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Notre Père qui es aux cieux

Dieu le PèreLe Seigneur nous prescrit de dire à son Père, dans l’Oraison dominicale, non pas « Père », mais« Notre Père ».

Il nous montre quels sont nos devoirs envers nos proches:

A nos proches, nous devons, premièrementl’amour, parce qu’ils sont nos frères ; tous, en effet, sont fils de Dieu. Qui n’aime pas son frère qu’il voit, dit saint Jean (1 Jean 4, 20), comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?

En deuxième lieu, nous devons à nos semblables le respect. N’avons-nous pas tous un Père unique, dit Malachie (2, 10). N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi donc chacun de vous méprise-t-il son frère ? Et saint Paul écrit aux Romains (12,10) : Prévenez-vous d’honneur les uns les autres.

L’accomplissement de ce double devoir nous procure un avantage très désirable, puisque le Christ, dit saint Paul (Heb 5, 9), est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel.

 QUI EST DANS LES CIEUX (cela vient désigner un autre nom de Dieu, une autre caractéristique)

Ce nom nous inspire « confiance » ; il est évidant que parmi les dispositions nécessaires à celui qui prie, la confiance a une importance considérable. Que celui qui fait une demande à Dieu, dit en effet saint Jacques (1, 6), la lui adresse avec foi, sans hésitation aucune.

Le Seigneur, au début de la prière qu’il nous à enseignée, expose les motifs qui font naître la confiance.

C’est d’abord la bienveillance du Père« Si vous, dit le même Seigneur (Luc 11, 13), qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

 Un autre motif de confiance, c’est la grandeur de la puissance du Père ; ce qui fait dire au Seigneur, non pas simplement : Notre Père, mais : Notre Père, qui es aux cieux. Le psalmiste dit de même à Dieu (Ps. 122, 1) : Vers Toi j’ai les yeux levés, vers Toi qui es au ciel.

Mais, comment on peut dire que Dieu est aux cieux si nous savons qu’Il est partout ? Ainsi comme partout où est le roi, là est la cour ainsi partout où est Dieu, là est le ciel.

 Considérons ce que dit saint Augustin : qu’après avoir cherché Dieu de tous côtés, il le trouva dans lui-même.

Saint Thomas d’Aquin
Commentaire au Notre Père

« Pensez-vous qu’il soit peu utile à une âme qui est distraite de comprendre cette vérité, et de connaître qu’elle n’a point besoin d’aller au ciel, afin de parler à son divin Père, pour trouver en lui toute sa joie, ni de crier de toute sa force pour s’entretenir avec lui ?

 Il est si proche de nous, qu’encore que nous ne parlions que tout bas, il ne laisse pas de nous entendre, et nous n’avons pas besoin d’ailes pour nous élever vers lui ; il suffit de nous tenir dans la solitude, de le regarder dans nous-mêmes, et de ne nous éloigner jamais de la compagnie d’un si divin hôte. Nous n’avons qu’à lui parler avec grande humilité, comme à notre père ; à lui demander nos besoins avec grande confiance, à lui faire entendre toutes  nos  peines ;  à  le  supplier  d’y  apporter  le  remède,  et  à reconnaître en même temps que nous ne sommes pas dignes de porter le nom de ses enfants. »

Sainte Thérèse d’Avila

Le pape François parle aux sœurs contemplatives

“Il faut récupérer un esprit contemplatif, pour que l’amour de Dieu réchauffe nos cœurs”

