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Premier jour de la neuvaine de Noël

16 décembre

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Méditation de Saint Augustin

Voici donc le jour où est venu au monde Celui par qui le monde a été fait. Par cette chair Il S’est fait proche de nous, par sa Force Il n’en a jamais été éloigné ; parce qu’il était dans notre monde tout en étant chez Lui. Il était dans le monde, mais caché du monde; parce que la Lumière brillait dans les ténèbres et les ténèbres ne la comprenaient pas. Il est donc venu dans la chair, pour guérir les vices de la chair. Il est venu sur cette terre qui est notre médecine, pour guérir notre regard intérieur rendu aveugle par la matière extérieur de la terre. Afin qu’une fois guéris, nous qui fûmes d’abord ténèbres, nous devenions lumière dans le Seigneur, et que désormais la Lumière présente dans les ténèbres ne brille pas pour des absents, mais qu’elle apparaisse avec clarté à ceux qui voient clair.

C’est dans ce but que l’Époux est sorti de sa chambre et qu’Il a bondi de joie comme un héros en entrant dans la carrière. Beau comme un époux, courageux comme un héros, aimable et terrible, sévère et serein, beau pour les bons, terrible aux méchants. Demeurant dans le Sein du Père, Il a empli le sein de sa Mère. Dans le sein de la Vierge, la Nature divine s’est unie à la nature humaine : lorsque le Verbe S’est fait chair, afin qu’une fois sorti du sein maternel, Il habite parmi nous ; afin que, nous précédant vers le Père, Il nous prépare le lieu où nous habiterons. Célébrons donc dans la joie ce jour de fête ; et, dans la fermeté de la foi, désirons la Lumière éternelle, par Celui qui, éternel, est né pour nous dans le temps.

Sermon 195

Réflexion théologique

On dit dans un discours du Concile d’Éphèse : ” La nature, après l’enfantement, ne connaît plus de vierge. Mais la grâce a montré une mère qui enfante sans que sa virginité en souffre.

Sans aucun doute, il faut affirmer que la Mère du Christ est demeurée vierge même en enfantant. Car le prophète ne dit pas seulement ” Voici que la Vierge concevra “, mais il ajoute ” Elle enfantera un fils. “

Et l’on peut en donner trois raisons de convenance.

Cela convenait à ce qui est le propre de celui qui naîtrait, et qui est le Verbe de Dieu. Car non seulement le verbe est conçu dans notre cœur sans le corrompre, mais c’est aussi sans corruption qu’il sort du cœur. Aussi, pour montrer qu’il y avait là le corps du Verbe de Dieu en personne, convenait-il qu’il naquît du sein intact d’une vierge. On lit encore dans un discours du Concile d’Éphèse : ” Celle qui engendre la chair seule cesse d’être vierge. Mais parce que le Verbe est né de la chair, il protège la virginité de sa mère, montrant par là qu’il est le Verbe… Car ni notre verbe, lorsqu’il est engendré, ne corrompt notre âme, ni Dieu, le Verbe substantiel, lorsqu’il choisit de naître, ne supprime la virginité. “

2° Cela convient quant à l’effet de l’Incarnation. Car le Christ est venu pour enlever notre corruption. Aussi n’aurait-il pas été convenable qu’il détruisît par sa naissance la virginité de sa mère. Aussi S. Augustin dit-il ” Il aurait été malheureux que l’intégrité fût détruite par la naissance de celui qui venait guérir la corruption. “

3° Celui qui a prescrit d’honorer ses parents ne pouvait en naissant diminuer l’honneur de sa mère.

Saint Thomas d’Aquin. Somme théologique III, q. 28, a.2

Prière de Saint Jean-Paul II

Seigneur Jésus, avec les bergers
nous nous approchons de ta crèche
pour te contempler enveloppé de langes
et couché dans la mangeoire.

Ô Enfant de Bethléem,
nous t’adorons en silence avec Marie,
ta Mère toujours Vierge.
À toi, la gloire et la louange dans les siècles,
Toi le divin Sauveur du monde ! Amen.

Deuxième jour de la Neuvaine – 17 DÉCEMBRE.

