseph a fait preuve, en ce sens, d’un grand dévouement. Pour le Christ, il a connu la persécution, l’exil et la pauvreté qui en découle. Il a dû s’installer ailleurs que dans son village. Sa seule récompense fut celle d’être avec le Christ. Cette disponibilité illustre les paroles de saint Paul : « Le maître, c’est le Christ, et vous êtes à son service » (Col 3, 24).

Il s’agit de ne pas être un serviteur médiocre, mais d’être, un serviteur « fidèle et avisé ». La rencontre des deux adjectifs n’est pas fortuite : elle suggère que l’intelligence sans la fidélité comme la fidélité sans la sagesse sont des qualités insuffisantes. L’une dépourvue de l’autre ne permet pas d’assumer pleinement la responsabilité que Dieu nous confie.

Origène écrivait : « Joseph comprenait que Jésus lui était supérieur tout en lui étant soumis, et, connaissant la supériorité de son inférieur, Joseph lui commandait avec crainte et mesure. Que chacun y réfléchisse : souvent un homme de moindre valeur est placé au-dessus des gens meilleurs que lui, et il arrive quelquefois que l’inférieur a plus de valeur que celui qui semble lui commander. Lorsque celui qui est élevé en dignité aura compris cela, il ne s’enflera pas d’orgueil à cause de son rang plus élevé, mais il saura que son inférieur peut être meilleur que lui, tout comme Jésus fut soumis à Joseph » (Homélie sur St Luc XX, 5, S.C. p. 287).

Lorsque Marie reçoit la visite de l’ange lors de l’Annonciation, elle est déjà promise en mariage à Joseph. En s’adressant personnellement à Marie, le Seigneur associe donc déjà intimement Joseph au mystère de l’Incarnation. Celui-ci a consenti à se lier à cette histoire que Dieu avait commencé d’écrire dans le sein de son épouse. Il a alors pris chez lui Marie. Il a accueilli le mystère qui était en elle et le mystère qu’elle était elle-même. Il l’aima avec ce grand respect qui est le sceau des amours authentiques. Saint Joseph nous apprend que l’on peut aimer sans posséder. En le contemplant, tout homme, ou toute femme, peut, avec la grâce de Dieu, être conduit à la guérison de ses blessures affectives à condition d’entrer dans le projet que Dieu a déjà commencé à réaliser dans les êtres qui sont auprès de lui, tout comme Joseph est entré dans l’œuvre de la rédemption à travers la figure de Marie et grâce à ce que Dieu avait déjà fait en elle. 

Joseph a en effet vécu dans le rayonnement du mystère de l’Incarnation. Non seulement dans une proximité physique, mais aussi dans l’attention du cœur. Joseph nous livre le secret d’une humanité qui vit en présence du mystère, ouverte à lui à travers les détails les plus concrets de l’existence. Chez lui, il n’y a pas de séparation entre la foi et l’action. Sa foi oriente de façon décisive ses actions. Paradoxalement, c’est en agissant, en prenant donc ses responsabilités, qu’il s’efface le mieux pour laisser à Dieu la liberté de réaliser son œuvre, sans y faire obstacle. Joseph est un « homme juste » (Mt 1, 19) parce que son existence est ajustée à la Parole de Dieu.

Benoît XVI

Yaoundé, 18-O3-09