Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Première Partie)

Notre PèreL’Esprit-Saint produit en nous un troisième don, appelé le don de science, celui qui fait de l’homme, un homme sage.

Parmi les dispositions qui contribuent à la science et à la sagesse de l’homme, la plus importante est cette sagesse qui porte l’homme à ne pas s’appuyer sur son propre sensNe vous reposez pas sur votre prudence, est-il recommandé dans les Proverbes (3, 5).

Ceux en effet qui présument de leur propre jugement – au point de ne se fier que d’eux-mêmes, et non aux autres- sont considérés comme des insensés, et ils le sont véritablement. Avez-vous vu un homme sage à ses propres yeux, déclarent les Proverbes (26, 12), il faut plus espérer d’un insensé que de lui.

Si un homme ne se fie pas à son propre jugement, il le doit à son humilité, car les Proverbes (11, 2) enseignent que là où se trouve l’humilité, on trouve aussi la sagesse. Les orgueilleux, au contraire, ont en eux une confiance exagérée.

Le Saint-Esprit nous enseigne donc, par le don de science, à ne pas faire notre volonté, mais la volonté de Dieu. Par ce don, en effet, nous demandons à Dieu que sa volonté se fasse sur la terre comme au ciel. Et en ceci se manifeste le don de science.

Quand nous disons à Dieu : Que ta volonté soit faite, il se passe en nous comme chez un malade, qui accepte un médicament amer, prescrit par son médecin ; il ne le veut pas absolument, mais dans la mesure où le médecin le veut. Nous de même, nous ne devons rien demander à Dieu, si ce n’est la réalisation de sa Volonté sur nous, c’est-à-dire l’accomplissement de sa volonté en nous.

Le cœur de l’homme, en effet, est droit, lorsqu’il s’accorde avec la volonté divine. Le Christ, lui, a réalisé cet accord entre sa volonté et la volonté divine.

Je suis descendu du ciel, dit-il (Jn 6, 38), non pour faire ma volonté, mais pour accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé.

Le Christ, en effet, n’a, en tant que Dieu, qu’une seule et même volonté avec son Père ; mais, en tant qu’homme, Il a une volonté distincte de celle de son Père. C’est en parlant de cette volonté-ci, qu’Il avait déclaré : Je ne fais pas ma volonté, mais celle de mon Père. Et c’est aussi pourquoi il nous apprend à prier et à demander : Que ta volonté soit faite.

Commentaire au Notre Père

Saint Thomas d’Aquin

 

Trois interprétations de la troisième demande d’après saint AugustinCiel et terre
Nous disons dans une troisième demande : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Ainsi comme les anges obéissent à Dieu sans l’offenser, et ils exécutent ses ordres en l’aimant. Nous aussi, nos demandons d’accomplir le commandement de Dieu par amour.
On peut encore comprendre d’une autre manière ces paroles : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Le ciel en nous, c’est notre âme, et la terre notre corps. Que signifie donc : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ? De même que nous avons entendu tes commandements, de même que notre chair nous donne à son tour son assentiment pour pouvoir accomplir ses préceptes, dans ce temps où luttent la chair et l’esprit.
On peut encore entendre ces paroles de la façon suivante : le ciel, ce sont les fidèles qui ont revêtu la ressemblance de l’homme céleste, c’est-à-dire du Christ. Tandis que les infidèles, puisqu’ils portent la ressemblance de l’homme terrestre, sont appelés terre. Par conséquent, lorsque nous disons : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, nous disons à notre bon Père : Que les infidèles aussi croient en toi, comme les fidèles ont cru, eux aussi. Et ainsi nous apprenons à prier pour nos ennemis.

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