Méditation

C’est un grand jour, mes frères, que le jour de la naissance de Notre-Seigneur, mais il est plus court que les autres et me force de vous parler moins longuement. Ne vous étonnez pas que j’abrège mes paroles quand Dieu le Père a lui-même diminué son Verbe. Voulez-vous savoir combien était grand celui qu’il a fait petit ? écoutez comment ce Verbe parle de lui-même “Je remplis le ciel et la terre” (Jérémie XXIII, 24). Or, aujourd’hui il s’est fait chair, et on l’a déposé dans une étroite étable. « Vous êtes Dieu, lui dit le Prophète, vous l’êtes dès le commencement des siècles, et vous le serez jusqu’à la fin (Ps. LXXXIX, 29), » et voilà qu’il est devenu un enfant d’un jour.

Dans quel but, mes frères, pourquoi s’est-il anéanti, s’est-il humilié, s’est-il rapetissé de la sorte, lui le Seigneur de toute majesté, sinon pour que vous fissiez de même ? Il commence dès maintenant à prêcher d’exemple ce qu’il doit plus tard enseigner de bouche, et à dire : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur (Matt. XI, 29). » En sorte que celui qui a dit que « Jésus a commencé par agir avant d’enseigner (Act. X, 1),» se trouve n’avoir rien dit que de vrai. Je vous en prie donc de toutes mes forces, mes frères, ne permettez pas qu’un si précieux modèle se soit en vain placé sous vos yeux, façonnez-vous sur lui, et renouvelez-vous au fond même de votre âme (Eph. IV, 23).

Livrez-vous à l’étude de l’humilité, qui est le fondement et la gardienne de toutes les vertus ; marchez sur ses pas, elle seule peut sauver vos âmes. D’ailleurs, est-il rien de plus indigne, rien de plus détestable et qui mérite de plus grands châtiments que d’entreprendre de s’élever sur la terre, quand on voit le Dieu même du ciel devenu tout petit Enfant ? il est d’une intolérable impudence, pour un misérable ver de terre, de s’enfler et de se grandir quand la majesté de Dieu même se réduit à néant.

Voilà donc pourquoi, il s’est anéanti en prenant la forme de l’esclave, lui qui était par sa forme égal à Dieu le Père ; mais s’il s’est anéanti, c’est comme puissance et comme majesté, non point en tant que bon et miséricordieux. En effet, que dit l’Apôtre ? « La bonté et l’humanité de Dieu, notre Sauveur, a paru dans le monde (Tite III, 4). » 

Saint Bernard. Sermon pour le jour de Noël.

PRIÈRE POUR TOUS LES JOURS DE LA NEUVAINE

Ô Enfant, Toi qui as voulu avoir pour berceau une mangeoire; ô Créateur de l’univers, Toi qui t’es dépouillé de ta gloire divine; ô notre Rédempteur, Toi qui as offert en sacrifice ton corps sans défense pour le salut de l’humanité !

Que la splendeur de ta naissance illumine la nuit du monde. Que la puissance de ton message d’amour détruise les assauts orgueilleux du malin. Puisse le don de ta vie nous faire comprendre toujours davantage le prix de la vie de chaque être humain.

Trop de sang coule encore sur la terre ! Trop de violence et de conflits troublent les relations sereines entre les nations !

Tu viens nous apporter la paix. Tu es notre paix ! Toi seul peux faire de nous « un peuple purifié » qui t’appartienne pour toujours, un peuple « ardent à faire le bien » (Tt 2,14).

Un enfant nous est né, un Fils nous est donné ! Quel mystère insondable recouvre l’humilité de cet Enfant ! Nous voudrions presque le toucher; nous voudrions l’embrasser.

Toi, Marie, qui veilles sur ton Fils tout-puissant, donne-nous tes yeux pour le contempler avec foi; donne-nous ton cœur pour l’adorer avec amour. Dans sa simplicité, l’Enfant de Bethléem nous enseigne à redécouvrir le sens véritable de notre existence; il nous apprend à « vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux«  (Tt 2,12).

Ô Sainte Nuit, tant attendue, toi qui as uni Dieu et l’homme pour toujours ! Tu rallumes en nous l’espérance. Tu nous remplis d’étonnement émerveillé. Tu nous assures le triomphe de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort.

C’est pourquoi nous demeurons dans l’émerveillement et nous prions.

Dans le silence lumineux de ton Noël, Toi, l’Emmanuel, tu continues à nous parler. Et nous, nous sommes prêts à t’écouter. Amen !

(Prière composée par saint Jean Paul II)