Extrait de l’homélie pour le Dimanche XXV, année C. Deuxième lecture: Jc 3, 16 – 4, 3.
« Bien-aimés, écrit l’apôtre saint Jacques, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez (par la parole, dans les pensées) ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins. »
Comme nous pouvons le constater, il existait au sein des communautés auxquelles l’apôtre envoyait cette lettre, un mauvais esprit de jalousie. Et c’est un péché qui revient souvent dans notre vie, parfois sans l’apercevoir clairement.
L’envie, ou bien avec son nom plus commun, la jalousie est un vice capital. C’est le fait de regarder mal (avec malveillance) le bien d’autrui. Elle désigne la tristesse éprouvée devant le bien d’autrui et le désir immodéré de se l’approprier, fût-ce indûment. Quand elle souhaite un mal grave au prochain, elle est un péché mortel.
Saint Augustin voyait dans l’envie ” le péché diabolique par excellence ” (catech. 4, 8). ” De l’envie naissent la haine, la médisance, la calomnie, la joie causée par le malheur du prochain et le déplaisir causé par sa prospérité ” (S. Grégoire le Grand, mor. 31, 45 : PL 76, 621).
De quelle manière pouvons-nous éloigner toute tentation de jalousie de notre esprit, ou bien, plutôt comment éduquer notre âme pour qu’elle ne tombe pas dans ce genre de péché qui peut causer tellement de mal en nous ?
Nous devons tout d’abord, avoir un regard réaliste, considérer les choses dans leur magnitude réelle nous aide à ne pas nous laisser attraper par les apparences ni à juger à partir des illusions que notre imagination élabore.
Il faut aussi savoir que tout bien que nous obtenons dans cette vie et que les autres arrivent à posséder implique du travail, de l’effort et du sacrifice ; généralement les choses lorsqu’elles sont acquises d’une façon licite, ne tombent pas du Ciel. Le bien donc, que notre prochain possède est le résultat très probablement d’un bon sacrifice et le fruit de son effort.
Mais, il y a un grand défaut qui pousse un grand nombre de personnes à la jalousie, et c’est le fait de supposer à tort que le bonheur réside dans l’obtention de certaines choses matérielles.
N’oublions pas que lorsque nous parlons de choses matérielles, nous soulignons aussi une temporalité.
La vérité est que, si nous ne sommes pas satisfaits de ce que nous avons dans le présent, nous ne le serons pas non plus lorsque nous aurons d’autres choses dans le futur. Il est certain que si nous les obtenions, nous serons « contents » et pour un bref instant nous serons « satisfaits », mais nous ne serons pas totalement « heureux ».
En tant que catholiques, nous devons être conscients de la différence fondamentale entre “être content ” qui implique un temps limité et peut être un moment, et être vraiment “heureux“. Les bonnes nouvelles et les choses matérielles peuvent nous rendre heureux (voire, « content »), mais étant transitoires, elles n’ont pas la capacité de nous rendre vraiment heureux pour toujours. Il existe plusieurs cas d’artistes et de célébrités qui, ayant matériellement « tout », se sentent tellement vides qu’ils finissent par se réfugier dans la drogue et dans d’autres vices ou tristement se suicider.
Seul Dieu, source d’eau vive, peut rassasier notre soif d’infini (de ce qui ne passe pas)… et c’est cela le bonheur du Ciel : l’éternité, sachant que ma joie est éternelle, qu’elle n’a pas de fin et que personne ne peut l’arracher. Pour cette raison, Jérémie accusait le peuple d’Israël d’abandonner Dieu (bien infini) et le changer par les créatures qui périssent, avec ces images : « Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » Jérémie 2.13.
Notre Seigneur nous exhorte dans l’évangile : « Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. » (Lc 12, 32-34).
Ces conseils nous aideront à combattre en nous l’esprit de jalousie qui revient toujours pour nous faire tomber dans le péché.
P. Luis Martinez IVE.







