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Est-ce un commandement nouveau ?

Lire l’évangile du dimanche V de Pâques (Jn. 13, 31-33a.34-35)

L’évangile de ce dimanche nous ramène au Jeudi Saint de la vie de notre Seigneur, avant la Passion, « quand Judas fut sorti du cénacle » dit l’évangile, pour trahir le Seigneur.

Pour quoi l’Eglise nous propose-t-elle de méditer ces paroles pendant le temps pascal ? Et c’est parce que la Pâque de Notre Seigneur, et lorsqu’on dit Pâque on fait référence à la Passion et la Résurrection de Jésus, nous apporte la vie nouvelle comme ressuscités et nous devons la vivre en vérité ; pour cela le Seigneur parle de « commandement nouveau », celui qui correspond à ceux qui vivent désormais une vie nouvelle.

« Est-ce que ce commandement n’existait pas déjà dans la loi ancienne, puisqu’il y est écrit : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ? – Se demandait déjà saint Augustin – Pourquoi donc le Seigneur appelle-t-il nouveau un commandement qui est évidemment si ancien ? » et il répond en posant aussi la question : « Est-ce un commandement nouveau parce qu’en nous dépouillant de l’homme ancien il nous revêt de l’homme nouveau ? Certes, l’homme qui écoute ce commandement, ou plutôt qui y obéit, est renouvelé non par n’importe quel amour mais par celui que le Seigneur a précisé, en ajoutant, afin de le distinguer de l’amour charnel : Comme je vous ai aimés. C’est cet amour-là qui nous renouvelle, pour que nous soyons des hommes nouveaux, les héritiers du testament nouveau, les chantres du cantique nouveau. (Commentaire de Saint Augustin sur l’évangile de Jean)

Nous pouvons dire encore qu’il est nouveau, parce qu’il n’est pas l’amour simple et exclusif de l’ancien Testament, car un membre du peuple d’Israël considérait exclusivement comme son prochain un autre fils de son peuple (cf. Lév.19,18) ; l’amour de la nouvelle Alliance est par contre, un amour universel et basé en Dieu : amour envers les autres « comme je vous ai aimés », dit le Christ. Il sera en même temps un signe pour que tous connaissent que nous sommes ses disciples. Avec les seules forces humaines, aimer de cette manière et intensité serait impossible, mais la charité envers le prochain vient du Ciel, est un don du Christ, et nous devons d’abord l’implorer pour commencer à la vivre après.

Le Seigneur dit aussi que cet amour devient un témoignage devant ceux qui ne croient pas en Lui ; ainsi par exemple dans la première époque de l’Eglise Tertullien rapporte ce que les païens disaient des chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment, voyez comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres », Apologeticum, 39,7.

Ainsi, pendant la dernière Cène, deux fois le Seigneur rappellera ce commandement nouveau : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn. 13,34), « Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn. 15,17).

Aimer le prochain, tout en étant un don de Dieu est aussi une exigence, parfois difficile à appliquer et à vivre en vérité. Certains se préoccupent beaucoup d’aimer un prochain qui est « loin », alors qu’ils n’aiment pas vraiment celui qui est « proche », celui qui est à mon côté, celui qu’on croisse tous les jours… D’autres aiment le prochain plus agréable, celui qui fait du bien seulement ; mais ils n’aiment pas celui qui est difficile à aimer, qui dérange ou bien celui qui leur fait du mal même parmi ceux qui sont chrétiens.

Comment doit être donc la véritable charité fraternelle ? Une première condition c’est qu’elle soit revêtue de miséricorde. Qui d’entre nous n’a pas de péchés ? Qui d’entre nous n’a pas de limitations ? Si j’ai moi-même des limitations et péchés, les autres doivent aussi les avoir, eux aussi… Pour cela le Seigneur dit : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6,36).

Le commandement nous ordonne de nous aimer les uns les autres et nous dit de le faire avec la même force que celle dont Il nous commande d’aimer Dieu. De manière que si nous sommes obligés d’aimer Dieu, nous sommes obligés aussi de le faire avec le prochain. Et Saint Jean revient sur cette vérité dans sa lettre : “voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. (1Jn. 4,21). Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas” (1Jn 4,20).

Une deuxième grande question : Comment pratique-t-on la charité avec le prochain ? De plusieurs manières et on peut les regrouper en trois aspects : dans les pensées, dans les paroles et dans les œuvres.

Dans les pensées :

C’est ici où nous manquons beaucoup plus de charité. Par exemple lorsque nous jugeons le prochain sans un fondement réel (sans avoir la certitude de son péché), tout en sachant encore que le fait de juger parfois ne nous concerne pas, ce n’est pas moi qui dois juger. « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés » dit le Seigneur. 

