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JÉSUS-CHRIST, « ÉTERNELLEMENT JEUNE »

Les modes passent vite et avec elles les personnages typiques du moment.

Cela ne se passe pas ainsi avec Jésus-Christ : Il est « éternellement jeune »[1].

Par la puissance de sa résurrection, parce qu’Il ne meurt plus (Rom 6, 9), plus jamais ne se démode, plus jamais ne perd son actualité : JÉSUS-CHRIST, est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13 : 8).

Le Christ n’est pas une relique célèbre, qui vient uniquement du passé. Non!

Le Christ n’est pas une pièce de musée précieuse, mais sans vie. Non!

Le Christ n’est pas une grandeur passée comme les œuvres pharaoniques, mais qui sont en train de s’user par le vent et la pluie, le sable et les touristes. Non!

Le Christ n’est pas un grand héros dont on ne se souvient que des épopées passées. Non!

Jésus-Christ, le troisième jour après être mort sur la croix et avoir été mis au sépulcre, est ressuscité.

Il vit ! Et Il vit aujourd’hui ! Il ne meurt plus ! Il n’est mort qu’une seule fois afin de payer pour nos péchés.

Aujourd’hui, Il continue de réaliser le plus grand exploit dont le monde a mémoire.

Aujourd’hui, Il continue de conquérir et de captiver le cœur des hommes et des femmes, des enfants et des personnes âgées, des jeunes et des adultes.

Il est aujourd’hui le personnage le plus important, celui qui bat tous les records d’audience (il suffit de compter toutes les personnes qui dimanche après dimanche, se réunissent pour la Sainte Messe partout dans le monde ; aucun politicien ne réunit, semaine après semaine, autant de monde). Le plus recherché. Le plus aimé. Le plus suivi… et c’est le plus exigeant, car Il exige tout

Non seulement Il a fait toutes choses… et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. (Jn 1,3), mais en plus, tout subsiste en lui (Col 1,17). Les poissons, les oiseaux, les fleurs, les anges, les rivières, les montagnes, les villes ; chaque homme et chaque femme existe maintenant, aujourd’hui, à ce moment précis, parce que… Il les soutient dans l’être.

Non seulement tout a été créé par lui et pour lui (Col 1 : 16), mais encore, lui dans son exaltation, dans sa glorification, Il remplit tout dans le plérôme.[2]

Non seulement Il est fait chair (Jn 1, 14), mais le Christ récapitule toutes les choses en lui, celles des cieux et celles de la terre (Ep 1, 10), Il rassemble en lui Adam, toute l’humanité et l’univers tout entier, qui chante sa gloire. Comme il est révélé dans le livre de l’Apocalypse : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. » (Apocalypse 5, 12-13).

De même que le Christ, la Parole, par la Création est le commencement de l’existence de toutes choses ; de même, par le mystère pascal, Il est le commencement de la réconciliation et l’union de toutes les créatures, constituant le principe organique de la nouvelle création.

Tout comme par la transgression d’un seul homme, Adam, la mort a régné (Rom. 5 : 17), grâce à la justice d’un seul, Jésus-Christ, encore plus la vie règne (Rom. 5,17).

Tout comme le serpent d’airain que Moïse a élevé dans le désert guérit ceux qui le regardaient, ainsi Jésus-Christ élevé entre Ciel et la Terre est le Sauveur de tous les hommes et attire tous les hommes vers lui.[3]

C’est pourquoi le Christ ne se démodera jamais. Le Christ est le plus actuel de tout ce qui est actuel, Il est celui qui ne passera jamais.

Il est présent, vivant : là où sont deux ou trois réunis en mon Nom, là Je suis au milieu d’eux (Mt 18,20).

Il est présent, vivant, dans la personne des pauvres, des affamés, des persécutés, les malades.[4]

Il est présent, vivant, dans la personne des enfants : celui qui les reçoit en mon Nom, me reçoit (Mt 18, 5).

Il est présent, vivant, chez les chrétiens, résidant dans leur cœur par la foi, comme l’enseigne saint Paul dans la lettre aux Éphésiens[5] et saint Jean dans son évangile : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et ferons notre demeure en lui » (14 , 23).

Il est présent, vivant, chez les pasteurs qui gouvernent le peuple de Dieu : « celui qui vous rejette, me rejette» (Luc 10, 16).

Il est présent, vivant, substantiellement dans l’Eucharistie, au moment le plus solennel où les célébrants disent : « Ceci est mon Corps », « … ceci est la coupe de mon Sang »[6].

Il nous parle, aujourd’hui, à travers l’Écriture Sainte puisque tout en elle fait référence à lui.[7]

Il nous parle, aujourd’hui, à la Sainte Messe, « surtout avec la puissance de son Sacrifice. C’est un discours très concis et en même temps enflammé. » [8]

Il nous parle aujourd’hui par la voix de son Vicaire, le Pape, le « doux Christ sur terre », à qui Il a commandé : « Pais mes brebis » (Jn 21, 16).

