Veillée Pascale
« Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici ! »
Nous avons ce soir la grâce de célébrer et d’assister à cette veillée pascale. Nous comme les saintes femmes, nous avons cherché aussi Jésus le Crucifié, nous le cherchons dans notre vie, nous cherchons ce Jésus qui est mort pour nous, parce que nous voulons le suivre, l’imiter.
A différence de Marie Madeleine et de l’autre Marie, nous savons déjà qu’il a vaincu la mort, qu’Il vit désormais ressuscité.

Ces femmes qui venaient pour seulement regarder le sépulcre, sans attendre rien de nouveau se retrouvent alors devant un spectacle admirable : un tremblement de terre, un ange plein de lumière et une lourde pierre déplacée. Et comme un détail amusant, l’ange qui fait rouler une pierre de 800 kilogrammes et qui s’assoit sur elle.
Et cette grande annonce : « Il est ressuscité », mais juste après cela : « Puis, vite, allez dire à ses disciples » cette bonne nouvelle ne doit pas trop attendre : « allez vite ».
Ce message est aussi pour nous, allez vite annoncer que le Christ est vainqueur de la mort ! Vite, annonçons à ce monde que Jésus a triomphé de la mort !
Il y a dix ans, le pape Benoît XVI prêchait aussi la Veillée Pascale à la Basilique Saint Pierre, dans son homélie il faisait référence au désir de l’homme de trouver un médicament qui puisse éviter la mort. Aujourd’hui, ces paroles nous sont très actuelles, nous semblent même prophétiques : Il disait
“La résistance que l’homme oppose à la mort apparaît évidente : quelque part – ont pensé à maintes reprises les hommes – il doit bien y avoir l’herbe médicinale contre la mort. Tôt ou tard, il devrait être possible de trouver le remède non seulement contre telle ou telle maladie, mais contre la véritable fatalité – contre la mort. En somme, le remède de l’immortalité devrait exister. Aujourd’hui aussi les hommes sont à la recherche de cette substance curative. La science médicale actuelle s’efforce, non d’exclure à proprement parler la mort, mais d’en éliminer toutefois le plus grand nombre possible de causes, de la faire reculer toujours plus ; de procurer une vie toujours meilleure et plus longue. “

“Mais cette herbe médicinale contre la mort, réfléchissait après le pape, ne devrait pas apporter simplement un prolongement indéfini de la vie actuelle. Elle devrait transformer notre vie de l’intérieur. Elle devrait créer en nous une vie nouvelle, réellement capable d’éternité : elle devrait nous transformer au point de ne pas finir avec la mort, mais de commencer seulement avec elle en plénitude. “
C’est précisément dans le baptême, disait toujours le pape Benoît que l’homme reçoit ce médicament pour ne pas mourir et ainsi vivre pour l’éternité.
Mais, nous ne devons pas oublier que si le baptême nous ouvre à l’éternité, ce n’est pas seulement pour notre âme, notre corps aussi y est appelé !
L’homme n’a pas été créé pour la mort, son destin c’est la vie, pour le corps comme pour l’âme.
Si l’homme touche pour ainsi dire la mort et touche avec elle la souffrance et la douleur, c’est pour qu’il connaisse, qu’il fasse expérience du moins un peu, de ce qui est la mort éternelle.
« Ne connaît pas la mort, le Seigneur de la vie, même s’il a traversé ses portes » comme dit un chant polonais du temps pascal. Il n’est pas prisonnier de la mort, mais il voulait mourir pour nous donner la vie. Il voulait traverser les portes de la mort pour nous dire que si cela est aussi notre destin, car nous aussi, nous allons traverser ses portes, dans l’espérance nous aspirons aussi à la vie éternelle.
Dans cette nuit de Pâques, l’Eglise nous fait renouveler les promesses que nous avons faites au moment de notre Baptême. La foi reçue dans ce jour est comme une flamme en nous, un rayon de la lumière éternelle, un rayon d’éternité que nous gardons dans notre cœur et qui transformera un jour notre âme et notre corps.

Saint Matthieu écrit encore que les femmes quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie. « Soyez sans crainte » leur dit le Seigneur. Il exhorte à ne pas avoir peur, mais n’exhorte pas à se réjouir, car il ne commande pas la joie, Il la donne avec sa Résurrection.
Ces paroles sont adressées à nous aussi « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères que je suis vainqueur de la mort ». Que la Sainte Vierge Marie nous donne la grâce de vivre en plénitude ce temps de Pâques.
P. Luis Martinez IVE.