Ecoutons ce que dit S. Jean Chrysostome : “ Par cet ordre : “Ne jugez pas”, le Christ n’empêche pas les chrétiens de corriger les autres par bienveillance ; mais il ne veut pas que, par l’application de leur propre justice, des chrétiens méprisent des chrétiens en haïssant et condamnant les autres, sur de simples soupçons la plupart du temps. ”

Saint Thomas d’Aquin nous dit que le soupçon doit être considéré comme une faute lorsqu’il n’est fondé que sur de légers indices. Trois cas peuvent se présenter :

1° Quelqu’un est méchant en soi-même, et, en conséquence, conscient de sa propre méchanceté, il attribue facilement le mal aux autres. Comme dit l’Ecclésiaste (10, 3 Vg) : “ Dans ses voyages, l’insensé, parce qu’il est lui-même sans sagesse, estime que tous les autres sont insensés. ”

2° Quelqu’un est mal disposé envers son prochain ; or, lorsqu’un homme en méprise ou en déteste un autre, qu’il s’irrite contre lui ou qu’il l’envie, de légers signes suffisent pour qu’il le juge coupable ; car chacun croit facilement ce qu’il désire.

3° Le soupçon peut encore provenir d’une longue expérience. Aussi Aristote dit-il que “ les vieillards sont soupçonneux à l’excès pour avoir éprouvé nombre de fois les défauts des autres ”. Et pour cela dans ce dernier cas, nous devons pratiquer plus la miséricorde dans nos pensées.

On manque à la charité encore lorsque nous nous réjouissons du malheur des autres (disant par exemple : « celui-là le méritait ») ou bien lorsque nous sommes tristes parce que notre prochain réussit en quelque chose (la jalousie).

Dans les paroles

La charité fraternelle est blessée lorsque nous tombons dans la « médisance », dit la bible que « le médisant se salit lui-même, et, de son entourage, il se fait détester. (Ben Sira 21,28).

Le médisant est détesté par tous, par les hommes et par Dieu. Saint Bernard nous dit que la langue est une épée à trois tranchants, car elle blesse d’un coup le prochain, celui qui écoute avec plaisir et celui qui commet le péché en s’en servant de sa langue.

« Le serpent mord sans faire de bruit ; celui qui diffame en secret ne fait pas autre chose. » dit l’Ecclésiaste (10, 11). Le propre de la diffamation n’est pas d’attenter à l’honneur de la personne mais à sa réputation, ceci en la dénigrant dans le secret, afin que ceux qui entendent ces paroles ou ces sous-entendus se forgent une mauvaise opinion de celui qui est visé. Le préjudice est le but poursuivi, jamais la défense de la vérité ou la victoire du bien. Voilà pourquoi il s’agit d’un péché mortel et non point d’un innocent « passe-temps » qui dépasserait les bornes (cf. q.73, art 2).

Nous avons aussi la calomnie, c’est-à-dire découvrir ou divulguer un péché du prochain aux autres. Ainsi la personne qui divulgue un péché véniel ou grave de quelqu’un sans une cause juste, commet lui aussi un péché véniel ou mortel, selon la gravité du péché découvert.

Un manque de charité très habituel est aussi le « commérage » : Ben Sira le sage dit Celui qui maîtrise sa langue vivra sans conflit ; qui déteste le bavardage se soustrait au mal. Ne répète jamais les on-dit : tu n’y perdras rien. Ne colporte de racontars ni devant ton ami ni devant ton ennemi, et ne révèle rien, sauf si ton silence te rendait complice. Certes, on t’écouterait, mais on se méfierait de toi, et on en viendrait à te haïr. As-tu entendu quelque chose ? Sois un tombeau ! Courage ! Tu ne vas pas éclater. Pour une parole qu’il retient, voilà le sot dans les douleurs, comme une femme prête à accoucher ! (Sir 19,5–11).

D’autres péchés de paroles contre la charité sont la moquerie et le fait de ridiculiser les actions des autres, les disputes sans fondement et l’esprit contestateur. Ne t’enflamme pas dans une affaire qui ne te regarde pas, ne prends pas parti dans une querelle de pécheurs. (Sir 11,9).  

Dans les œuvres

Saint Jean dit : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (1Jn 3,18). Il y a différentes façons de pratiquer l’aumône avec nos prochains : par exemple donner consolation à celui qui est dans le chagrin, aider dans le travail, le service qu’on peut prêter à quelqu’un, le temps donné à l’autre, savoir écouter, savoir se taire, savoir corriger. Enfin toutes les œuvres de miséricorde spirituelles et matérielles. La charité chrétienne consiste fondamentalement enfin à vouloir faire le bien, et à le faire réellement aux autres, en allant jusqu’à ceux qui nous font du mal.

Demandons à la Mère de la Charité de nous donner cette grâce.