C’est seulement « en lui que le mystère de l’homme s’éclaire »[9].

Seulement lui, Il donnera la vie à nos corps mortels (Rom 8 :11).

Seulement lui, Il a des paroles de vie éternelle (Jn 6,68).

Seulement lui, Il a pris chair, la chair la plus pure de la Vierge.

Seulement lui, Il est le Seigneur ! (Jn 21,7).

Seulement lui, Il continue d’inspirer des vocations sacerdotales et religieuses : apôtres, martyrs, prédicateurs, missionnaires ; et nous incite à prier pour leur augmentation et leur sainteté.

Seulement lui, Il suscite des époux saints, qui s’aiment à l’exemple de l’amour du Christ pour l’Église et de l’Église pour le Christ.

Le Christ n’est pas périmé.

Le Christ n’est pas démodé.

Le Christ n’est pas obsolète, d’ailleurs, le Christ ne se démodera jamais…

Le ciel et la terre passeront, mais Ses paroles ne passeront pas (Mt 24,35), car JÉSUS-CHRIST est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Héb.13.8). Aujourd’hui est comme hier.

Aujourd’hui est comme la première Pâque, bénie entre toutes, lorsque notre Seigneur est sorti triomphant du tombeau dans lequel nous, les hommes, l’avions déposé pour nos péchés.

Puissions-nous toujours suivre avec enthousiasme ce Christ qui vit éternellement, qui ne meurt plus, qui a triomphé du mal, du péché et de la mort.

Que La Vierge nous donne cette grâce.

+ P. Carlos Miguel Buela.

Fondateur de la Famille Religieuse du Verbe Incarné.


[1] Concile Œcuménique Vatican II. Message aux jeunes, 2.

[2] Cfr. Eph. 4,10.

[3] Cfr. Jn 12,32.

[4] Cfr. Mt 18,40.

[5] Cfr. Eph. 3,17.

[6] MISSEL ROMAIN, toutes les prières eucharistiques.

[7] Cfr. Jn 5,39.

[8] JEAN-PAUL II, “Discours aux séminaristes de Rome, le 19 novembre 1978”.

[9] CONCILE ŒCUMENIQUE VATICAN II, Constitution pastorale sur l’Église dans le monde actuel « Gaudium et Spes », 22.

Si tu es dans les ténèbres, Il est la lumière…

Lire l’évangile du premier dimanche du temps de Carême (Mt 17, 1-9)

La liturgie de la Parole de ce deuxième dimanche de carême est vraiment riche en images, surtout dans les personnages emblématiques de l’histoire Sainte qui interviennent dans chacune des trois lectures.

D’abord, c’est le patriarche Abraham qui nous est présenté dans la première lecture. Si vous vous souvenez, la semaine dernière le livre de la Genèse nous parlait des premiers parents et de leur premier péché. Aujourd’hui, il s’agit d’Abraham, qui est par contre appelé, et là nous voyons la miséricorde de Dieu qui fait l’humanité, il commence à revenir vers Dieu.

Comme nous le disons à la messe et c’est une vérité révélée par l’Ecriture, Abraham est notre père dans la foi. L’appel de Dieu exigera dans la vie du patriarche beaucoup de renoncements, celui d’aujourd’hui constitue le premier de toute sa vie « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. » Comme le mentionnera plus tard la lettre aux Hébreux, Abraham partait sans savoir où il allait, mais abandonné dans la Parole de Dieu, appuyé sur la foi. Il était convaincu de cette belle vérité que nous avons chantée dans le psaume d’aujourd’hui : le Seigneur est fidèle en tout ce qu’il fait.

Saint Paul nous rappelle aussi cette vérité, dans la lettre à son disciple saint Timothée : lorsque Dieu nous appelle à une vocation, il ne le fait pas à cause de nos propres actes (nos mérites), mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Dieu avait appelé Abraham pour accomplir par lui la promesse d’un Messie et c’est aidé par la grâce divine qu’il allait répondre à cet appel.

Alors cette grâce divine, celle qui nous donne la possibilité de connaître Dieu et d’accéder au Ciel, ne nous vient que par Jésus-Christ (l’unique médiateur entre Dieu et les hommes), et elle -nous dit toujours saint Paul- s’est faite visible en Lui, notre Sauveur ; le Christ Jésus s’est manifesté, il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie et l’immortalité.

Et dans l’évangile, avec l’évènement de la Transfiguration l’Eglise nous invite aussi à contempler le Christ plein de Gloire, qui découvre une étincelle de sa nature divine à ces trois apôtres. Notre Seigneur nous révèle ainsi qu’Il est le centre de l’histoire et de l’humanité tout entière dans la vision de Moïse (image de la Loi) et d’Elie (représentant les prophètes). Comme nous dit Saint Jean Paul II, Notre Seigneur Jésus-Christ est le Centre de l’histoire, en Lui se résume et se concentre toute l’histoire du salut.