AUDIENCE DU PAPE FRANCOISQuand une religieuse de clôture consacre toute sa vie au Seigneur, il se produit une transformation que l’on ne finit pas de comprendre. Normalement, notre esprit serait conduit à penser que cette sœur devient isolée, seule avec l’Absolu, seule avec Dieu ; c’est une vie ascétique, pénitente. Mais cela n’est pas la voie d’une religieuse de clôture catholique, ni même chrétienne. La voie passe par Jésus Christ, toujours ! Jésus Christ est au centre de votre vie, de votre pénitence, de votre vie communautaire, de votre prière et aussi de l’universalité de la prière. Et sur cette voie, il se passe le contraire de ce que pense celui qui croit qu’elle sera une religieuse de clôture ascétique. Quand elle emprunte la route de la contemplation de Jésus Christ, de la prière et de la pénitence avec Jésus Christ, elle devient profondément humaine. Les religieuses de clôture sont appelées à avoir une grande humanité, une humanité comme celle de la Mère Église ; humaines, comprendre toutes les choses de la vie, être des personnes qui savent comprendre les problèmes humains, qui savent pardonner, qui savent demander au Seigneur pour les personnes. Votre humanité. Et votre humanité vient par cette voie, l’Incarnation du Verbe, la voie de Jésus Christ. Et quel est le signe d’une religieuse aussi humaine ? La joie, la joie, quand il y a la joie ! Cela m’attriste quand je vois des religieuses qui ne sont pas joyeuses. Elles sourient peut-être, mais avec le sourire d’une hôtesse de l’air. Pas avec le sourire de la joie, de celle qui vient de l’intérieur. Toujours avec Jésus Christ. Aujourd’hui, pendant la Messe, en parlant du Crucifié, je disais que François l’avait contemplé avec les yeux ouverts, avec ses blessures ouvertes, avec le sang qui coulait. Et cela est votre contemplation : la réalité. La réalité de Jésus Christ. Pas des idées abstraites, pas des idées abstraites, parce qu’elles assèchent l’esprit. La contemplation des plaies de Jésus Christ ! Et il les a emportées au Ciel, et il les porte ! C’est la route de l’humanité de Jésus Christ : toujours avec Jésus, Dieu-homme. C’est pour cette raison que c’est si beau quand les personnes vont au parloir des monastères et demandent des prières et parlent de leurs problèmes. Peut-être la religieuse ne dit-elle rien d’extraordinaire, mais c’est une parole qui lui vient précisément de la contemplation de Jésus Christ, car la religieuse, comme l’Église, est sur la voie d’être experte en humanité. Et cela est votre voie : pas trop spirituelle ! Quand elles sont trop spirituelles… Je pense à la fondatrice des monastères de la concurrence, sainte Thérèse, par exemple. Quand une religieuse venait la trouver, avec ces choses (trop spirituelles), elle disait à la cuisinière : « Donne-lui un beefsteak !”.

Toujours avec Jésus Christ, toujours. L’humanité de Jésus Christ ! Car le Verbe est venu dans la chair, Dieu s’est fait chair pour nous, et cela vous donnera une sainteté humaine, grande, belle, mûre, une sainteté de mère. Et l’Église vous veut ainsi : des mères, une mère, une mère. Donner vie. Quand vous priez, par exemple, pour les prêtres, pour les séminaristes, vous avez avec eux un rapport de maternité ; avec la prière, vous les aidez à devenir les bons pasteurs du Peuple de Dieu. Mais rappelez-vous du beefsteak de sainte Thérèse ! Cela est important. Et c’est le premier point : toujours avec Jésus Christ, les plaies de Jésus Christ, les plaies du Seigneur. Car c’est une réalité que, après la Résurrection, Il les avait et les a portées.

Et la deuxième chose dont je voulais vous parler, brièvement, est la vie de communauté. Pardonnez, supportez-vous, car la vie de communauté n’est pas facile. Le diable profite de tout pour diviser ! Il dit : « Je ne veux pas parler mal, mais… », et la division commence. Non, cela ne va pas, car cela ne conduit à rien : si ce n’est à la division. Prendre soin de l’amitié entre vous, de la vie de famille, de l’amour entre vous. Et il faut que le monastère ne soit pas un Purgatoire, mais qu’il soit une famille. Les problèmes existent, il y en aura, mais, comme on fait dans une famille, avec amour, il faut chercher la solution avec amour ; il ne faut pas détruire celle-ci pour résoudre cela ; il ne faut pas qu’il y ait de la compétition. Prendre soin de la vie de communauté, car dans la vie de communauté, il en est ainsi, une famille, c’est précisément l’Esprit Saint qui est au milieu de la communauté. Je voulais vous dire ces deux choses : toujours la contemplation, toujours avec Jésus ; Jésus, Dieu et Homme. Et vivre la vie de communauté toujours avec un cœur grand. Laissant passer, ne pas se vanter, tout supporter, sourire avec le cœur. Et le signe en est la joie. Et je demande pour vous cette joie qui naît précisément de la véritable contemplation et d’une belle vie communautaire. Merci ! Merci de votre accueil. Je vous demande de prier pour moi, s’il vous plaît, ne l’oubliez pas ! Avant la Bénédiction, prions la Vierge : Je vous salue Marie.

Paroles du pape François aux Clarisses à Assise
04 octobre 2013
Source: www.vatican.va