P. Luis Martinez IVE.

…Les uns , les autres…

Evangile du VI dimanche de Pâques (Jn 15, 9-17)

Saint Jean

La liturgie de ce dimanche nous propose à la méditation pour ce dimanche l’évangile du grand commandement du Seigneur. Saint Jean l’évangéliste le répètera ensuite dans sa lettre ; et l’histoire raconte que, déjà âgé de 100 ans, il continuait à répéter ce commandement et que lorsqu’on lui reprochait son insistance, il disait « c’est cela que j’ai écouté du Seigneur ».

C’est le précepte de la charité, et sur ce précepte les chrétiens ont écrit beaucoup des livres ; il y a beaucoup de vérités que l’on peut dire et elles sont toujours valables et d’une énorme importance pour notre vie spirituelle. Quand nous parlons de l’amour pour Dieu, nous ne pouvons pas le séparer de l’amour pour le prochain, ils sont étroitement liés, unis de façon inséparable.

Mais le Seigneur met l’accent sur l’amour aux autres, au prochain, et on peut dire qu’il est le plus difficile. Dieu est infiniment « aimable », le prochain parfois non.

Souvent, nous pensons que les ennemis d’une nation ou d’une civilisation se trouvent à l’extérieur. Mais quelqu’un a dit que si une civilisation meurt, ce ne sera pas d’avoir été conquise par une autre, mais par « suicide », elle s’est détruite elle-même lorsque ses membres se sont détestés entre eux, lorsque la haine a pris place dans leur cœur.

Parfois, les hommes cherchent des solutions, qui la plus part du temps, sont inefficaces. Parce qu’elles laissent le cœur des hommes dans la même situation, pleins d’inquiétudes, sans les guérir. Parce que pour guérir la haine, Dieu ne nous a pas donné d’autre antidote que la charité, comprise et vécue comme le Seigneur a voulu nous l’enseigner. Saint Jean de la Croix avait ce beau dicton : « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour ».

La charité chrétienne n’est pas gentillesse, philanthropie, générosité ni grandeur d’âme toujours sur le plan humain, mais elle est en revanche un don surnaturel de Dieu par lequel il nous est permis de l’aimer sur toutes choses, et dans ce même amour d’aimer tout ce qu’Il aime.

Il y a trois caractéristiques de l’amour, pour qu’il soit surnaturel, c’est-à-dire pour savoir si cet amour est vraiment charité :

D’abord, il faut que l’amour réside dans la volonté et non dans les émotions ; deuxièmement, la charité   est une habitude, ce n’est pas quelque chose d’occasionnel ; et troisièmement il s’agit d’une relation d’amour et non d’un contrat. Nous allons expliquer chacune de ces notes.

La charité réside dans la volonté, et cela veut dire que nous pouvons la diriger, nous ne pouvons  pourtant pas contrôler nos goûts et nous répugnances, il est difficile qu’un enfant accepte de manger certaines légumes par exemple et cela appartient au domaine du plaisir, ou plutôt de la sensibilité.

Parfois, cela nous arrive à nous, dans nos relations avec les gens. On sent quelque chose, une certaine aversion devant les personnes égoïstes, compliquées ou grossières, comme ceux qui se précipitent pour avoir une place dans le bus et tant d’autres.

Alors, même si nos sentiments le refusent, nous pouvons les aimer avec un sens divin, parce que cet amour est ordonné par la charité. Parce qu’elle est une conséquence, non de nos affections humaines, mais de la foi en Dieu.

Nous pouvons trouver gentils ceux qui nous trouvent gentils nous aussi. Nous pouvons en revanche passer la vie à trouver sympathiques les gens qui le  disent  de nous, sans jamais les aimer en Dieu. D’autre part nous pouvons aimer ceux qui nous détestent, les aimer de façon surnaturelle, aimer c’est par exemple désirer qu’ils reviennent à Dieu et qu’ils arrivent eux aussi au ciel.

De tous les amours, le plus difficile à comprendre c’est l’amour aux ennemis.

On ne pourrait jamais aimer véritablement un ennemi, sans l’amour de Dieu, sans que Dieu me donne cette grâce ; c’est donc une grâce à demander.

Alors, lorsqu’on pense à l’amour envers les ennemis, il faut se souvenir que nous-mêmes, qui n’avons pas mérité d’être aimés, nous sommes aimés par Dieu. Comme le dit saint Paul (Ro. 5,8) : la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.  Et par rapport à l’amour envers nos ennemis, le Seigneur dit (Mt. 5,46-47) : si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? 

Deuxième aspect de la charité : La charité ne s’identifie pas avec des actes isolés. Il ne s’agit pas de dire qu’on est une bonne personne parce qu’on fait une bonne action par jour. Il faut se demander « pourquoi une seule par jour ? ». La charité est une habitude, un « habitus », elle est vertu qui réclame une permanence et une générosité.