Saint Mathieu décrit aussi dans cet évangile que les trois apôtres manifestaient leur joie devant une telle vision, comme saint Pierre l’exprime avec ces paroles : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Mais notre Seigneur leur fait savoir que le mont Tabor, le lieu de la Transfiguration ne constitue qu’un moment de passage vers un autre mont, le mont du Calvaire. Comme Abraham, autre fois, ils doivent se mettre en chemin là où Dieu le Père les appelle ; pour Jésus et ses disciples c’est vers la Pâques qu’ils marchent : En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Alors, la révélation la plus haute de la Transfiguration se fait à travers la Voix de Dieu le Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! ».

Cette voix du Père ne s’adresse pas uniquement aux trois apôtres, parce que par le pouvoir qu’Il a donné à la Parole de Dieu, ce message est destiné à chacun de nous, en tant que chrétiens, disciples du Christ, apôtres aussi dans le sens qu’Il nous envoie toujours proclamer la vérité de l’Evangile.

Comme nous avons dit plus haut, Notre Seigneur constitue le centre de l’histoire et de toute l’humanité ; Fils de Dieu par nature, Il s’est incarné pour se faire notre chemin vers le Père. Et comme chrétiens catholique que nous sommes, nous devons croire et affirmer toujours cette vérité : Notre Seigneur Jésus-Christ est l’unique Sauveur de l’humanité. Et Il donne le salut à travers son Eglise, le chemin vers le Ciel est à travers le Christ et son Eglise, qui est son Corps Mystique. Dans l’évangile de saint Jean (14, 5-6) au moment de la dernière cène, Thomas demande au Seigneur : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » et Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. L’apôtre saint Paul nous rappelle aussi cette vérité (Rm. 10,9) : si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.

Alors, dans la communication du salut aux hommes, et pour cela le Christ et l’Eglise ne font qu’une seule chose, ne pas suivre l’Eglise équivaut donc à ne pas vouloir aussi suivre le Christ, de la même manière que refuser le Christ signifie refuser le Père (Lc. 10, 16) : Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé.

Celle-là est une vérité toujours répétée par l’Eglise dans son magistère et qui est aussi exprimée d’une manière admirable par ces paroles du Deuxième Concile du Vatican dans la Constitution Dogmatique Lumen Gentium (14) :

« Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Saint Concile enseigne que l’Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés ».

Alors, il est très important de rappeler que cela ne veut pas dire que par le seul fait d’appartenir à l’Eglise nous allons déjà nous sauver :  « Sont incorporés pleinement à la société qu’est l’Église ceux qui, (Premier) ayant l’Esprit du Christ, (deuxième) acceptent intégralement son organisation et les moyens de salut qui lui ont été donnés (les sacrements), et qui, en outre, grâce aux liens constitués par la profession de foi, les sacrements, le gouvernement ecclésiastique et la communion, sont unis (troisième condition), dans l’ensemble visible de l’Église, avec le Christ qui la dirige par le Souverain Pontife et les évêques » (Lumen Gentium 14).

« L’incorporation à l’Église, cependant, n’assurerait pas le salut pour celui qui, faute de persévérer dans la charité (celui qui ne vit pas les commandements), reste bien « de corps » au sein de l’Église, mais pas « de cœur» (Lumen Gentium 14) ».

Le Concile nous rappelle en plus, que notre condition de chrétiens ne vient pas par nos propres mérites : « cette condition doit être rapportée non à leurs mérites, mais à une grâce particulière du Christ ; s’ils n’y correspondent pas par la pensée, la parole et l’action, ce n’est pas le salut qu’elle leur vaudra, mais un plus sévère jugement » (Lumen Gentium 14) .

« Quant aux catéchumènes qui, sous l’action de l’Esprit Saint demandent par un acte explicite de leur volonté à être incorporés à l’Église, par le fait même de ce vœu, ils sont unis à l’Église » (Lumen Gentium 14).

« Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu (l’Eglise). Pour ceux qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, de ceux-là même Dieu n’est pas loin, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (cf. Ac 17, 25-28), et puisqu’il veut, comme Sauveur, amener tous les hommes au salut (cf. 1 Tm 2, 4). En effet, ceux qui, sans qu’il en soit de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel (Dieu les appelle donc à faire partie de son Eglise) (Lumen Gentium 16) ».

« À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie ».

Renouvelons aujourd’hui notre foi en Jésus-Christ, unique Sauveur de l’Humanité qui par son Eglise nous appelle à la vie éternelle. Nous allons finir avec une très belle citation de saint Ambroise : « Omnia Christus est nobis ! Tout le Christ est pour vous ! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin; si la fièvre te brûle, il est la source; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice; si tu as besoin d’aide, il est la force; si tu crains la mort, il est la vie; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l’homme qui espère en lui ! » (De virginitate, 16, 99)

P. Luis Martinez V. E.

Institut du Verbe Incarné