Et voici un exemple. « Un homme et son épouse se promènent en voiture, lorsqu’ils voient une belle jeune femme en train de changer un pneu de sa voiture. L’homme donc, descend pour l’aider, il salit ses vêtements, et se blesse un doigt, mais il est plein de gentillesse et de douceur.

Retourné à la voiture, avec le cœur rempli d’avoir accompli cette bonne action sa femme lui dit : « si jamais tu me répondais avec autant de douceur quand je te demande de couper le gazon !, l’autre jour je t’ai demandé de sortir la poubelle et tu m’as dit : quoi ! Tu as un bras cassé, alors ? »   Voilà la différence entre un acte isolé et l’habitude. La charité ce n’est pas un sentiment transitoire, une émotion d’un moment, une impulsion, elle est une qualité de l’âme, plus qu’une bonne action solitaire.

Lorsqu’on dit qu’une personne est un bon pianiste, ce n’est pas qu’ il joue parfois quelques notes de façon correcte, mais parce que d’habitude il joue de manière correcte toute une pièce de musique.

Encore un autre exemple : un mafieux peut donner de l’argent aux pauvres, et cela ne veut pas dire qu’il soit une personne de bien. Par contre, une bonne personne peut parfois céder à une tentation ; mais faire du mal dans sa vie est exceptionnel pour lui, ce qui pour le mafieux constitue en quelque sorte sa règle de vie.

Tous les actes que nous faisons dans notre quotidien tendent à fixer notre caractère, soit vers le bien, soit vers le mal. Les actions, les paroles, les pensées nous font tendre peu à peu soit vers le bien, vers la sainteté soit vers le contraire.

Troisième aspect : la charité est une relation d’amour et non un contrat commercial. Beaucoup pensent que la religion est une affaire de commerce. Si nous donnons quelque chose à Dieu, Il doit en justice nous donner à nous aussi en rétribution. On a écouté parfois «  mais si je prie tous les jours, comment donc le Seigneur peut me faire cela ? »

Notre religion ne commence pas avec le fait de faire de bonnes choses (on n’est pas chrétiens, parce qu’on fait de bonnes actions), cela est plutôt une conséquence. La religion commence avec cette relation entre Dieu et notre âme et celle de notre prochain. Cette amitié avec Dieu, qui commence en nous par la vie de la grâce est la raison qui nous pousse à faire du bien aux autres.

La religion donc, est une relation fondée sur l’amour. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » (Lc. 10,27).

Alors, ce commandement implique aussi d’aimer les ennemis et ceux qui nous font du mal. Comment peut-on aimer un ennemi autant que nous-mêmes ?

D’abord, il faut nous poser la question : comment nous aimons nous nous-mêmes ? On aimerait bien changer parfois notre aspect ?

Nous avons des faiblesses dans notre corps qui rendent la vie difficile: notre âge, les cheveux qui tombent, le poids qui augmente ? Certes, on aimerait bien améliorer – beaucoup de choses aussi dans l’ordre spirituel : les colères lorsque les choses ne vont pas comme on veut. On voudrait cesser de critiquer les défauts des autres, de faire certains péchés, etc ; mais tous les jours nous tombons presque dans les mêmes travers.

Dans tous ces moments, on peut le dire, on ne s’aime pas ; pourtant, au fond de soi-même, on s’aime.

Nous aimons en effet la personne que Dieu a créée, mais nous détestons la personne que nous avons détruite en nous, en d’autres termes, dira t’on, on aime le pécheur mais on déteste le péché.

On doit agir de la même façon avec les pécheurs, les aimer parce qu’ils sont la création de Dieu, eux aussi, mais ils ont fait et ils fonts des actes qui tachent, qui cachent et souillent l’image de Dieu en eux.

Alors, devant Dieu, nous avons tous le même droit d’aller au Ciel, bien que moi et eux, nous ayons commis des péchés.   

Et lorsque nous voyons que certains sont punis par leurs péchés, à la place de nous réjouir, nous devrions plutôt penser : « Il aurait pu m’arriver le même destin à moi aussi, si la grâce de Dieu ne m’avait secouru ».

Il est tout à fait chrétien que de haïr le mal des antichrétiens, aussi chrétien est  le fait de prier pour nos ennemis, de prier pour qu’ils se sauvent, et pour le faire, qu’ils se convertissent, parce que la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs !

Beaucoup de choses périment dans ce monde, elles perdent leur actualité, cessent d’avoir de l’efficacité, de la vitesse, etc. Mais L’amour ne passe pas, ne finit pas.

« Dans cette vie tout passe, seulement l’amour demeure » (Sainte Elisabeth de la Trinité).

Que Notre Dame nous donne la grâce d’aimer avec un cœur chrétien.

P. Luis Martinez V. E.

Institut du Verbe Incarné